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-Quoi ?!

Je restais muette.

-Comment peut-il-

    Elle se bloquait elle-même, les émotions l'envahissaient. Gemma serrait les poings et mordait sa lèvre inférieure.

-Il n'a pas le droit ! s'exclamait-elle.

À nouveau, je ne répliquais rien. Parce qu'elle avait tort.

-Détends-toi Gemma, tentait de la calmer Lia.

-Elle a raison, soufflais-je. Tu vas faire monter ta tension.

-Est-ce vous pensez vraiment que c'est le moment de s'inquiéter de ma tension ? Comment pouvez-vous rester aussi calmes ?!

Devant mon air blasé, elle comprenait qu'il était inutile d'envenimer la situation. Elle connaissait nos règles.

-Que comptes-tu faire ? demandait Lia.

Mon amie rousse me regardait avec inquiétude. Elle attachait ses longs cheveux en un chignon décoiffé émanant de se frotter les yeux. Elle aussi, était dépassée.

-Que veux-tu que je fasse ? soupirais-je. M'enfuir ?

-Pourquoi pas ?

-Ils me retrouveront à coup sûr.

-Elle a raison, intervenait Gemma, abattue. On ne peut rien faire. Même si elle s'enfuit, il n'y aura pas que les Dovanni à ses trousses. Il y aura aussi les autres.

    Les « autres ». Voilà comment on parlait du clan ennemi entre nous. Il était impossible de prononcer leur nom. Il nous avaient beaucoup trop fait souffrir.
    A nous trois, nous représentions la réalité de cette guerre entre les deux mafias. Nous étions le parfait exemple dont parlait mon géniteur ce matin. Des dommages collatéraux.

    Lia avait à peu près mon âge, de deux ans mon aînée. Sa mère étant décédée lors de son accouchement et son père ayant disparu des radars dés sa naissance, elle s'était alors retrouvée orpheline. Gemma l'avait alors recueillie.   

    De mon côté, je n'avais pas beaucoup de souvenirs de mon enfance.
    Gemma était comme notre mère. Elle nous avait élevés ensemble comme si nous partagions le même sang. Même s'il ne coulait pas dans nos veines, nous étions une famille. Mon géniteur était la preuve que le sang ne faisait pas tout.
    La mère de Lia, Gemma et ma mère étaient inséparables. Tous les jours, elle nous racontait des histoires sur elles. C'est pourquoi lorsqu'elles sont décédées, elle s'est empressée de nous prendre sous son aile.
Malheureusement, nous n'avions pas beaucoup de photos d'elles. Tout ce qui nous restaient étaient des clichés trop abîmés pour y voir quoique ce soit et le peu de photos que les paparazzi avaient pris.

Mon père, quant à lui, refusait catégoriquement que l'on parle d'elle.
Si jamais le malheur de prononcer son nom, il me jetait un de ses regards les plus noirs. Si je persistais, je finissais à l'hôpital. C'est pourquoi j'avais arrêté de poser des question.

    Même si ça avait été difficile, Gemma avait su jouer son rôle à la perfection. Elle était une bénédiction dans notre vie et je ne la remercierais jamais assez pour tout ce qu'elle a fait pour moi. Pour tout ce qu'elle a fait pour nous.

-Comment ça va se passer, maintenant ? demandait Lia.

-Je ne sais pas, soufflais-je.

    Et ça m'angoissait terriblement. Je cachais mes mains moites dans mon pull et me contentais d'afficher un sourire tentant d'être rassurant.

The Wolf On The LooseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant