l’âge colle à la peau
il l’embrasse un jour au détour du nu et ne la lâche plus jamais.
l’âge s’incruste dans les grains de beauté,
les aspérités de l’être,
dans ses yeux
et leurs lueurs,
dans le gris du coeur qui grandit grossièrement,
dans le sel de l’eau qui coule, parfois,
sur les joues qui rouillentl’âge colle à la peau et à ce qu’elle touche
l’âge ne grandit pas,
il s’étale avec langueur
dans la peur venant de nous de ne jamais plus pouvoir goûter à ses plaisirs.
ce plaisir de se sentir en vie
et libre
libre de crier ce long et grand cri du coeur qui croule
sous ses propres crevassesl’âge incruste le corps du vivant
dans une lenteur extrême,
jusqu’au jour où il nous agressera soudainement
dans l’irrémédiable nécessité d’écrire la mort sur notre peau
froisséel’âge écrit sur le papier et taille la roche
quand ce n’est pas le bois qu’il grave.
il marque les objets,
façonne leurs courbes et leurs lignes
droites
ou déviées par les noeuds de souvenirs
qui parfois,
déforment l’objet mémoire
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le sang de l'âme
Poesíale souvenir est une entaille qui coule sur mes joues - le sang goutte sur ma peau - la mémoire fuit sur l'objet qui porte en lui ses vestiges.