Nyx.
La chaleur m'embrase.
Elle prend naissance au plus profond de mon être et monte comme une vague déferlant dans mes veines.
Lorsqu'elle atteint mon cerveau embrumé, je rejette la tête en arrière pour accueillir la jouissance.
Des étincelles crépitent derrière mes paupières closes au moment où l'orgasme me balaye. Un son rauque s'échappe de ma bouche et je m'agrippe aux épaules de mon partenaire pour ne pas sombrer. Mes ongles s'enfoncent dans sa chair tandis et je l'entends grogner dans mon cou. Il en redemande.
Et bordel ! J'adore ça...
A peine quelques minutes plus tard, l'homme s'affale sur moi et entreprend de me caresser doucement le bras, pour accompagner mon retour à la réalité. Je le repousse sans aucune douceur.
Oui, j'aime le sexe. Brut et violent. Autant que j'exècre la tendresse qui succède à ces étreintes passionnelles et éphémères. La douceur, c'est pour les faibles...
Mes yeux se posent sur nos jambes encore entremêlées et cette vision ravive en moi une vieille douleur.
Je me redresse, soudain excédée par la couleur de ma peau, contre celle, parfaitement blanche, du guerrier. Je l'entends bougonner lorsque j'emporte avec moi le drap, le laissant nu comme un ver sur l'immense lit de ma chambre.
Il affiche une moue déçue.
— Tu pars déjà, Ímisi (1) ?
L'entendre prononcer mon surnom m'énerve un peu plus. Je lui lance un regard noir.
— Non. C'est toi qui dégages. T'as cinq minutes pour déguerpir de là avant que Thanos ne rentre.
Le pauvre devient blême. Je m'adosse au mur et le regarde chercher ses vêtements. Son empressement mû par la crainte me fait rire et apaise du même coup ma colère. Je suis ses mouvements des yeux et apprécie ses muscles qui roulent sous sa peau.
Il est vraiment bien bâti ce con ! Ça frôle la perfection.
Comme tous les guerriers de la Pléiade, finalement. C'est un vivier des plus beaux spécimens qu'on puisse trouver dans cette partie du monde. Je pourrais l'appeler « mon supermarché », en vrai...
Je ne peux empêcher un éclat de rire en voyant mon partenaire de passage quitter la pièce en se prosternant, ses habits à la main et la queue entre les jambes.
La simple évocation de mon amant l'a fait fuir, comme un lapin pris en chasse. Il faut dire que le chef de l'Elite peut se montrer vraiment cruel. S'il trouvait l'un de ses hommes dans mon lit, je n'ose imaginer ce qu'il adviendrait de lui.
Je souris en me dirigeant vers ma salle de bain. Je n'éprouve absolument aucun sentiment pour Thanos. Cela dit, je dois lui reconnaître certaines qualités. Au-delà d'être un très bon amant, toujours prêt à me satisfaire, c'est aussi un guerrier redoutable et un excellent alibi pour me débarrasser des aventures d'un soir qui se montrent un peu trop... sentimentales.
Bon, j'avoue qu'il est aussi un bon moyen pour moi de faire rager mon père. Ce dernier déteste savoir que son bras droit passe ses nuits dans mon lit. Et je le comprends. Le sexe est parfois plus redoutable que les armes...
J'enjambe le drap qui tombe sur le sol et dévoile ainsi mon corps nu. Et alors que je m'apprête à pénétrer dans l'immense douche italienne, le reflet qui s'affiche dans le miroir mural m'agresse avec violence, telle une insulte.
Je serre les poings et soutiens cette vision que je déteste. Jusqu'à ce que mes yeux me brûlent et que mes ongles percent la peau fine de mes paumes, faisant perler des gouttes de sang.