Il y avait une ville près de la mer. Vivante, on pouvait facilement entendre les rires des habitants. Cette cité était connue pour sa pêche fructueuse et ses citoyens loufoques, optimistes à chaque heure de la journée.
Le seul endroit calme qu'on pouvait trouver dans ce monticule de fêtard, c'était au bord d'une falaise. Celle-ci entourée la ville, une barrière protectrice, c'est ainsi que les habitants la voyaient. Et c'est aussi au bord de cette falaise que commence notre histoire.
Leur histoire ? Non, son histoire.
Il était 00h03. Un jeune homme était là, sur cette falaise, proche de quelques habitations. Il regardait les vagues, un air vide, peut-être même absent. Il les fixa intensément.
Il était tard, tous ceux habitant la falaise dormaient. Il en était convaincu. Il inspira profondément. Son visage balayé par un vent glacial. Ses mains, ses doigts, son être se mit alors à bouger. Comme dans une danse, ou une pièce de théâtre méticuleusement répété. Ses lèvres bougèrent à leur tour et quelques sons purent être entendus.
- Suis-je humain ? Blanc comme la neige... Une perfection ?
Ses gestes furent plus rapides, virevoltant dans le vide. Et puis comme mis sur pause il s'arrêta. Ses bras redevinrent ballants, ses jambes droites, son être vide. Mais il continua de s'exprimer.
Riant de sa propre bêtise.
- Aaah... Si seulement la neige était noir.
Son bras s'élança vers la lune, pleine et étincelante. Moqueuse face à ce petit bout d'homme qui tape la causette au vide nocturne.
- Peut-être aurai-je pus tenir un peu plus longtemps ?
Son bras se baisse, son corps s'affaisse. Il regarde, Il fixe la mer sans dire d'autres mots.
Et puis :
- Enfin, cela n'a plus d'importance...
Puis des pas rapide, une voix paniqué, le jeune homme se retrouva face à une poupée blonde.
- Ne saute pas ! Il ne faut... faut...
Un souffle irrégulier, une main tremblante sur son épaule. L'être regarda cette poupée, un air indescriptible sur son visage.
"Putain de brebis égarée." Une pensée qui le frappa immédiatement, et le fit sourire, un sourire inquiétant pour tous ceux qui le connaissait.
La poupée releva la tête, le nez et les joues rouges à cause du froid. Les larmes roulant sur son visage.
- Sauter, c'est pas bien...
Une moue enfantine, des paroles qui sonnaient légères. Une discussion sans queue ni tête. Le visage de l'être exprima sans grandes difficultés, le ridicule de la situation. La poupée frémit à cause du vent glacial, son écharpe ondulant quelques secondes jusqu'à ce que la nature ce calme de nouveau.
- Je- Je- Je suis sérieux ! La vie... Euh, e-et bien c'est génial ! Fin' ! Je veux dire que...
"Sérieux" la poupée était donc un garçon... Un jeune garçon. Il devait même pas avoir 14 ans. L'être fixa alors cet adolescent, d'un oeil examinateur. Cheveux blonds, malgré la pénombre, on pouvait y voir comme un champs de blé frisé, se pliant au gré des brises. Ses yeux étaient d'un vert sombre et envoûtant.
- Hey ! Faut m'écouter ! C'est important de savoir à quel point la vie est belle !
L'être souris un peu plus, son regard se plissant de façon dangereuse.
- Je t'écoute. D'une manière ou d'une autre. Mais tu sais, petit, parler à un inconnu en pleine nuit, au bord d'une falaise. Ce n'est pas vraiment recommandé.
La poupée blonde s'offusqua, une tête qu'on pouvait qualifié de comique.
- Pe-petit ?! Je- J'ai 14 ans, je suis pas aussi "petit" que ça ! Et puis, tu n'as pas l'air plus vieux que moi.
Une moue, une nouvelle, plus détendue que la première. Comment un visage pouvait-il avoir autant de façon de se tordre ?
- Et puis si tu me donnes ton prénom, tu ne seras plus un inconnu.
L'être ne souriait plus, son regard s'écarquilla. Son cœur frissonna de terreur alors que son âme explosa dans un chaos de hurlement. La poupée blonde le fixa, yeux brillant dans le noir d'horreur qui englobait l'être un peu plus.
Un souffle. Il ferma les yeux une seconde, et reposa son regard sur l'adolescent.
- J'ai 16 ans... Il, il me semble. Alors effectivement, je suis ton aîné que de deux ans.
Alors que le garçon aller questionner sur le "il me semble", l'être repris un sourire inquiétant.
- Pour mon prénom... Eh bien...
Ses yeux se fermèrent alors que les hurlements s'estompaient.
- Je m'appelle Mad.
Ses yeux de nouveaux ouverts, les hurlements n'exister plus. Ainsi il n'était plus l'être, il était Mad.
Il était Mad, le suicidaire qu'un jeune garçon avait sauvé d'une mort certaine.
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MAD
General FictionLa brise glacial qui balayé son visage avait-elle un sens ? Quand l'acte devient irréparable, quand la raison devient un mal... "Je m'appelle Mad !" Et puis plus rien.