♔︎ 𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐎𝐑𝐘 ♔︎

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...

Ah ?

Je suis en vie ?

Merde. C'était pas prévu ça. J'étais censé.e crever tout à l'heure. Enfin du moins, la dernière fois que j'étais conscient.e, et j'ignore quand était-ce.

Mais même crever, j'ai pas réussi à le faire. J'suis vraiment une merde hein ? Et pourtant je me souviens avoir sauté. Alors comment ça se fait que je sois encore là ?

... D'ailleurs, je suis où ? Et depuis combien de temps ?

J'essaye de me calmer, et de repérer un quelconque indice. Déjà, j'arrive pas à bouger mon corps sans avoir mal, et ma tête me lance atrocement. Génial, je vais aller loin comme ça. N'empêche que c'était prévisible...

J'essaye d'ouvrir les yeux, mais je ne parviens qu'à les entrouvrir, et ma vue est trouble, je vois que dalle. J'aurai rien de ce côté là, je referme donc les yeux pour éviter tout effort inutile.

Je me concentre donc sur mon corps, ou plutôt ce avec quoi j'ai un contact physique. On dirait des draps... Oui, des draps fins au-dessus de moi, et un épais matelas en-dessous. Mais c'est pas la même senteur. Chez moi, les draps sentent la lessive à la lavande, à un point où ça devient insupportable. Et puis ça traîne dans l'air, mélangé à l'odeur de la clope, ça fait vraiment une odeur singulière et propre à mon domicile.

Ce qui veut dire une seule chose : je suis pas chez moi... mais je suis où, alors ? Chez quelqu'un, dans un hôtel, à l'hôpital ? En soi, vu ce qu'il s'est passé avant que je perde connaissance, la dernière option serait la plus crédible.

Haha... Le meilleur aurait été que je ne me réveille pas. J'aurai pas dû survivre, ou même être sauvée. J'aurai dû crever et ç'aurait été bien mieux ainsi.

Je sens mon visage se crisper et mes membres trembler, se replier sur lui-même, ce qui provoque une vague de brûlures dans tout mon corps. Un cri m'échappe, et j'entends des gens se précipiter dans la pièce, s'affairer autour de moi. Une voix grave me dit calmement :

"Détendez-vous Eli, vous êtes en sécurité maintenant. Vous êtes à l'hôpital."

... À l'hôpital ? Merde, merde, merde. Je veux pas qu'on me sauve, juste qu'on me foute la paix et qu'on me laisse faire mes propres affaires. J'veux juste qu'on me laisse crever...

Je sens qu'on m'allonge, qu'on me maintient pour ne pas que je bouge. J'ouvre mes paupières, et tant pis si la lumière me défonce les yeux.

Au bout de quelques secondes, les contrastes se font plus forts, et je parviens à distinguer le plafond, les draps et les murs du même blanc insupportable, et les quatres infirmier.ères qui s'affairent autour de moi, ayant lâché mes membres.

"Eli ? Eli, vous m'entendez ? Vous êtes à l'hôpital."

Je rassemble toutes mes forces pour m'asseoir et lui répondre d'un ton mou, tandis que j'entrevois ses collègues sortirent de la pièce :

"C-comment j'ai atterri ici ?

- Vous n'avez aucun souvenir d'avant que vous perdiez connaissance ?

- Et bien je me souviens juste d'être debout sur la barrière du pont au-dessus de la voie ferrée, mais après... c'est le trou noir."

Putain, parler me demande des efforts monstrueux, c'est aberrant. L'infirmier, qui à en croire son badge s'appelle Kenichi, reprend :

"Vous avez été stoppé.e dans votre tentative de suicide, et vos sauveurs vous ont amené ici.

𝐓𝐎𝐔𝐓 𝐒'𝐀𝐑𝐑𝐄𝐓𝐄𝐑𝐀 ; 𝑡𝑘𝑟 𝑓𝑓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant