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21 décembre 2018

je suis dans la chambre d'amis d'Ewen et je fini de me préparer. il est à peine 16h mais dans une heure je dois être chez Ormaz.

je fais mon chignon rapidement et enfile mon jean avec un pull simple. je vais juste voir les gars même si après c'est une soirée, j'ai plus rien à prouver auprès d'eux. enfin j'ai plus rien à prouvé à personne d'ailleurs.

j'ai encore dit à personne que je m'installe définitivement à Paris en début d'année prochaine. j'attend le 31 pour l'annoncer d'abord à Nour.

je suis en recherche d'appartement vers Clichy. je veux pas d'un appartement en plein Paris parce que déjà mon boulot est au porte de Clichy mais aussi que les loyers à Paris coûtent le double de ce que je peux trouvé en périphérie de la capitale.

je descends de l'immeuble et me répète qu'il faut que je retrouve une voiture. j'en avais une avant quand j'étais à Montréal. rien que de penser à cette ville me donne des frissons. elle me manques. je me sentais libre là bas. ici, à Paris je me sens oppressé, mais en même temps tellement à ma place avec mes repères. c'est contradictoire.

je prends le métro pour les deux arrêts qui me séparent de chez mon ami. il n'y a pas tant de monde que ça.

j'ai la tête qui tourne quand je vois toute ses mamans avec leurs enfants qui prennent le goûter. les familles qui rigolent. les personnes avec leurs achats de noël. je me rappelle bien trop vite que plus jamais je ne repasserais un moment comme celui-là avec ma mère.

quelques minutes plus tard j'arrive chez Ormaz. c'est Elyo qui m'ouvre.

-les gars regardez qui j'ai trouvé devant la porte !

les regards se tournent légèrement vers ma direction et je me contente de sourire timidement.

-ça fait du bien de revenir à la maison hein.

je souris à Aladin qui s'est levé pour venir vers moi.

-oui ça fait du bien.

17h40

ça fait maintenant plus d'une demi-heure que je suis là. j'ai retrouvé la complicité avec Elyo, Aladin et Ormaz. le courant est super bien passer avec Zeu, Assaf et Junior.

avec Mathieu, c'est, comment dire ? étrange ? pour preuve, je suis à l'instant même dans les escaliers en direction du monoprix pour aller chercher ce qu'il nous manque. un silence nous entoure.

un silence pesant. mais ni lui ni moi n'osons parler. enfin, jusqu'à qu'il l'ouvre pour dire un truc vraiment inutile.

-et sinon ça te fais pas chelou de retourner dans ce monoprix ?

je penche ma tête sur le côté. de quoi il parle ?

-tu te souviens pas ?

-de quoi je devrais me souvenir ?

-laisse tomber.

il se braque aussitôt. il ouvre la porte du hall en soufflant et je lève les yeux au ciel. le vent de l'extérieur fait bouger sa capuche qu'il avait sur la tête et mon cerveau s'illumine.

-tu m'avais coûté cher ce jour là.

il me regarde avec une légère lumière dans les yeux.

-t'avais forcé pour me décolorer les cheveux. j'avais rien demander moi.

-t'étais insupportable, je voulais que tu sois vraiment un polonais moi.

il rigole et me frappe légèrement l'épaule. j'avais presque oublié qu'il était blond en partie de ma faute. il a d'ailleurs toujours continué à se décolorer les cheveux même après mon départ.

-t'es pas obligée de sourire Héra. j'ai continué de mes décolorer parce que j'aime bien. pas parce que ça me rappeler que c'était toi qui été à l'initiative de mon changement capillaire.

et voilà. on retrouve le vrai Mathieu. c'est une partie que j'avais oublié de lui. sa facilité à me vexer pour un rien.

je ne dis donc plus rien et rentre dans le magasin en fessant les courses pour la soirée. je regarde derrière moi et je vois le blondinet parler avec une fille. ils ont l'air de se connaître, enfin en tout cas il lui tiens la taille pour lui parler.

Mathieu a l'air de se souvenir de ma présence et reviens vers moi tout content.

-je l'ai invité ce soir. c'est mon ancien plan cul.

-ravie de le savoir Mathieu. aide moi à trouver du jet 31 s'il te plaît.

-quoi ? t'es jalouse ?

-non, maintenant aide-moi.

il rigole et je lève les yeux au ciel. je suis pas jalouse. j'ai aucune raison de l'être d'ailleurs.

02:00

l'alcool est monter dans le crâne de tout le monde. pas mal sont déjà parti. je suis sur le canapé avec Elyo et Maya.

Maya c'est une fille qu'ils ont rencontré y'a pas longtemps elle est serveuse dans un p'tit resto du 7ème. elle est adorable. on s'est toute suite bien entendu.

je pose mon verre sur la table annonce à Ormaz que je vais pas tarder à rentrer. ce dernier me sourit et me dit de faire attention en rentrant.

je me lève pour aller chercher mes affaires dans la chambre d'ami. et sans surprise quand j'ouvre la porte je retrouve Mathieu avec la fille du monoprix allongés nus sur le lit et presque endormie.

mon regard croisé celui de Mathieu qui a été attiré par la lumière du couloir. il a l'air perplexe. il regarde la blonde à ses côtés, puis tourne la tête vers moi.

-tu cherche quoi ?

-mes affaires je rentre.

-t'es fâché ?

-non fatiguée.

je trouve ma doudoune et sors de la chambre. après avoir dit au revoir à tout le monde je descends les escaliers. l'air frais de Paris est presque chaud au vu des deux derniers hivers que j'ai passé.

-j'te raccompagne. si jamais Ewen sais qu'on t'as laisser rentrer toute seule il va nous niquer.

je reconnais la voix du polonais et rigole.

-tu sais j'ai vécu dans la capitale Canadienne deux ans toute seule, sans forcément être accompagnée pour rentrer et pourtant Ewen a jamais rien dit.

-j'te raccompagne quand même.

-si ça te fais plaisir.

le chemin est court mais il parait long vu qu'aucun ne parle. il me laisse en bas de l'immeuble et repart.

je vais me coucher en me rappelant qu'il y a plus de deux ans, c'était lui aussi qui me raccompagner à la fin des soirées. mais à ce moment là je voulais pas dormir et j'allais sur le toit.

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un peu de nostalgie aujourd'hui.

bonne lecture !

Tahoo

On se retrouveraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant