Chapitre 2

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Le son des sirènes se répercutait dans les rues désormais éclairées faiblement par les rayons du soleil, qui peinaient à réchauffer l'atmosphère. Quelques longues minutes, presque une heure, avait passé avant qu'on arrive sur les lieux. L'arrivée du médecin légiste avait calmé l'impatience de Martino, qui attendait maintenant ses conclusions. Elles ne tardèrent pas à arriver :
-Eh bien ! Pas besoin de te l'apprendre, mais il s'agit bien d'un meurtre. J'estime l'heure du décès aux alentours de 2h30 cette nuit. La victime a dû souffrir, ça c'est une certitude. Nous n'avons pas trouver d'effets personnels pouvant l'identifier, mis à part qu'il s'agirait d'une femme. D'après ce que je vois, elle n'est pas morte immédiatement, et c'était sans aucun doute intentionnel de la part du meurtrier. Il agit méticuleusement comme on le voit avec le rasage des cheveux. Une autopsie me confirmera mieux les causes du décès car au vu de son visage, ou du moins de ce qu'il en reste, je ne peux pas affirmer clairement si il s'agit d'un décès par asphyxie ou non.

- C'est bien ce que je pensais, il l'a sauvagement torturé ! Merci Marc, tu m'appelles dès que tu as du nouveau ?

- Compte sur moi. En tout cas, les techniciens de la scientifique et moi n'avons jamais vu une scène aussi effroyable, et pourtant ça fait plus de 25 ans que je fais ce métier !

- Ça...je veux bien te croire ! Je te laisse j'ai du boulot.

- Attends ! Comment tu vas ? On m'a dit que tu avais découvert le corps...

- Euh eh bien ça m'a retourné, je te le confirme. Et j'avoue me sentir oppressé. Ce n'est pas un hasard si cette femme est morte dans des affreuses souffrances sur ma place de parking, à côté de chez moi... Je sais que cette affaire m'est liée et crois-moi, celui qui me veut du mal n'a qu'à bien se tenir. Il ne s'en sortira pas comme ça.

- Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais ou me trouvait.

- Merci Marc. »

Martino regarda passée la civière qui était recouverte d'un drap blanc, dissimulant momentanément le corps déchiré de cette inconnue. Il avait la mine triste, s'imaginant, ou tentant de s'imaginer, les douleurs qu'avaient pu ressentir cette femme. La rage qu'elle avait dû avoir dans ses yeux, et sans doute le sourire mauvais du meurtrier contemplant chaque crispation de son corps qui marquait la souffrance.

Ce qui perturbait encore Martino, c'était qu'il n'avait pas entendu cette nuit de cris. Il ne se souvenait pas s'être réveillé, et pourtant l'impensable avait eu lieu tout près de lui, pendant son sommeil.

Il se rendit à la brigade afin d'informer le chef de la Crim' des avancées de l'enquête. Il apprit au passage qu'il serait en binôme et qu'il travaillerait avec une nouvelle recrue. Camille Maurel, 30 ans. Martino qui avait l'habitude de travailler seul, ne se réjouissa pas trop vite de cette nouvelle. Le chef de la Crim', Weber, qui le connaissait bien avait trouvé juste de lui faire rencontrer Maurel. Non pas qu'il voulait jouer à Cupidon, mais disons qu'il savait que depuis la disparition de sa femme il y a 10 ans, Joseph Martino ne rencontrait plus personne.

Weber lui mis à disposition un bureau, et une voiture de fonction. Le bureau était terne, mais cela ne dérangeait pas Martino qui avait l'habitude de travailler dans des endroits sombres autant par la luminosité que par les sujets traités. La scène de ce matin ne quittait pas ses pensées. Martino voulait comprendre, mais il savait que pour ça il faudrait résoudre quelques mystères. Le meurtrier ne lui a pas facilité la tâche. Cependant, il était déterminé à en venir à bout.

Martino rencontra alors sa coéquipière. C'était une très belle jeune femme, aux cheveux châtains et bouclés, aux yeux verts clairs, et qui était un peu plus grande que lui. Elle l'accueillit avec un sourire timide, en admiration de la carrière de son coéquipier. Il était aussi un peu gêné de la situation.

Par politesse, Martino invita Maurel à déjeuner, car il était presque 1h de l'après-midi, afin de la mettre au point sur l'enquête. Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas mangé à l'extérieur et encore moi en compagnie d'une femme. Ses repas se limitaient souvent à des plats préparés ou des restes mal réchauffés qu'il mangé rapidement. Avec cette nouvelle affaire, ses déjeuners ne s'amélioreront pas.

Martino bafouilla quelque fois au cours du déjeuner, toujours perturbé de la situation mais arriva à discuter de l'affaire avec Maurel qui l'écoutait attentivement. Martino n'était pas là pour parler de lui, ni d'elle. Ce qui ne sembla pas surprendre Maurel. Au bout d'1h30, Martino paya et ils partirent se mettre au travail.

Entre temps, il avait reçu un message de Lebrun, le médecin légiste, qui lui indiquait qu'il pourrait passer. Il prit donc la route direction l'unité médico-légal (UMJ). Il allait découvrir l'identité de la victime...

Quand le passé ressurgitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant