Chap. 30 Perdre

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Et me revoilà avec le chapitre 30 ! Bonne lecture à tous !
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Chap. 30 Perdre

[Aomine]

Je passai mon poignet sur mon front pour essuyer la sueur qui y perlait. Le bruit satisfaisant de la balle passant le filet retentit, je me remis immédiatement en position. Jim ricana de mon attitude faussement désinvolte. La balle passa de main en main, l'autre dribbla, passa Jake, fit un tour sur lui-même pour faire une passe magnifiquement interceptée par notre arrière qui tira. Merde... Je m'élançai au panier pour prendre le ballon au rebond. Leur pivot était bien plus fort que moi, mais j'étais mieux positionné. Je parvins difficilement à scorer et m'écroulai presque au sol quand le buzzer retentit.

Les gars me relevèrent, me tapèrent dans les mains, et nous rejoignîmes le banc tous ensemble. Alex et Faith s'étaient redressées, nous tendaient gourdes et serviettes.
"Don't drink too much, guys," rappela la plus jeune. (Buvez pas trop, les gars.)
Je saisis la boisson qu'elle me tendait et souris lorsqu'une serviette se posa sur ma tête.
"Well played, I'll be taking over." (Bien joué, j'vais prendre le relai.)
J'opinai alors qu'une main passait autour de ma taille, pour permettre au jeune homme de se rapprocher de l'entraîneuse.

J'écoutai distraitement les conseils, les yeux rivés sur le visage concentré du carmin qui se tenait toujours à moi, ses doigts serrés sur mon maillot. Il sautillait, s'échauffait les jambes, et souriait. J'avais envie de l'embrasser.

La sonnerie retentit à nouveau.
"Démonte-les, soufflai-je.
-Compte sur moi."
Il appuya sa tête contre la mienne un instant et frappa dans mon poing avant de regagner le terrain.

Je m'assis et observai.
"T'as très bien joué.
-Merci. — On a peu de matchs officiels, ça me motive pas mal. J'veux pouvoir me faire remarquer.
-Tu fais bien, repris la blonde à lunettes. J'ai pas voulu vous le dire avant le match, mais j'ai vu deux recruteurs de NBA dans le public. Ils vous prendrons probablement pas cette année, mais comme vous êtes nouveaux ici, c'est bien qu'ils vous voient.
-Taiga commence bien, remarquai-je.
-Il tremblait sur le banc. T'as le don de lui donner envie de jouer.
-Ouais, il me fait le même effet... Il a encore prit de la détente..."
Je me noyai dans la beauté de son jeu. Il était vraiment admirable...

Ce dunk... Ce corps... Ces muscles... Ces yeux... Tout... Ce gars me rendait fou et m'excitait de toutes les manières possibles. Mon esprit, mon corps, tout était en éveil quand il se dressait, si magistralement devant moi, que ce soit au basket, au lit, ou simplement quand nous étions ensemble. Tout le temps. J'étais admiratif sans raison, parfois je m'en frapperais presque. Mais ce gars avait un pouvoir sur moi, que jamais personne n'avait eu. Et que jamais personne n'aurait.

Les points s'enchaînaient et le numéro dix scorait de plus en plus. Et il y eut ce dunk, ce meteor gem amélioré qui me retourna l'estomac. Il voulait que j'arrête le match pour l'affronter ici et maintenant en one-on-one ? Merde, il fallait encore que je me retienne...

Quand le buzzer retentit, le jeune japonais était au bord de la zone. Il sauta dans les bras de nos coéquipiers avant de se presser vers le banc pour frapper dans les poings des remplaçants et entraîneuses. Il acheva sa course dans mes bras que je refermais peut-être trop fermement sur lui.
"J'veux jouer contre toi, souffla-t-il contre mon oreille.
-Moi aussi..."
Nous nous séparâmes pour que nos yeux se croisent, brillants de hâte. Merde, je le voulais entièrement pour moi...

Après quelques applaudissements, nous nous pressâmes aux vestiaires où je me lavai, avant de lui céder ma place. Je me décidai à l'attendre dehors, et commençai à m'asseoir sur les escaliers du gymnase lorsqu'une voix m'interpela. Je me tournai vers la jeune femme pressée et l'interrogeai des yeux.
"T'as laissé ton maillot !
-Fallait pas te presser pour ça, ris-je, Taiga l'aurait pris.
-Je... je voulais te le donner."
Ouais... ouais, je crois que je comprenais ça. Ce sentiment d'impossibilité... tout faire quand même pour essayer de nourrir son espoir. Mais ça ne pouvait plus durer...

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