Chapitre 65 : Derrière toi

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Le passé est une chose inoubliable. Peu importe ce qu'on peut faire pour l'effacer. Nos actes sont comme des coups de peintures sur la toile blanche de la Vie. Ils qualifient notre personne, nous offrent des possibilités et nous récompensent ou nous punissent à leurs façons.

Pendant longtemps, j'ai cru avoir un comportement irréprochable. Et honnêtement, j'en avais un. Mais l'ombre qui traînait derrière moi, traînait aussi tout mes secrets. J'ai essayer de purger mes peines en devenant apprenti-héros...Tout ça pour qu'au final...Mon permis temporaire soit révoqué.

Désormais, je dois suivre la voie que j'ai tentée d'esquiver à tout prix. Tout ça parce que l'ego familial a décidé de jalousé la seule bonne amie que j'avais...Yume Amanogawa, cette fille qui est devenue mon ennemie, ma rivale...Alors que quelques années auparavant, elle était l'amie la plus chère à mon coeur, celle dont je conserve encore le bracelet.

La glace me renvoie l'image d'une fille épuisée, au bord de la dépression. Sans vraiment savoir pourquoi, j'ai commencé à détester Yume qui obtenait tout sans en faire les efforts. Alors qu'au fond de moi, je savais qu'elle souffrait beaucoup pour se montrer digne du nom qu'elle portait, je savais qu'elle souffrait pour ne rien laisser transparaître. Et pourtant, j'ai commencé à la détester pour les effets qu'elle laissait chez moi.

Mes parents ont toujours voulu que leur fille unique soit la première en tout. Ils m'avaient très clairement fait comprendre : soit j'étais première en tout et dans ce cas je prenais le flambeau de ma grand-mère, soit j'échouais quelque part et je devais prendre le flambeau de mes parents.

Mes parents sont des informateurs des villains. Tous les vilains, du petit cambrioleur au tueur en série, venaient chez nous dans l'espoir d'obtenir quelques informations en échange d'une grosse somme d'argent. C'est comme ça que nous vivons dans le luxe. Mais très jeune déjà, j'ai commencé à détester mes parents pour le travail qu'ils faisaient. Je trouvais ça malhonnête de leur part de se fondre parmi les héros, pour sauver des personnes n'ayant que la violence pour s'exprimer.

Puis, mon avis a changé sur les vilains après mon renvoi de Yuei, quand j'ai rejoins l'Alliance. Bien que je détestais toujours mes parents pour m'avoir forcé à les rejoindre, j'ai pu en apprendre plus sur les raisons qui poussaient chacun à rejoindre le côté sombre de la société. Ma "raison" était complètement nulle à côté. D'autant plus que je ne le voulais pas autant que je le laissais entendre.

Me "venger" de Yume allait m'apporter quoi ? C'est plutôt elle qui devrait me mettre deux bonnes claques et me balancer d'un pont...

Ça faisait plusieurs nuits que je me demandais comment réparer mes erreurs, mais elles étaient irréparables. De simples excuses n'allaient pas suffir. Je l'ai parfois frappé, tellement la rage que je retenais, explosait en la voyant heureuse alors que mes parents ne cessaient de me rabaisser face à elle.

Mes parents ne sont rien d'autre que de simples hypocrites. Quand Yume venait à la maison, ils la chouchoutaient parce que je leur avais raconté qu'elle avait des problèmes de santé mais c'était en plus une façon de me rabaisser. C'est pas ça qui me dérangeait, parce qu'elle méritait cet "amour" qu'elle recevait que rarement chez elle. Mais est-ce vraiment une bonne chose d'ignorer son propre enfant pour son amie à laquelle on ne cesse de la comparer ?

Je suis toujours debout devant la glace, un regard vide, éteint et sans vie. Le bracelet en perles brille, un faible rayon de lune l'éclaire. Cette lumière fait écho à celle qui reste au fond de moi, pas beaucoup.

...

Je me demande ce qu'elle fait. Est-ce-que Todoroki prend soin d'elle ? Sa famille est-elle plus gentille ? Ses amis sont-ils plus méritants de l'avoir que moi ?

☁️𝐶𝑜𝑙𝑜𝑟𝑓𝑢𝑙 𝐻𝑜𝑝𝑒☁️ {Shoto X OC}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant