Val, l'École Des Talents

Chapitre 2

Ma première semaine a été très chargé, je n'ai presque aucune heure de pause et je passe mon temps à courir entre les différents bâtiment. Mais tout me passionne. En plus de cela, je n'ai eu le droit qu'à quelques bousculades depuis mon arrivée, je m'attendais a bien pire !

Ayant un peu de temps devant moi (vive le weekend !), je décide d'aller visiter la ville autour de l'école. Je regarde autour de moi, essayant de me souvenir où est-ce que j'ai rangé mon porte-monnaie, au cas où je tombe sur une boutique sympa. Je relève des manches imaginaire et pars fouiller dans les piles de cahiers et de feuilles volantes qui jonchent mon bureau. Je le trouve enfin sous un paquet de bonbon, dans un des tiroirs. J'attrape une de mes vestes puis sort de la chambre.

Les boutiques s'alignent de chaque côté de la rue principale. J'entre dans le premier magasin sur ma gauche et j'y découvre une petite librairie. Je souris et pars fouiner dans les étagères à la recherche de mes prochaines lectures. Alors que je m'apprêtais à sortir, mes nouveaux livres en main, mon regard est attiré par un petit présentoir. Malgré qu'il soit très bien mis en valeur, je ne l'avais pas remarqué à mon arrivée. Je m'approche, curieuse. Devant les livres exposés, un écriteau indique : "Les écrivains de Val présentent". Je feuillette tous ces livres, admirative de leur travail. Moi aussi, j'adorerai publier une de mes histoires mais aucun éditeur ne voudrait le faire pour un renié. Je sors de la librairie et après un bref regard autour de moi, je m'engouffre dans une nouvelle boutique.

Après quelques heures, je sors du dernier magasin, au bout de la rue. Au final, je n'ai pas acheté grand chose, malgré tous les endroits chouettes que j'ai trouvé, seulement des livres et deux CD de rock, venant d'un magasin de disque qui vend des albums des années 80-90. Pour rentrer, je décide de ne pas prendre le même chemin qu'à l'aller pour, peut-être, découvrir de nouveaux endroits. J'espère simplement ne pas me perdre.

Je tourne en rond depuis presque une demi-heure quand, enfin, j'aperçois le coin d'un des bâtiment de l'école. J'accélère le pas, ayant hâte d'écouter mes nouveaux albums. Malgré moi, un sourire vient effleurer le bord de mes lèvres et s'étend sur mon visage. Les gens doivent me prendre pour une folle en me voyant passer devant eux presque entrain de courir et en souriant comme une cruche, sans aucune raison valable, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je me sens bien pour la première fois depuis longtemps. Peut-être parce que je suis à Val, là où j'ai toujours rêvé d'aller et que j'y ai rencontré d'autre personnes comme moi ? Peut-être parce que ma semaine s'est bien passée, que personne ne m'a frappé ? Ou simplement parce que c'est le weekend ?

Dans mon moment d'euphorie, je me rends à peine compte que j'ai passé les grilles de l'école. En traversant le hall, je bouscule quelqu'un sans le faire exprès. Je m'excuse rapidement sans faire attention à la personne en face de moi puis reprend mon chemin. Mais avant même d'avoir fait trois pas, une main attrape le col de ma veste, me tire en arrière et, coupée dans mon élan, je tombe sur les fesses.

- Ça t'apprendra à ne pas regarder où tu vas, me lance une voix féminine en ricanant.

Je me relève en grimaçant, ma cuisse droite un peu engourdie à cause de ma chute et me retourne vers mon agresseur. C'est une musicienne aux cheveux rouge et aux yeux marrons où brille une lueur de méchanceté. Ce n'est pas la première fois que je la croise, elle est la cause de la plupart des bousculades que j'ai reçut cette semaine.

- Qu'est ce que t'as à me regardé comme ça ?

À peine sa phrase terminée, je me retrouve une nouvelle fois à terre. Mes achats s'étalent autour de moi sous les rires des quelques élèves qui se sont attroupés pour suivre l'altercation. La honte devient trop forte, je baisse la tête en sentant le rouge envahir mon visage. La musicienne rammace un de mes CD, le regarde puis le lance derrière elle.

- T'écoute vraiment ça ? Comment t'as pu être accepté chez les musiciens ?

Les autres albums passent eux aussi dans son manège avec, à chaque fois, une petite remarque méprisante.
Les larmes me montent aux yeux et mes mains commencent à trembler pour le plus grand bonheur de celle qui me fait face.

- Oh, non ! Tu vas pleurer ? Je t'ai fait de la peine ?

Son rire méprisant finit de me faire craquer et je sens les larmes couler sur mes joues. J'essaye, en vain, de les essuyer discrètement avec le revers de la ma main.

- Hé, arrêtes de faire ta victime, tout ça c'est de ta faute. C'est toi qui m'est rentrée dedans.

Elle me dévisage quelques secondes avant d'ajouter :

- C'est ton espèce qui est contre nature.

"Tu n'es qu'un monstre"

Je reste immobile, j'attends que la tempête passe. Si je fais la moindre remarque, le moindre geste, je sais que ça finira mal. Après quelques minutes, lassée par mon absence de réaction, la musicienne finit par me laisser tranquille. Je ramasse au plus vite mes affaires et remonte dans ma chambre en prenant soin d'éviter tout le monde.

Je m'affale sur mon lit et j'attrape mon téléphone. J'ai reçut un nouveau message

"Salut ! Ca fait longtemps"