Les poèmes d'un rêveur

Son Masque

Elle est gentille, elle est discrète
Elle a de bonne note, elle est timide
Elle dit oui je vais bien, non c'est pas grave
Dans les couloirs on la bouscule
Jamais un mot, pas d'excuse
Elle s'efface peu à peu
Quand personne ne la remarque
Car le fruit de ses efforts
Est dans la nuit de disparaître

Quand on lui parle elle le plaque
Sur son visage sans un mot
Ce faux sourire qu'elle connaît tant
Elle est actrice, elle est matrice
Dans la vie de tout les jours
Elle est né elle a apprit
À survivre face à ce monde

Sa famille la voit, la complimente
« Tu vas aller au collège c'est bien »
« Tu as de la chance, ta fille t'obéis »
« Tu es intelligente tu vas faire des études »
« Elle est silencieuse elle ne dérange pas »
« Elle est chanceuse elle n'a pas de problème »
«  Elle est ne dispute jamais c'est une fille bien »
« Tu as du talent, continu comme ça »
Tout le monde la voit à part
Car elle parle pas on la croit fragile
Alors elle sent le mensonge plané
Se sent faible et inutile
Un pauvre fardeau pour eux
Qui la voient comme une fleure éphémère

Mais elle souffre en façade
Derrière ce petit rire timide
Car dès que viennent les soirs de fêtes
Elle se sait invisible
Et si on la remarque
Sur leurs visage elle devine
Leur pensé, les mots qui se crient
L'évidence même de la vérité
« Coincé, trop sérieuse »
« Pas drôle, trop mature »
« Fade, sans plaisir »
« Inintéressante, sans vie »
« C'est une sainte, sans pêché »

Ils sont aveugles, ils ne voient pas
La douleur qu'elle cache, sa peur la plus grande
Qui est l'homme, l'abandon et l'erreur
Elle préfère être seule, pour voler en liberté
Car elle aime voguer dans son imagination
Dans cet endroit si serein
Qui seule rempli ce vide installé en elle

Souvent elle se demande
Pourquoi est-elle là ?
Sa présence même a-t-elle un sens ?
Puis petit à petit elle perd le goût
De la vie et ses multiples
Elle commence à douter de tout
Se met à déformer la réalité
Jusqu'à faire d'elle même un monstre
Dont elle ne supporte plus la vue
Elle aimerait tant qu'on la voit autrement
Elle aimerais tant changer
Mais pourtant elle bloque
Elle se dit que invisible
On ne voit ni ses erreurs
Ni ses imperfections

On la croit soumis et naïve
Elle a un cœur d'or, les gens se servent d'elle
Elle le voit mais ne parle pas
Car comme toujours, elle ne veux pas embêter
Avec ses problèmes, ses yeux qui mouillent
Mais ses larmes coulent au fil du temps
Traces des sillons régulièrement
Alors elle les sèche et recommence
À mettre son masque et son sourire