Le sens de l'observation

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Hello You,
    Et te voilà, débarquant à cette soirée où tu ne connais personnes sauf Luka. Pourquoi es-tu là ? Ni avait-il pas meilleur endroit pour quelqu'un comme toi ? Peut importe tu es là et ce, pour le moment, pour le seul plaisir que j'ai à t'observer et à te comprendre dans l'unique but de créer une relation avec toi. Pour le moment je ne connais que trois choses sur toi : la première est ton identité, la seconde est que tu fais du basket avec Luka et que par conséquent, la troisième chose est, tu ne connais que lui à cette soirée.
    A vingt heure tu es là, c'était l'heure prévu, donc tu es ponctuel. C'est une qualité parfaite pour moi, car cela veux dire que tu n'aimes pas te faire désirer. Et pourtant je te désire déjà. Il fais déjà nuit quand tu arrives, ce qui est normal pour un trente-et-un décembre mais un épais brouillard s'est abattu sur la ville troublant ainsi ma visons lors de notre tout premier contact. Un tout premier contact froidement traditionnel, ce qui acceptable sachant que l'on ne se connais pas, encore. Bien évidemment cet état de froideur extrême est normal dans une relation, dans notre relation, peut importe sa nature. Mais il doit évoluer, s'améliorer pour qu'à deux nous construisions notre propre relation, Jules.
    C'est donc à moi que tu dis bonjour en premier, est-ce là un signe du destin ? Oui. J'en suis convaincu. Et que les dieux me damnent dans les enfers éternels pour ce péché d'orgueil, mais peut m'importe, pour toi j'y suis prêt, Jules.
Une fois à l'intérieur de la maison je peux donc t'observer beaucoup plus attentivement, remarquant les moindres détails de tes vêtements, de ta gestuelle et de tes paroles. Tout ces détails sont précieux à mes yeux car ils me permettent de te comprendre, pour ensuite d'aborder en m'adaptant complètement à toi. Je serai celui que tu désir que je soit. Je serai un idéal à tes yeux, une perfection frôlant le divin, et oui, encore une fois, j'ose me mesurer aux dieux pour toi, Jules.
    Ce soir tu es habillé d'une chemise d'un blanc si pur, tout comme toi, que tu laisse ouverte pour faire moins sérieux et tu as tout à fait raison cela te vas à ravir. Par dessous ta chemise tu porte un t-shirt noir, qui de prime abord ne laisse percevoir aucun traits de ton corps, mais pour celui qui comme moi sait te regarder ce t-shirt que tu portes est véritablement transparent. Et cela ne me laisse pas du tout indifférent, d'ailleurs mon corps te le montres très bien.
Enfin pour compléter tout ça tu as opté pour un simple jean noir également mais qui, seigneur, te fais un cul si bandant que je suis un homme comblé, Jules. Merci. Par contre les yeux envieux des autres personnes de la soirée pourrons s'y poser aussi, mais si cela est le prix à payer pour t'admirer un peut alors je l'accepte. Je ne l'accepterai sans doutes pas pour toujours car quand tu seras à moi, et tu sera à moi un jour, je serai le seul à pouvoir admirer, toucher et même pénétrer cette partie de ton corps.
   Le détail que tu apportes à ta tenue avec tes chaussures m'esquisse un sourire. Des chaussures à un prix bien supérieur à la moyenne, seul élément prouvant ta richesse, mais là où les autres y voie le péché et la luxure, moi j'y vois le détail et l'attention que tu as. Je sais maintenant lire en toi, je sais maintenant te comprendre, alors toi aussi lis en moi et comprends moi, Jules.
    La soirée commence enfin, tout le monde n'est pas encore arrivé mais toi tu es là. Qui a besoin d'être entouré de seize personnes quand seule une doit être là, avec vous ? Et toi Jules, tu es là. Peut-être pas encore avec moi car tu ne me vois pas entièrement voire même pas du tout à vrai dire, mais moi je te vois, je t'admire même. Jouant à ce double jeux de t'admirer tout en dansant avec Alicia et faisant semblant de ne pas te voir je jubile de plaisir, car ce sont là les prémisses de notre relation.
    Comme il manque encore quelques personnes, pour l'instant nous nous trouvons assis plus ou moins en cercle. Je me retrouve, pour mon plus grand plaisir, assis à tes côtés. À ta gauche plus précisément. Y suis-je pour quelque chose ? Oui, complètement. Rien n'est dû au hasard avec moi. Mais tout ceci est justifié, par l'amour. De cette manière je peux continuer à t'admirer sans que tu ne puisses le remarquer. Car je ne veux pas que tu me vois t'admirer, non par timidité, mais parce-que comme je te l'ai dit je veux être l'homme parfait à tes yeux, et tu ne veux pas d'un psychopathe et, surtout, je ne veux pas être un psychopathe. Je reste donc discret, et dans l'ombre. Mais pas pour longtemps, Jules.     
    Et voilà tout le monde est là, une foule de seize personnes entassée dans une seule et même pièce, avec tous un faux sourire collé aux lèvres, qu'est-ce que je hais ça putain. Excepté toi, tu ne souris pas, mais tu n'es pas triste non plus, non tu es simplement toi-même, et j'aime te voir ainsi dans cette foule d'hypocrisie. Tu es comme un rayon de soleil à travers les obscures ténèbres qui ont envahie cette pièce. Et malgré la foule et les lumières, tout est invisible autour de moi, je ne vois que toi. 
Mais tu n'es, en réalité, pas vraiment toi-même car tu as encore cette façade sociale du fait de ne connaître personne. C'est parfaitement normal, je ne t'en veux pas pour ça, je trouve ça presque mignon à vrai dire, mais à un moment tu devra la faire tomber, te dévoiler réellement au monde, et surtout à moi, Jules.
    Je t'observe attentivement depuis de longues minutes, il est vingt deux heures cinq, et tu ne sembles toujours pas à l'aise. Tu restes à l'écart et sur ton téléphone à envoyer des messages de temps à autre ou bien tu regardes Instagram sans grande envie. J'avoue que cela me rend un peut triste pour toi. J'aimerais te voir heureux et profiter de cette soirée, avec moi, mais pour cela je doit t'aborder. Et peut-être qu'enfin tu me remarquera, Jules.
Victor me sort brutalement de ma rêverie quand il propose des bières comme première boisson alcoolisée de la soirée. Furtivement je te regarde et, à ma grande surprise, tu n'as même pas réagis à cette annonce. Comme si, à cet instant précis, plus rien n'existait à tes yeux à par les réseaux sociaux. Intérieurement je jalouse, car je veux être le seul à exister à tes yeux, je veux être le seul pour toi, je veux t'appartenir et je veux que tu m'appartienne. Mais ce qui me rend encore plus triste, c'est que pour le moment tu ne sembles pas du tout être en accord avec moi. Alors pourquoi as-tu envahi ma tête de cette manière ? Et pourquoi ne veux-tu pas en sortir ? Putain, non, stop les questions et passe à l'action mon grand !
    L'occasion est trop parfaite, je me saisis donc de deux bières que je décapsules aussitôt. Et je m'approche de toi, sans trop réfléchir à ce qui est en train de se passer ni à ce qui va arriver par la suite. Mais tant pis, j'y vais.
Mon corps ? Le vide, plus rien. Pourquoi ne bouge-t-il plus ? L'angoisse monte, mes mains deviennes moites et je transpire. Pourquoi je reste figé à quelques centimètres de toi ? Putain mais avance idiot ! Je déteste ces moments, je me sens vulnérable et je n'aime pas être vulnérable. Mais j'inspire un bon coup en me ressaisissants et implore les dieux pour que ce moment ce passe sans encombres, tout en essayant de m'y convaincre mentalement. Sûr de moi, je réussi enfin à t'approcher. Et tu es toujours aussi beau et sexy, Jules.
    Je te tend la bière que j'ai prise spécialement pour toi. C'est la première fois que j'ai un réel contact avec toi, et je suis tout excité, un vrai gamin. C'est toi qui me met dans cet état.
« Ha...merci mec » ces mots, tes mots, Jules. Ils raisonnent dans ma tête. Je n'ai aucune idée de comment les interpréter, bien ou mal ? Amical ou formel ? Pourtant ce n'est pas de l'amitié que je ressens pour toi mais de l'amour. Même si je débat intérieurement quant à l'interprétation de tes mots, je sens et je sais qu'ils étaient sincères et pleins de bonnes attentions. Ils n'étaient pas froids ni méchants, et rien que pour ça je suis le plus heureux des hommes. Merci. Mais tu dois savoir une chose, Jules, tu me rend complètement fou et je suis complètement fou de toi.
    En réponse à ton remerciement je t'adresse mon sourire le plus mignon et viens m'assoir à tes côtés sur le canapé, encore une fois à ta gauche. Je t'admire, encore et encore. Je ne m'en lasse pas. Je ne me lasse pas de toi. Tu es plein de surprise, positives comme négatives, mais peut m'importe je t'accepte tout entier. C'est ça l'amour.
C'est t'accepter sans compromis, avec tes bons et tes mauvais côtés. Car ,oui, tu en as même si j'ai du mal à l'admettre, mais je ne les repousse pas, car sans eux je ne pourrai pas t'avoir entièrement. Et je te veux entièrement, Jules.
    Tu fais ce que j'aime chez un homme, tu fais le premier pas. Enfin là c'est le second car même si j'ai déjà fais le premier en t'apportant cette bière, tu fais le premier pas en matière de discussion. Et j'apprécie fortement l'initiative, cela veut-il donc dire que tu veux discuter avec moi ? Apprendre à me connaître ? Je l'espère. Car j'ai appris à te connaître et même si cela s'est révélé un peut plus compliqué que prévu, j'y suis arrivé. Alors tu devrais y arriver aussi, Jules.
J'aspire malgré tout à de réels meilleurs moments avec toi, bien différent de celui-ci, mais chaque chose en son temps, pour le moment je m'en content, et c'est déjà très bien.
    Je te veux plus, je te désir plus. Toi et ton corps, je veux vous baiser. Attend, c'est vraiment à genre de moments que je pensais ? Oui. C'est exactement ça putain. Et je le veux avec toi, Jules.
    Je n'écoute même plus ce que tu me dis. Pardon. Mais je n'ai que cette pensée en moi, et plus je te regarde plus elle prend de la place. Dans mon esprit comme dans mon corps. Je me sens de plus en plus serré dans mon jean, à mesure que mon plaisir et ma queue grandissent à l'unisson. Je ne peux m'empêcher de te fixer. Je ne peux m'empêcher de t'imaginer nu et tout à moi. Tu es beau, désirable, et incroyablement sexy, Jules.
Est-ce que je vais...? Ho putain non surtout pas, je dois m'arrêter !
C'était pas loin, et heureusement, car cela était clairement impolis vis-à-vis de toi. Tu es en train de me parler et moi je ne pense qu'à jouir en t'imaginant dans une multitude de positions carrément excitantes. Bordel, j'ai vraiment un problème. Pardon. Encore une fois. Je me concentre à nouveau sur notre discussion.
    Tu me parle donc d'un concert de l'un de tes rappeur favoris qui se déroule dans une ville voisine. Intéressant. Moi aussi, cela nous fais donc notre premier point commun je suppose. Je suis heureux car, à cet instant, j'en apprend plus sur toi et tes goûts. Je te découvre de plus en plus. Et si j'ai accès à ces informations c'est parce-que tu m'y a autorisé. Tu m'as permis d'accéder au premier niveau de ton intimité, je me sens par conséquent privilégié à tes yeux. Tu as confiance en moi, Jules.
Je découvre donc ce que les autres ne seront sans doutes jamais, car ce n'est pas le genre d'information que l'on peux apprendre en te regardant. Non, il faut prendre le temps de te parler, de s'intéresser à toi. Et, pour une fois dans sa vie, ne pas faire preuve d'égocentrisme.
    En plein milieu de notre conversation, Alicia t'entraînes brutalement avec elle pour danser dans salon car la musique vient de changer. Et elle ne trouve rien de plus débile à me dire que : « Désolé je te l'emprunte ! ». Connasse. Mais je garde mon calme car tu n'es pas encore réellement à moi. Tu le seras un jour, mais pour le moment je peux un minimum l'accepter.
Je vois clair dans son jeu. Alicia te veux. Mais il en est hors de question, et je te jure de tout faire pour que cette connasse ne touche pas à un seul de tes innocents cheveux. Ils sont à moi. Tu es à moi, Jules.
    A bien y réfléchir, un détail m'intrigue, elle a dit « ... je te l'emprunte ». C'est normalement une phrase que l'on dit quand, le temps d'un instant, on prend le copain de quelqu'un. Réservé donc aux couples. Mais, et à mon grand regret, toi et moi nous ne sommes pas ensemble. Cela voudrait donc dire que nous voir discuter tout les deux aurait des airs de couple ? Ho... ça c'est intéressant. Si mon analyse est correcte, et je suis sûr qu'elle l'est, il se passe bien quelque chose entre toi et moi, Jules.
De plus tu ne sembles en aucune façon intéressé par elle. Ses déhanchés pseudo sexy sont tellement ridicules que cela en devient drôle. Et tu es d'ailleurs très gêné par la situation. Mais ne t'inquiète pas, je sais bien mieux m'y prendre qu'elle. Je te le montrerai un jour.
    Il est bientôt minuit et tout le monde commence à s'exciter. Ils attendent tous la nouvelle année avec tellement d'impatience que cela en devient incompréhensible. Personnellement j'en ai rien à foutre. C'est vrai, 2021 ou 2022, au fond ça change pas grand-chose à ma vie. Car c'est toi qui a changé ma vie, Jules.
Tu es d'ailleurs toujours occupé par Alicia et ses danses ridicules. Pour éviter de m'emporter contre elle et surtout pour éviter de le faire devant toi, je décide de sortir dehors pour fumer une cigarette. Cela m'évite de me taper le décompte stupide aussi. C'est ma première cigarette de la soirée. D'habitude j'en serai au moins à la quatrième, mais mon esprit a quelque peu été détourné par toi.
    Je profite de cette douce sensation de chaleur qui envie mon corps par la fumée de cigarette. Ça fait du bien. L'air de dehors est froid, et il y a toujours cet épais brouillard. Ce qui crée un contraste très agréable entre les deux. Et même si je n'ai que toi à l'esprit depuis le début, je profite de ce petit moment en tête à tête avec moi-même. Mais ne t'inquiète pas je ne t'oublie pas pour autant.
« Cinq...quatre...trois...deux...un...bonne année ! » Et voilà encore une année. Bonne année à toi, Jules.
    Cette tranquillité et l'état de bien-être provoqué par ma cigarette me donne une soudaine envie de me masturber. En pensant à toi bien sûr. Donc sans réfléchir je m'assois sur le petit banc du jardin et déboutonne mon jean. La dernière fois m'a frustré alors tâchons d'aller au bout. Je met une bonne musique, ferme les yeux, et pense à toi. Jules.
    Et bien, Jules, sache que tu me fais bander très vite bordel. Je crois que rien que pour ça tu dois être à moi et rien qu'à moi. Bref. J'entame, avec ma main gauche, les parfais mouvements de va-et-vient, tout en serrant bien au creux de ma main. Putain que c'est bon. Je connais mon corps et je sais du coup comment parfaitement m'y prendre pour que mon plaisir soit à son apogée. J'arrive même à m'arracher un petit gémissement au passage.
J'ai fais ça des centaines de fois mais à chaque fois c'est différent. Et à force de t'imaginer j'ai même l'impression que tu es là avec moi, posant délicatement ta main froide sur la mienne en te calant parfaitement sur mon rythme. Ho... putain ouais. Toujours les yeux fermés, je me mords la lèvre inférieur tellement mon plaisir en est décuplé. Je vais jouir dans pas longtemps à ce rythme là ! Mais bordel on s'en fou, c'est si bon que...
- Bah tu fais quoi ici tout seul ?
hein ? Quoi ? Jules. Putain je suis censé te répondre quoi moi ?
- Attend mais t'étais en train de te branler là ?!
Dans mon imagination on était plutôt en train de faire l'amour toi et moi, Jules. Un peu de romantisme.
- T'es vraiment un putain de taré !
- Quoi ?
- T'as très bien entendu. Putain mais tu me dégoûte.
Tout est pardonnable, Jules, mais ne dépasse pas la limite.
Et d'ailleurs, pourquoi tu pars ?
- Tu vas où ?
- Ferme là le putain de taré je vais prévenir les autre qu'un pervers rôde !
Non, non, non... JULES !

Une ou deux minutes. Ou peut-être bien trente. Je ne sais pas depuis quand son cadavre est à mes pieds. Quand je te parlais de limites, Jules, c'est celle-là. L'insulte privée est tolérable mais pas la diffamation publique. Et si tu m'aimes pas, à quoi te servirais la vie ?
La hache qui a servis à le tuer me tombe des mains. Personne ne devrais laisser une hache traîner dans son jardin quand je suis là. Même fêter la nouvelle année en deviens compliqué.

Martin.Émilien.Marianne. Et maintenant toi, Jules...

L'amour à toujours cette face cachée que personne ne soupçonne. C'est parce-qu'ils n'ont jamais vraiment aimé.

The dark face of love - BxBOù les histoires vivent. Découvrez maintenant