Le reflet de l'âme (TobiIzu)

Le reflet de l'âme (4)

Tobirama était maintenant bien loin de son loup, il approchait des remparts du clan. Il avait marché sans s'arrêter, sans même regarder derrière lui. Ses dents étaient tellement serrées que sa mâchoire commençait a lui faire mal et pourtant à chaque fois que son esprit lui rappelait ce qu'il s'était passé il ne pouvait que redoubler la pression. C'était le summum du coup de théâtre de sa vie : son âme venait de le trahir pour un Uchiha. Dans quel plan de l'univers était il pour que cela se produise ? Était ce vraiment son âme ? Peut être que le terme était bien trop exagéré pour que cela soit vraiment le cas.

Il lui en voulait a son âme, bien plus qu'à l'Uchiha. Et c'était tellement conflictuel comme sentiment car qu'était Shiro sauf.. Lui ? Mais comment pouvait il agir ainsi ? En quoi cela était lui ?

Le doute commençait a s'installer dans son esprit, profitant de ces premiers interstices qu'il venait de créer.

Tobirama passa les remparts dans un bond. Un pauvre Senju se reposait contre un pan de mur de l'autre côté et malheureusement pour lui il fit face à un Tobirama dont l'humeur exécrable allait de paire avec son envie de solitude. Il reçu donc un ordre, sec : "Remplace moi ce soir a la surveillance du rempart ouest"

Tobirama n'attendit pas la réponse, il était déjà en route vers sa chambre. Il y claqua la porte tel un vieux réflexe. Et resta planté là, dans son nuage de colère. Maugréant les mêmes pensées en boucle.

Quand il en eut marre. Un silence fit surface. Un silence qui ne contenait que sa seule respiration, que sa seule présence.

Il réalisa qu'il était seul. Hors, il n'avait jamais était seul. Shiro avait toujours été là. Bien sûr, il avait déjà ressentit de la solitude, de nombreuses fois. Mais cette solitude là était différente, elle était bien moins effrayante que celle actuel.

Il perdit immédiatement ce côté rassurant que lui offrait normalement sa chambre. Comme si il n'y était plus en sécurité. Mais sa chambre n'était pas la clés de cette sensation, le monde l'était. Celui-ci venait de changer pour devenir un nouvel environnement qu'il devait réapprendre à domestiquer. L'ancien n'existait plus, plus dans cette condition, plus seul.

Il n'avait plus de repère, que cette peur. Cette impression de cesser de se sentir exister. Il ne savait s'il avait la capacité de réussir a lui survivre. Le voilà entrain d'essayer de respirer sans poumon. De vivre sans cœur. De ressentir... sans âme.

C'était comme une réalisation. Il en était incapable. Il ne l'avait jamais fait.

Il sentit son cœur battre dans sa poitrine, battre comme s'il voulait en sortir. Ça ne s'arrêtait pas, le rythme augmentait encore et encore. Si bien que celui-ci seul résonnait dans ses oreilles. C'était douloureux. Un coup de point en plein thorax. Il crut bien s'évanouir mais son corps resta debout.

Il prit par réflexe une grande inspiration, cherchant a se calmer.

Il ne savait plus respirer.

L'air rentrait mais ses poumons ne semblaient plus se gonfler. Il allait s'évanouir, il allait tomber la. Que devait il faire ?

Et alors qu'il chancelait déjà, en même temps, une vague de tristesse le submergea. Elle le noya de sensation. Le prenant a la gorge. Il se sentit vide et pourtant si remplit de tout, de solitude, de lassitude, de rat le bol. Tout a une intensité qu'il n'avait jamais ressentit. Que son cœur fondait. Que ses yeux se gonflaient d'eau. La souffrance a son état le plus cruel. À celui qui donnait envie de se laisser déchirer jusqu'à en finir. Jusqu'à ne plus rien ressentir, car ressentir était la pire des tortures.

Il voulait que cela s'arrête. La douleur de la tristesse était bien pire que mille coup portée.

Il allait se briser. Se briser en million de morceau.