Chapitre 1

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Lui, c'est Joseph Martino, au charme italien et qui est enquêteur spécialisé dans les affaires criminelles. Un flair hors du commun qui lui a valu une grande renommée dans le domaine. Il est à son compte depuis une dizaine d'année. 38 ans, célibataire et sans enfant; il passe son temps enfermé entre les 4 murs sombres de son cabinet ou à arpenter les lieux les plus sordides à la recherche d'indices ou afin de mieux connaître celui qu'il poursuit.
Les scènes de crimes ? C'est son quotidien. Les meurtriers ? Il les a tous retrouvé. Les pires horreurs ? Il croit les avoir atteintes... La mort ? Il l'a côtoyé des centaines de fois. Mais sa mort ? Jamais, et pourtant...

Joseph Martino se sentait inatteignable, presque immortel du haut de ses 38 ans. Ce qui peut paraître compréhensible, et donc loin d'être fou, quand on a côtoyé les esprits les plus torturés : ceux des meurtriers. Mais c'était sans compter sur l'enquête de sa vie, et pour cause, l'enquête était liée à lui beaucoup plus qu'il ne voulait le croire...

Un matin, comme tous les matins, Joseph se réveilla, mangea assez rapidement ses céréales, but sa dose de café réglementaire, pour faire face à cette nouvelle journée, se doucha et s'habilla en vitesse avant de récupérer ses clés de voiture. Une tesla.

À son arrivé dans les souterrains du parking de l'immeuble il sentit que l'ambiance n'était pas comme d'ordinaire. Il alluma la lampe torche de son téléphone afin de mieux se repérer dans la pénombre de cet endroit. Un frisson lui parcouru l'échine, sans doute dû à la fraîcheur matinale. Il arriva devant sa voiture : place B213... Alors, il comprit. Cette fois-ci, le sang, la haine, l'effroi, la mort, la scène de crime s'étaient invités, installés directement chez lui : sur sa place de parking, juste en dessous de son lieu de vie.

Dès lors, le temps était compté. Le cadavre était récent, la victime semblait avoir été tué avant d'être délicatement clouée par des chaînes sur le mur derrière sa voiture, en face de lui. Elle portait une combinaison de plongée dont les manches des bras et des jambes avaient été sauvagement arrachées. Les bras et les jambes apparents étaient lacérés, couverts de bleus et de plaies dont le sang coagulé recouvrait les membres. Elle avait le visage meurtri, méconnaissable. Les poignets avait été contraint à être tournés dans le sens inverse de la normale. Le crâne de la victime avait été potentiellement rasé, au vu des fraîches incisions causées par une maladroite utilisation de la tondeuse, par le meurtrier, sans doute après l'avoir tué. Au niveau des joues des marques de ruban adhésif étaient encore perceptibles, la victime était-elle morte par asphyxie ? Avait-elle succombé à ses blessures ? Ou les deux ? Martino ne préféra aucune de ses hypothèses; dans tous les cas elle avait atrocement souffert.

Il n'en revenait pas, une victime non identifiable pour le moment, était accrochée sous ses yeux, à quelques mètres d'où il vivait et dormait...Une chose était sûre, Martino se vengerait dignement et ferait payer à ce sauvage le pire du pire pour avoir osé exposer son œuvre digne d'un affreux cauchemar dans son intimité. Oui, il s'agissait bien d'une œuvre, chaque détails y étaient soigneusement laissés apparent par le meurtrier, nul doute, d'autant plus quant à la mise en scène du corps qui avait été attaché avec soins par des chaînes cloués au mur. Le meurtrier avait pris son temps et n'était aucunement pressé. D'autant plus que la voiture au 6 chiffres n'avait vraisemblablement aucune égratignure. Il y avait de quoi être retourné.

Martino sortit prendre l'air, cela faisait 5 minutes qu'il avait prévenu la police de la brigade criminelle de Paris, 36 quai des Orfèvres, de son affreuse découverte. En effet, il lui arrivait de collaborer avec elle afin d'échanger des informations trouvées sur des affaires communes. Et étant la personne ayant découvert le corps et qui plus est sur son lieu de vie, il ne pourrait enquêter, du moins seul. Encore fallait-il qu'il y soit autorisé, ce dont il ne doutait guère.

Des centaines de questions s'ajoutait à son esprit à chaque seconde : Qui était la victime ? Qui était le meurtrier ? Qui pourrait lui en vouloir ? Qui oserait le défier ? Pourquoi ici ? Pourquoi de cette façon ? Quel était le message caché ? Que voulait-on lui dire ? Lui montrer ?
Des dizaines de visages de toutes les personnes qu'il avait croisé dans sa vie défilèrent. Cela ne pouvait être qu'une personne l'ayant déjà vu, à qui il avait déjà parlé. Malgré sa grande renommée, personne ne savait où il habitait. Il faisait preuve d'une vigilance à toute épreuve quand au respect de sa vie privée. Le meurtrier l'avait donc côtoyé de près, d'un peu trop près... Ou alors l'avait-on suivit ? Tout était possible, malgré sa vigilance il ne pouvait avoir des yeux derrière la tête.

Il resta néanmoins focalisé sur ce qui, à partir de maintenant, l'attendrait : très peu d'heures de sommeil, mais beaucoup de recherches. Il lui faudrait redoubler de vigilance, sans perdre de vue le but final : faire payer cette ordure.

L'assassin pourrait ne pas s'arrêter là... Ce n'était sans doute que la mise en bouche, un petit aperçu de ce qui attendrait l'enquêteur, sans qu'il ne le sache...

Quand le passé ressurgitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant