A mon Kinder
Le cirque de bois noir
Deux jumelles avançaient main dans la main sautillant et chantonnant des comptines d'enfant. Agées d'une dizaine d'années elles étaient habituées à se promener seules à l'orée du bois sans pour autant oser y pénétrer. Coraly lâcha la main de sa sœur et se mit à courir vers un amas de fleurs blanches faisant virevolter ses longs cheveux blonds et soyeux ainsi que sa robe bleuté et légère. Ses yeux verts turquoise brillaient de malice et d'insouciance. Sa sœur Caroline la regardait avec envie, elle qui avait une chevelure courte, âpre et des yeux d'un marron sinistre et quelconque. Elle avait toujours comparé sa sœur à une poupée de porcelaine. Caroline s'était alors perdue dans ses pensées lorsque Coraly l'arracha brusquement à ses réflexions en lui donnant frénétiquement le bouquet de fleur de ciguë qu'elle avait fait et un simple bisou sur sa joue avant de partir jouer avec les papillons tout en entraînant sa sœur à en faire de même. Mais celle-ci retira vivement sa main. Coraly eu une mouvement de surprise. Le regard noir, sa sœur lui passa devant, lui recommandant sèchement de ne pas s'approcher du rebord. Soudain, un éclair de démence alluma son regard terne puis, elle entendit un cri. Caroline tourna la tête et vis sa sœur glisser. La première s'approcha du bord et aperçu Coraly inerte au fond du fossé.
Le lendemain, l'enterrement eu lieu. Coraly, déposée sur un lit de rose blanche et vêtue d'une robe noire, ressemblait d'avantage à une poupée de porcelaine. Un petit groupe de personnes s'était rassemblé autour de la défunte. Chacun s'approcha du corps pour dire adieu à la jeune fille. Lorsque son tour vint, Caroline chuchota « même morte tu sera toujours plus belle que moi soeurette... ». Sa voix se brisa puis elle préféra se tenir à l'écart des autres personnes. Pas une larme ne coula sur son visage méprisant. Le petit groupe se retira, ainsi que Caroline ne formant bientôt qu'un point à l'horizon.
Trois années avaient passées. Caroline était maintenant âgée de 13 ans. La journée s'achevait et ses pas la menèrent à l'orée du bois où sa soeur était morte. Elle se souvint alors que, petite, elle ne s'y était jamais vraiment aventurée. Alors, sans trop réfléchir, elle franchis la limite sombre du bois pour s'y enfoncer.
Au bout d'une demi heure de marche la jeune fille s'arrêta. La nuit était tombée et le silence régnait...Puis, il y eu le bruit d'une calèche et de tintements stridents et régulier. Un accordéon joua ensuite une musique répétitive. Un mélange de rire et de pleurs d'enfant inquiétants s'ajouta à la musique sombre. Pendant que « la musique » continuait, un cirque apparu, des personnes de petite taille étaient à l'entrée et portaient un masque ; l'un souriant l'autre triste. Leurs gestes étaient mécaniques et saccadés. Malgré elle, Caroline s'avança vers l'entré puis passa le rideaux rouge sang. L'intérieur était sombre. Il y avait déjà beaucoup de gens tous dos à elle. Un brouhaha s'était installé parmi l'assistance. Puis le silence se fit, la musique s'arrêta et un faisceau de lumière apparut au milieu de la piste. Le présentateur habillé d'une veste noir et d'un pantalon assorti apparu. Son visage ressemblait à celui d'une marionnette avec son sourire figé et son regard vide de tout expression...
Le temps ralentit jusqu'à s'arrêter complètement. Caroline regarda autour d'elle. La peur commençait à la dévorer peu à peu...une boule grossit dans sa gorge sèche. Elle remua les lèvres, mais aucun son sorti de sa bouche. L'angoisse se faisait pesante en elle. Prise de panique, elle se mit à courir...mais, comme dans un cauchemar dont on ne peu pas se réveiller, le décor ne bougeait pas.
Essoufflée, elle s'arrêta. Rien n'avait bougé. Alors, elle leva lentement le regard vers le présentateur. Il la regardait toujours. Puis il survola la distance qui les séparait. Le visage près d'elle, il s'approcha de son oreille et susurra : « Et si tu devenais une poupée... ».
La musique repris de plus belle, les violons jouant toujours la même mélodie inquiétante mais si entraînante. Le vide se fit autour de la jeune fille paniquée. Rien n'était visible, pour elle. Les larmes coulaient de ses yeux...elle voulait crier mais elle ne pouvait même pas produire ne serait-ce qu'un murmure. Après quelques secondes qui lui parurent une éternité, la jeune fille fut éblouie par des projecteurs. Elle était vêtue d'une tenue de danseuse blanche à paillette. Sans pouvoir contrôler son corps, elle se mit à danser. Le son des violons se fit plus mélodique et la musique de cirque se changea en un ballet tout aussi inquiétant. Le visage du présentateur apparu devant elle sur le fond noir de l'ombre l'environnant. D'une voix claire il clama : « N'est ce pas une musique magnifique. Ne voulais tu donc pas ressembler à une poupée...comme ta sœur je crois ».
Caroline dansait toujours quand une petite fille de son âge apparut à son tour. Vêtu d'une longue robe bleu ciel. Sa tête était cachée...celle-ci s'avança vers notre pauvre enfant. Une fois près d'elle, l'inconnue releva la tête. Il s'agissait de Coraly, toujours aussi belle, avec un air mélancolique qui la rendait vulnérable mais si attachante. Dans ses yeux verts, notre prisonnière se vit plus jeune avec sa sœur, précisément la scéne où Coraly était morte. Puis, en une fraction de seconde, l'expression de la défunte changea en celui d'un fou, les yeux arrondis, le sourire inquiétant. La même lueur de malice que sa sœur avait eu 3ans auparavant, passa dans son regard d'ordinaire si calme et sauta au cou de celle-ci en criant : « Pourquoi m'a tuée ? Pourquoi m'a tuée ? POURQUOI M'AS-TU TUEE ???????????????????????????????????
Caroline ferma les yeux et pria de tout son cœur de sortir de ce cauchemar. Quand elle les ouvrit de nouveau, c'était le silence complet. Soulagée, elle poussa un long soupire. Avec un bonheur extrême elle pu entendre un sond sortir de sa bouche. Elle se trouvait sur un lit. Trop heureuse d'être dans sa chère chambre, elle se décontracta. Ses yeux s'habituèrent peu à peu à l'obscurité. Elle se tourna sur un des cotés et...aperçu avec horreur sa sœur morte, en décomposition. Elle poussa un grand cri de désespoir...elle se trouvait dans le même cercueil que sa sœur, vouée à passer l'éternité avec elle...l'éternité...
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Le cirque de bois noir
Короткий рассказUn tragique accident arrive à l'une des jumelles du bois, trois ans plus tard la survivante retourne à l'endroit où a eu lieu de l'accident, à ses risques et périls...