The last patrol

23 0 0
                                    


Haguenau, France – février 1945

La route vers cette ville d'Alsace fut longue et monotone. Nous avions tous été à la fois déçus et résigner d'être à nouveau envoyer en première ligne. Mais les ordres étaient les ordres, et nous n'avions d'autre choix que d'obéir.

Nos camions s'arrêtèrent brièvement à l'entrée de la ville. Je soupirais. Malarkey s'était levé et restait debout depuis quelques kilomètres. Son regard était fixé vers la partie allemande de la ville. Il était lessivé. Comme nous tous.

Salut les gars ! s'exclama soudain une voix à ma gauche. Un certain lieutenant m'a dit de venir rejoindre la deuxième section.

Personne ne lui répondit, et je ne pris même pas la peine de tourner la tête vers lui.

Tu es Jackson n'est-ce pas ? demanda la voix de Webster.

Oui, répondit celui-ci.

Webster monta à bord du camion quand celui-ci reprit sa route.

Tu as dû drôlement aimer l'hôpital, affirma Liebgott. Parce que nous avons quitté les Pays-Bas il y a quatre mois.

Le reproche était à peine voilé. D'autres blessés étaient revenus bien plus vite de peur d'être réaffecté dans une autre compagnie. Comme Joe Toye l'avait fait plusieurs fois, ou Guarnere.

Je n'y étais pas tout ce temps, répondit Webster. J'ai été en rééducation, puis au dépôt des remplaçants.

Je suis sûr que tu as tout fait pour venir nous rejoindre et nous aider à Bastogne, répliqua Joe.

Je ne sais pas comment j'aurais pu faire ça, dit Webster.

C'est drôle parce que Popeye a trouvé un moyen, continua Joe. Comme Alley. Et Guarnere.

Et où est Guarnere ? Il est toujours sergent ?

Non, répondit Jackson. Il a été blessé.

Comment ça ? demanda Webster sans comprendre.

Bill a été blessé, répondit Babe alors que Jackson était descendu du camion qui s'était arrêté. Il a une jambe en moins maintenant.

Je descendis à mon tour sans prêter attention à Webster qui restait interdit de longues secondes.

Je rentrais ensuite dans une maison délabrée, aux vitres brisées, et aux trous dans les murs.

C'est charmant, pensais-je ironique.

Mais malgré tout cette grande maison, où devait vivre une famille il n'y a encore pas si longtemps, était un refuge. Pour nous tous. Un refuge bienvenu, et avec un toit qui plus est.

Des semaines que nous n'en avions pas eu. Une bien maigre consolation.

Je montais les marches en suivant Malarkey qui marchait devant moi.

Il est vraiment stupide, disait Liebgott derrière moi.

Comment ça ? demandais-je en l'interrogeant du regard.

Webster, me répondit Joe sur le ton de l'évidence.

Je me remémorais ce que Joe lui avait dit alors que l'on était dans le camion. Ils vont faire de Malarkey un lieutenant, lui avait affirmer Joe. Et bien sûr Webster l'avait cru sans poser de question.

Je laissais les gars prendre les lits dans la première pièce, et j'allais dans la seconde. Je posais mes affaires, choisissant un lit au hasard, avant de retourner voir les autres.

The Last patrolWhere stories live. Discover now