Chapitre 1 : Hailey Harris, 16 ans

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-" Tu ne dis pas au revoir à ton père avant de partir au lycée ?

- Ah... euh... si... Salut p'pa !

-Salut ma fille, bonne journée !"

Mon père est mort deux jours après. Dans un accident de voiture. Il s'est fait tamponné par un camion dans un carrefour.

Bien sûr ça a fait le tour des infos locales. Il faut dire qu'il ne se passe pas grand chose ici. On habite à Winter Park, en Floride. Selon Wikipédia: Winter Park est une ville du dans l'État de aux , dans la banlieue nord d'. La population est de 27 852 habitants. Et ce sont toutes les informations sur la ville que vous pouvez trouver, je vous rassure elle n'est pas totalement déserte, on a quelques touristes l'été (tous ceux qui ne peuvent pas se payer le voyage jusqu'à Miami).

Je n'ai jamais été proche de mon père. Il était plus souvent en désintox qu'à la maison. Mon père était alcoolique et contre toute attente (enfin la mienne surtout), ce n'est pas la raison de sa mort. Beaucoup de gens ont été surpris par son décès, pas moi, j'étais déjà préparée. Avec ma mère on avait perdu espoir, pour sa santé qu'il détruisait jours après jours depuis quatre ans maintenant. Mes parents étaient la seule famille qui me restait, tous les autres ont diparu des radars quand on s'est instalé en Floride il y a six ans (mes grands parents du côté de ma mère habite dans l'Idaho). Pour en revenir à la mort de mon père, les policiers nous ont informé qu'ils ouvraient une enquête, apparement « la plaque d'immatriculation de la voiture qui l'a tué correspondait à un camion volé deux jours auparavant », et c'est louche. Ils n'en savent pas plus, le conducteur/meurtrier est en fuite.

Aujourd'hui quand je descends pour aller dans la cuisine ma mère s'occupe des préparitifs pour l'enterrement, à vrai dire elle s'est endormie sous la paperasse, elle a dû passer toute sa nuit à signer des trucs et envoyer des mails à l'autre bout des Etats-Unis. Je la comprends, je n'ai jamais aimé les papiers. En parlant de chose que je n'aime pas, aujourd'hui je retournais au lycée après deux semaines d'absences (conseillé par le psy de ma mère), tout le monde à l'air d'être au courant de ma situation familiale. Même les profs m'adressent des sourires compatissants, presque faux, mais c'est l'intention qui compte. A part ma nouvelle célébrité rien n'a changé, encore moins la bouffe dégueulasse qu'ils nous servent à la cantine.

Etant donné que suis une élève assez dicrète je n'étais jamais allé dans le bureau du proviseur jusqu'à aujourd'hui, un agent de police présent au lycée a demandé à me convoquer pour me parler de mon père et de son accident. J'y suis allé immédiatement après avoir entendu mon nom et mon prénom dans le mégaphone devant la classe de sciences . Je suis rentré dans le bureau, l'odeur n'était pas désagréable, la pièce était bien aérée et la luminosité était parfaite, l'ambiance y était presque conviviale. L'agent de police s'approche de moi, me propose de m'asseoir sur une des chaises devant moi et se met dans le fauteuil du proviseur (du moins je présume). Il pose ses coudes sur le bureau en bois et pose son menton sur son poing, il a l'air sûr de lui, ce qui est plutôt rassurant. Il commence par des banalités du genre « comment tu réagis à la situation ? » ou encore « et ta mère, elle s'en sort bien ? » ou bien « vous gérez ça toutes seules ? », histoire de me mettre en confiance ou de commencer la discussion gentiement. Il finit par relever sa tête de son poing et retire ses coudes du bureau.

-« J'aimerais te poser quelques questions à propos de ton père... finit-il par avouer.

- C'est un interrogatoire ? demandais-je au cas où j'aurais besoin d'un avocat (que je n'ai pas)

- Non non, seulement des questions de routine, je suis la procédure. répond-il, toujours aussi sûr de lui.

- Dans ce cas j'écoute vos questions.

Stories of lost soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant