Le Seigneur des Anneaux - Le Royaume des Fées-

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An 2617. La forêt de Yil regorgeait d'ombres maléfiques, celles qu'on ne pouvait voir ni entendre. On les ressentait seulement. Elles étaient capricieuses, pleine de haine et de malice. Néanmoins il restait une lueur.

Non loin du village de Neeli, aux côtes montagneuses d'Angast, pointe du sud de la Terre du Milieu, se préparait une fête. [La raison en était inconnue et plutôt mystérieuse alors qu'il régnait sur cette terre une ambiance morne et triste depuis bien longtemps et même si ils y étaient en paix les habitants devaient se sentir bien seuls. Pourtant ce jour là il y avait soleil.] Une fête paysanne aux saveurs de l'été où il sentait bon le rôti, les pâtisseries au beurre doux et l'odeur de la cannelle. Une fête où les violons étaient plus vifs que les rayons du soleil qui tapaient sur les pentes rocheuses et la terre sèche. Une fête où se rendait une jeune fille venue des contrées de l''Eriador où leurs vastes plaines accueillaient si peu d'Hommes. Pourtant elle était là et elle marchait vers ce village ne sachant où cela la menait réellement. En fait elle espérait surtout y trouver du réconfort et de la gaieté. Elle ne put trouver mieux puisque rires et chansons étaient au rendez-vous. A l'entrée se trouvait deux hommes fumant de l'herbe à pipe, ils étaient assis et ne parlaient que dans des murmures inaudibles balayés par le bruit du vent. Les enfants couraient partout, de très jeunes filles s'amusaient à se tresser les cheveux avec des fleurs des champs fraîchement cueillies, de jeunes garçons s'adonnaient à chasser les petites grenouilles des rivières qui parcouraient les rus, les adultes préparaient les repas et mets que constituaient les longs étalages du village.

Les violons changèrent de registre pour laisser place à une musique entraînante au rythme saccadé et, certaines gens se mirent à danser sur la place centrale où leurs gros souliers foulaient les pavés dans un fracas musical . Le soleil brulait et la sueur coulait. Elle dansa si longtemps qu'elle en perdit la notion du temps, en oublia les problèmes de la vie. Elle s'arrêta un instant pour reprendre son souffle et prit le temps d'observer ce qui l'entourait : les gens, le crépuscule, les petites maisons de chaume et les prairies piétinées par les enfants rieurs. Elle se dit alors qu'elle avait de la chance de pouvoir profiter d'un moment si paisible après un si long voyage depuis l'ouest...

Une voix retentit dans sa tête. Elle pensait avoir trop danser mais la voix se fit insistante. « Suis-moi... ».. « Je ne peux attendre plus longtemps ».. Intriguée, elle s'éloigna de la fête et semblait suivre cette voix suave , comme si elle était sorti de son crâne pour la guider, vers un chemin étroit, de plus en plus tortueux et peu éclairé par la lueur du jour.

Il semblait qu'elle n'avait pas peur mais au fond de son cœur elle savait qu'il était dangereux de s'aventurer seule loin de la lumière. Et pourtant même la froideur et l'austérité du lieu ne faisait qu'attiser encore plus sa curiosité. Elle pénétra à l'orée d'un bois où les cimes des arbres semblaient ne jamais s'arrêter, où le vent soufflait une légère brise, où l'humidité donnait une terre où l'on s'enfonçait presque.

Le bruissement des feuilles la fit sursauter. Elle regarda autour d'elle et se mit sur ses gardes. Elle en était certaine, elle sentait une présence. Bienveillante, non. Malveillante, assurément non... bien pire encore. Pourtant cette présence se dissipa peu à peu comme rejetée violemment et remplacée par une douceur apaisante : la voix se transforma en une vive lumière éblouissant les alentours sur des kilomètres, et donna vie à une majestueuse silhouette blanche repoussant alors les ténèbres qui logeaient dans la forêt de Yil.

Elle n'avait pas de forme à proprement dit mais elle avait la capacité de parler :

« - Dis-moi, jeune humaine, que viens tu faire dans les terres de l'est ?

- Je viens en paix, je viens ici pour me ressourcer.

- Ce n'est pas un hasard si tu es arrivée ici ... »