Deux âmes s'aimant malgré elles (bxb)

CHAPITRE 07

Owen est donc dans ma classe...

Il a dû être totalement désespéré par mon entrée catastrophique. Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas le voir, sans doute à cause de tous ces regards braqués sur moi.

Mais je l'ai vu. Il était mystérieux, comme à la soirée. Les cheveux toujours brillants et légers, le regard rieur, et son éternel sourire en coin. Je n'ai pas pu m'empêcher de le fixer toute l'heure, même s'il était tourné vers le tableau.

Il est toujours beau, même de dos.

Je ne sais pas ce que j'éprouve envers ce garçon... mais s'il y a bien une chose que je sais, c'est que j'éprouve l'irrésistible envie de m'approcher de lui où qu'il soit.

La cloche sonne deux fois, indiquant l'heure du repas. Je soupire et attrape mon sac à dos noir, puis attend un peu avant de sortir de la salle.

J'observe toujours Owen, en pleine discussion avec un de ses amis.

Owen, rigolant à une blague. Owen, rangeant ses affaires dans son sac usé bleu marine. Owen, se retournant et m'apercevant.

Une lueur apparaît dans son regard lorsqu'il pose ses yeux sur moi, mais il se détourne vite, à ma grande surprise. Il finit de ranger ses cahiers, se lève de sa chaise et sort de la salle d'un pas pressé.

Je fronce les sourcils, bouche bé.

Il ne m'a pas reconnu ? Moi, le mec de la fête, seul sur le balcon, qui lui a confié qu'il détestait les fêtes ?

Je soupire en me maudissant intérieurement.

Je ne suis pas le centre du monde. Il a dû être un peu saoul, ce soir-là. C'est pour cette raison qu'il ne me reconnait pas.

Je suis juste un mec ordinaire, comme les autres. Basique. Simple. Banal.

Pourtant, une partie de moi aurait aimer qu'il se souvienne de moi.

***

Le brouhaha qui règne dans le self me gifle en plein visage. Je patiente dans la file d'attente pour prendre mon plateau, et choisir mon repas.

Après cela, je reste planté au milieu de la cantine, figé et mal à l'aise. Je cherche Luc du regard. Il m'a dit que je pourrais manger à sa table aujourd'hui, vu que c'est mon premier jour.

Puis il a ajouté : « - Ensuite, tu te feras des potes comme un grand, et tu sociabiliseras. »

Je soupire d'agacement en repensant à ses paroles. Si ça ne serait que de moi, je mangerai tout seul à une table, un livre à la main. Je serais tranquille et tout le monde me ficherait la paix.

Pas aujourd'hui, apparemment.

Luc se lève de sa table - remplie de personnes que je ne connais pas - puis s'approche de moi à grandes enjambées.

« - Salut, mec ! » sourit-il en abattant une de ses mains sur mon épaule, d'un geste qui se veut amical.

Il porte une chemise blanche, repassée et ouverte au niveau de son torse. Sa coupe de cheveux est parfaitement coiffée, et il paraît s'être complètement remis de son moment de lâcher-prise à la soirée.