Cette nuit là

Chapitre 1: Le commencement

Je dormais paisiblement, quand tout à coup j'entendis un énorme bruit fracassant. Je me leva en sursaut. Ma mère vint dans ma chambre et me dit :

- Tu t'en souviens du jeu auquel on jouait ? J'aimerai que l'on y rejoue une dernière fois ma chérie, mais cette fois-ci tu ne sors sous aucun prétexte, tu penses pouvoir faire ça pour ta maman?

- Oui, lui répondis-je d'une voix serrée. 

Elle m'aida à me lever et me regarda me cacher dans la grande armoire recouverte de fleurs que j'avais collé à mes 5 ans. Tout en me souriant, elle me dit,

- Tu es une brave petite fille, je ne regrette rien, sache le, je t'aimerai toujours. 

Lorsqu'elle partie, je n'entendis plus rien pendant une fraction de secondes. Mais tout à coup, j'entendis des tirs au loin et des objets se briser. Je ne pouvais pas rester là, j'avais tellement peur, je voulais que ma maman revienne. Je sortis de l'armoire en essayant de faire le moins de bruit possible, la porte était entrouverte, et ce que je vis était effroyable. Ma mère se battait avec un homme qui était armé jusqu'au dents et masqué. Il l'attrapa d'une seule main sa gorge et l'étrangla jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus respirer. 

Je ne pouvais plus bouger, je ne pouvais plus rien faire, mes yeux étaient concentrés sur eux et ma respiration s'était arrêtée. Du sang coulait le long de son bras, elle tourna les yeux dans ma direction et c'est la dernière fois que je vis son regard avant qu'elle ne s'éteigne. 

L'homme masqué la jeta par-terre comme si elle n'avait jamais existé. 

- On t'avait dit qu'on allait te retrouver, lui dit-il. 

En voulant reculer, mon pied toucha l'un de mes jouets préférés. C'était un nounours en peluche que ma mère m'avait offert pour mon 8ème anniversaire, je l'avais renommé Collin. La peluche fait du bruit quand on la touche... Je pria pour que les piles ne fonctionnent pas. Ma respiration s'arrêta net lorsqu'un énorme bruit venant du nounours se fît entendre. L'homme masqué se retourna dès qu'il entendît le bruit et je vis alors ses yeux. Ils étaient d'un froid glacial, comme s'il n'avait aucune humanité en lui. La seule pensée qui me vint du haut de mes 9 ans était que j'aurai voulu aller au parc d'attraction avant de mourir. Au moment où l'homme masqué voulut venir vers moi, des sirènes retentirent au loin. Il me regarda une dernière fois avant de prendre la fuite. 

Et puis, je me réveille en sursaut. 

- Ça va mon coeur? Tu as encore fait le même cauchemar? Me dit Hayden. 

- Ouais, j'arrive pas à oublier, faut que je reprenne mes cachets...

- Oui, rendors toi, viens dans mes bras. 

Je me précipite avant qu'il ne finisse sa phrase. J'aime être dans ses bras, c'est réconfortant et réchauffant. Hayden est mon copain depuis bientôt 5 ans. On s'est connu à l'âge de mes 18 ans et lui il en avait 29 ans. Je venais de sortir de maison d'accueil. Il travaillait dans le bar d'en face. Je sortais souvent là-bas le soir quand tout le monde dormait, c'était l'endroit où je pouvais m'échapper et penser à autre chose que cette nuit-là. Il m'a beaucoup aidé, il m'a trouvé mon premier job dans son bar en tant que serveuse et j'ai pu vivre chez lui le temps de trouver mon premier appartement. Il était vraiment gentil, il me considérait comme sa petite soeur me disait-il tout le temps. Je n'avais jamais raconté à personne ce que j'avais vécu lorsque je n'étais qu'une gosse. Il a été très attentive et c'est le seul à ne pas m'avoir ris au nez en lui racontant mon rêve de travailler dans la police criminelle. Tout le monde dans la maison d'accueil me disait que jamais je n'y arriverais et que je devrais me faire à l'idée que ma mère est morte et c'est tout. Mais moi, je ne voulais pas baisser les bras, je voulais comprendre pourquoi et surtout qui l'avait tué. Hayden m'a soutenue et au fil du temps nous sommes tous les deux tombés amoureux l'un de l'autre. La différence d'âge ne m'as pas dérangé. Et puis, ça ne se voyait pas. 

Il est grand, il a une barbe dessiné qu'il rase tous les jours, il a les yeux bruns sombres mais bordel qu'est ce que j'aime plonger mon regard dedans. Il a une belle forme de visage, des traits assez prononcés, il est attentionné mais aussi viril. J'aime autant ses défauts que ses qualités. 

Le réveil sonne 6H30. 

Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas levé aussi tôt. Je déteste me lever tôt, je n'ai jamais supporté ça et je pense que je n'arriverais jamais à le supporter. De ma main droite, j'essaye d'éteindre le réveil mais une bonne odeur me titille mes narines. Je me lève d'un trait. Ça sent les pancakes et le sirop d'érable. J'aime ce genre de petit-déjeuner, c'est mon préféré avec des fraises par dessus. Je sors du lit, vêtue de ma nuisette, j'enfile mon peignoir posé sur la chaise en face du lit. Je descends les escaliers et je me dirige tout droit vers l'odeur, qui est la cuisine. 

Nous habitons dans une maison louée depuis peu, nous pouvons nous le permettre car c'est une maison dans un quartier sécurisé de la police. Aujourd'hui c'est mon premier jour en tant que lieutenant de police. 

J'arrive dans la cuisine et je vois Hayden torse nu avec une serviette enroulée autour de son bassin. Je me dis que je pourrais bien le prendre lui comme petit-déjeuner. Il est tellement sexy avec ses cheveux mouillés qui tombent sur son front et ses abdos bien sculptés. 

- Je t'ai préparé ton petit-dej préféré, je me suis dit que ça te donnerais des forces pour ton premier jour. 

- Merci, j'apprécie vraiment. Lui dis-je en enroulant mes bras autour de sa taille et en lui faisant un bisou sur la joue. 

- T'es pas trop stressée, ça va?

- Si un peu, mais ça va le faire t'inquiètes pas. 

Je mange les délicieux pancakes qu'il m'a fait en une bouchée. Je monte à l'étage pour me changer. J'enfile mon tailleur bleu nuit, et je vais me maquiller dans la salle de bain. Je me regarde dans le miroir, et je vois d'énormes cernes. Je me dis qu'il va falloir cacher tout ça. Je brosse mes longs cheveux noirs, applique mon mascara en regardant mes yeux bruns clairs.

Et voilà, je suis enfin prête. Je descends, prends mon sac et mes clés de voiture. 

- À ce soir mon coeur, je t'aime. 

- Je t'aime aussi, bonne chance pour ton premier jour. Me dit-il avec un énorme sourire.