CHAPITRE 05

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Maman est venue me chercher à la soirée vers minuit.

Durant tout le trajet ramenant à la maison, je ne dis pas un mot. J'admire le paysage défiler sous mes yeux : les champs, la forêt endormie, les réverbères du village. Seules les étoiles et la lune semblent me suivre.

Arrivés à la maison, je monte directement dans ma chambre, après avoir remercié maman d'avoir fait le taxi.

Je pousse du pied des cartons bloquant le milieu de la pièce encore en bazar, puis je m'écroule sur mon lit, épuisé. Pourtant, on ne peut pas dire que ce soit la fête qui m'ait fatigué. Je n'ai : ni danser, ni bu, ni plaisanter avec les soi-disant amis que j'aurais dû rencontrer.

Non, rien de tout ça.

Mais malgré tout, j'ai passé une agréable soirée.

Je me faufile sous la couette, et rabat mes mains derrière ma tête. Mes yeux fixent le plafond blanc d'un air songeur.

C'est grâce à ce garçon, Owen. J'ai passé un bon moment avec lui. Le seul bon moment de toute la soirée.

Un sourire pousse sur mes lèvres. Je repense à son visage, à la fossette sur sa joue droite, à ses yeux dégageant une lueur si mystérieuse... et à son regard triste et amer.

Je me demande pourquoi il avait l'air si morose.

Me relevant d'un coup sur mon lit, je me frappe le front avec une main.

Je ne lui ai même pas demander comment il allait... alors que lui, c'est la première chose qu'il a faite.

Quel idiot je fais. Je passe pour un garçon égoïste, sans cœur.

Je secoue la tête et m'affale sur mon matelas.

Qu'est-ce qui me prend ?

Après tout, je m'en fiche. C'est juste un inconnu, et je ne connais que son prénom.

Malgré tout, je ne peux ignorer son visage venant visiter mes rêves cette nuit, brillant comme le clair de lune.

***

8:00

La lumière du jour filtre entre les rideaux, venant m'éblouir en plein visage. Je grogne et rabat la couette sur ma tête.

Comme si la matinée ne débutait pas assez mal, la porte de ma chambre s'ouvre à la volée. Maman y entre, chaleureuse et déjà pomponnée.

« - Léo ? Réveille-toi ! » me chantonne-t-elle à l'oreille.

Je marmonne dessous la couette, tel un ours en pleine hibernation qu'on aurait dérangé. Maman se charge de réveiller l'ours : elle soulève ma couverture d'un geste brusque.

La lumière du jour m'aveugle. Me voilà sortit du pays des rêves.

« - J'ai des plans pour nous ! Enfin... surtout pour toi ! » m'annonce-t-elle en tapant des mains d'un air enjoué.

Je m'étire lentement et m'assois en tailleur sur mon lit.

« - C'est quoi, ces fameux plans ? » je demande, les yeux plissés de méfiance... et de fatigue.

« - Ne fais pas cette tête, chéri ! rigole-t-elle. Tu vas voir, tu vas adorer. »

Je pose mes mains sous mon menton, dans une position attentive, et la fixe dans les yeux.

Deux âmes s'aimant malgré elles (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant