ELNA 1

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Une robe bleu

Rites anciens transposés

Rouge de l'amour


Nous ne formons plus qu'un, mon émotion est immense des frissons parcourent tout mon corps. La main chaude et sûre d'Ormaz enserre la mienne. Je veux qu'elle l'enserre pour toujours. Je sais depuis son premier regard que je l'aime. Je me suis noyée à jamais dans ses yeux noires et profonds. Rien ne pourra me séparer de lui.

Phrosyne est son amie du moment nous observent à quelques pas. Elles se précipitent vers nous et nous lancent de grandes poignées de poudre rouge en criant :

- Le rouge de l'amour.

Elles disparaissent ensuite dans la foule nous laissant seuls couverts de poudre. Ormaz chuchote à mon oreille :

- Dans les anciennes sociétés de mon pays, ce qui s'est passé ici ressemble aux rites du mariage.

Puis après un temps il reprend très doucement :

- Je crois en ces rites

Je lui réponds, très lentement et avec conviction :

- J'accepte les rites de ton pays

Ce sont là nos premiers mots depuis que nous avons quitté la cour de l'appartement de Phrosyne.

Nous savons, à cet instant Ormaz et moi que nous sommes liés par un lien aussi fort et durable que celui d'un mariage où nous aurions prononcé des vœux sacrés devant le grand prêtre d'un Temple. Mon sang circule à gros flot dans mes artères et je le sens pénétrer mon cœur qui explose.

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Il nous fallut d'abord traverser la foule bouillonnante qui nous entourait afin de nous en écarter un peu. Nous trouvâmes à nous assoir sur un petit muret un peu à l'écart à l'entrées d'une ruelle attenante à la place derrière la cathédrale de la ville. Nous nous assîmes à califourchon sur le muret face à face, les yeux dans les yeux. Il m'aida à retirer la poudre qui couvrait mon visage et mes cheveux. Je fis de même pour lui.

Nous avons parlé longtemps de son pays. Il me narra comment années après années la terre que cultivait sa famille était devenue complètement aride. Comment l'eau avait cessé de tomber à la saison des pluies. Comment également son pays se mourrait de faim. Il était là dans l'espoir de découvrir des techniques agricoles permettant de réaliser des cultures dans ces conditions et nourrir sa famille. Je lui promettais de tout faire pour l'aider dans son combat. Moi je ne pu que lui parler de ma vie de petite lycéenne effrontée. Il rit au récit de quelques-unes de mes meilleurs bêtises et de mes plus grosses bourdes. Je lui parlais de l'absence de mon père et de la tyrannie exercée par ma sœur sur ma mère Pénia et moi.

La fête battait son plein, minuit était passé, la foule bigarrée dansait, buvait, vomissait, s'aimait aussi. Nous étions isolés de ce mode. Fatigué par son voyage, je raccompagnai Ormaz à son appartement.

Sur le pas de sa porte, il m'embrassa. Ce fût notre premier baisé. Tendre. Doux. Toujours main dans la main le petit moment d'hésitation ne dura pas. Nous entrâmes dans l'appartement. Sa chambre était un peu sinistre et vielle mais bien rangée, son lit étroit. Je m'y allongeai, il se blottit à mon côté. Il m'embrassa, baisa mes yeux, mon front, mon nez, posa sa bouche sur mon cou, ma gorge. Ses lèvres descendirent le long de l'échancrure de ma robe. Je posai ma main droite sur ses cheveux pour l'encourager. Il écarta du bout du nez le tissu bleu et léger de ma robe pour découvrir mon sein gauche qu'il embrassa, suçota et caressa doucement de ses doigts. J'aimais ce qu'il me faisait. Nous fîmes l'amour pour la première fois, avec tendresse.

A notre réveil le lit était rouge. Rouge de la poudre rouge qui couvrait nos corps. Rouge de ce premier amour que je lui donnais cette nuit-là.

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- Boum Boum Boum , Ormaz, Ormaz, Elna est-elle chez toi ?

- Je suis-là, répondis-je, Qu'est-ce qui se passe Phrosyne ?

J'ouvris la porte à une Phrosyne très essoufflée pour cette heure matinale.

- Ta sœur te cherche Elna,

- Elle fait vraiment chier celle-là !

- Peut-être, mais si Alecta alerte tes tantes, t'es pas dans la merde ma p'tite ! y'a le feu là ! Tiens prends mes clés et file te coucher chez moi dans mon lit. Je n'y ai pas dormi cette nuit de toute façon. J'appellerai ta sœur dans vingt minutes pour lui dire que je t'ai prêté mon appart pour cette nuit. Elle viendra certainement t'y chercher, fais en sorte d'avoir l'air de te réveiller.

- Merci bonne fée !

- Dommage qu'on n'ait pas le temps, parce que tu as une nuit à me raconter...et je veux tout savoir, dans les détails.

Ormaz sortait de la douche .il portait une simple serviette autour de la taille. Il était beau dans la clarté du matin. Je me rendis compte que je n'avais pas encore eu l'occasion d'admirer son corps athlétique dans son ensemble tant nous avions été proche l'un de l'autre depuis notre rencontre.

- Ben tu ne t'ennuies pas ma fille, me dit Phrosyne en dévisageant Ormaz de la tête aux pieds, je suis admirative.

- Il est à moi celui-là.

- Tu sais, moi, les gars... mais là quand-même...

Ormaz intervint un peu agacé.

- Hé les filles, j'entends, restez calme, vous discuterez de moi quand je ne serais pas là !

Mais qu'il était beau. Il était grand avec sa peau mat très sombre presque noire et parfaitement lisse et douce. Il travaillait la terre de ses ancêtres m'avait-il dit. Sa musculature développée, son torse et ses épaules particulièrement témoignait d'une activité physique intense. J'étais fière de lui, de son corps. Il avait pourtant été capable d'une grande douceur lors de nos ébats de la nuit. Je l'aimais.

- File Elna, insistât Phrosyne. Je vais rester ici expliquer à Ormaz pour ta sœur et un peu ta famille. Et ne t'inquiète pas, ça va bien se passer.

Je la remerciais et filais vers son appartement m'allonger dans son lit.

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