Deux âmes s'aimant malgré elles (bxb)

CHAPITRE 06

6:40

Mon réveil émet une musique stridente, venant m'interrompre dans mon sommeil profond.

Je l'éteins en donnant un coup dessus. Ce bruit ne m'avait pas manqué : il annonce le début des cours, une journée épuisante à rester assis des heures et des heures. Je n'ai jamais vraiment apprécié le lycée. Non pas que je sois mauvais élève. Loin de là.

Je ne m'intéresse pas aux leçons ou aux cours.
Je les retiens par cœur, machinalement.

Certains élèves apprennent par plaisir et envie.

Je ne fais pas partie de cette catégorie.

Je me gratte la tête et plisse les yeux, encore endormi.

La nuit a été rude : mon angoisse pour la rentrée et la peur de la solitude se sont révélés, plus puissants que jamais.

La solitude...

Je n'éprouvais pas ce sentiment, chez moi. Je veux dire, dans mon vrai chez moi, dans le Sud. J'étais toujours entouré de mes amis, mes proches et ma petite amie. Ici, je n'ai que mon abruti de cousin.

Super.

Je sors de mon lit à contre cœur, puis décide d'ouvrir la fenêtre, laissant entrer la lumière chaleureuse du soleil dans la pièce. Il est encore tôt, les maisons sont endormies. Au loin, la forêt toute entière paraît, elle aussi, plongée dans un profond sommeil. Seuls les oiseaux brisent le silence. Leurs joyeux cris résonnent, et me font penser à une douce mélodie.

J'assiste au lever du soleil avec émerveillement.

Ça me fait penser aux cheveux d'Owen.

Je secoue la tête et rouvre les yeux, surpris et énervé par cette pensée intrusive. Ça ne me ressemble pas.

Pourquoi penser une telle chose envers un garçon ?

Je ne me reconnais pas, et ça a le don de me perturber.

J'essaye de retrouver la raison, et m'empêche d'y penser plus.

Je me précipite vers mon armoire à vêtements, l'ouvre en grand et attrape un simple pull rouge - mon préféré - et un jogging gris. J'observe ma tenue posée sur mon lit, satisfait.

Ne comptez pas sur moi pour m'apprêter comme si j'allais rencontrer le président. Aujourd'hui, je vais me contenter d'être moi-même.

***

Je respire un bon coup et lève les yeux vers le bâtiment de mon nouveau lycée. Il est immense, c'est le cas de le dire.

Avec ses impressionnantes fenêtres et son luxueux hall, je dois faire tâche à côté.

Les élèves, eux, sont aussi propres et soignés, les uns que les autres.

Je soupire et avance d'un pas mal assuré en direction du bureau de la vie scolaire. Luc m'a envoyer toutes les instructions par message, la veille : je dois aller chercher mon emploi du temps, rejoindre ma classe respective et rester sage jusqu'à la fin de la journée. J'ai roulé des yeux pour la dernière règle.