Chapitre 2

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POINT DE VUE D'INCONNU

Je franchis l'entrée d'un pas pressé. Je vois au loin une fille qui traverse la cour en passant devant la fontaine. J'accélère un peu mes pas. J'ai hâte de pouvoir m'allonger. Je suis fatigué. Je tape le code sur le digicode numérique du bâtiment. Un son retentit avant que les portes se déverrouillent. J'entre et vois que l'ascenseur est sur le point de se fermer. Je cours et mets ma main dans le seuil des portes métalliques de l'ascenseur pour stopper la fermeture. Essoufflé, je m'excuse auprès de la personne qui est à l'intérieur de la boîte en métal puis entre et me mets juste à côté d'elle face aux portes. Du coin de l'œil, je la vois hocher de la tête. Elle accepte mes excuses. Elle appuyé sur le bouton de son étage et me rends compte qu'il s'agit également du mien. Quelques secondes passent et j'ose la regarder pour voir à quoi elle ressemble. Elle doit avoir à peu près mon âge. Elle a la peau mate, des cheveux bouclés, un nez légèrement large mais pas trop, la boucle pulpeuse et des pommettes légèrement arrondies. Malgré tout, elle a un visage plutôt fin. Je la trouve plutôt jolie. Je me demande où est-ce qu'elle habite.

...

Ding! On est arrivé. Les portes s'ouvrent. Elle pose un pied en dehors de l'ascenseur et s'arrête tout à coup. Elle tourne légèrement la tête vers moi sans me regarder puis m'adresse un « au revoir » avant de sortir complètement de la boîte. Les portes se referment. Je vous avoue que je n'ai pas osé sortir par peur de l'effrayer - ce qui n'est bien sur pas le but.  C'est d'ailleurs une chose que les gars ne pensent pas. Des milliers femmes se font agressées dans les rues que ça soit verbalement ou physiquement. A cause de cela, les femmes sont devenues beaucoup plus méfiantes lorsqu'elles se promènent. Chose que je peux comprendre tout à fait. J'ai donc opté pour le « salue » et appuyer sur le bouton du rez-de-chaussée. Je suis donc descendu puis remonte au bon étage. Je marche tranquille jusqu'à ma porte qui est la première à droite de l'ascenseur. J'ouvre ma porte, enlève mes chaussures à l'entrée et entre dans le salon. Je pose mon sac plein sur la chaise et le vide tout en rangeant les choses à leur place. En effet, avant de rentrer à la maison, j'ai fait quelques emplettes. En même pas cinq minutes, j'ai tout rangé.
Au moment où je m'assois dans mon canapé, mon téléphone sonne.

« Allô?, dis-je.
-Allô mon garçon.
-Bonjour, Tati.
-J'aurais besoin de ton aide ce soir. Ton cousin ne pourra pas être là.
-D'accord Tati, je serai là ce soir.
-Je te remercie mon garçon.
-Avec plaisir Tati. A tout à l'heure. »

Je raccroche et soupire profondément en pensant à la soirée qui m'attend. Mais bon, il faut que je le fasse pour ma Tati. C'est celle qui nous a élevée ma sœur et moi. Nos parents sont sans cesse en voyage d'affaires. Ils détiennent deux entreprise connues dans la vente de nourriture nutritif: une en Chine et l'autre en France. Leur but est de se développer un peu partout dans le monde. C'est pourquoi ils voyagent tout le temps et n'ont pas le temps de s'occuper de leurs enfants.  La maison - enfin je veux dire le manoir- est sans cesse vide. Je ne pouvais pas vivre dans cette bâtisse tout seul accompagné d'agents de nettoyage. C'est pourquoi j'ai préféré me chercher un studio. Même si je suis seul, je le suis dans un plus petit endroit.
En réalité, même s'ils nous versent une pension régulièrement, je n'en ai pas vraiment besoin étant donné que je travaille de temps en temps au restaurant. Je gagne assez pour payer mon loyer et pour manger.
Depuis que je suis petit, il y a aussi une autre personne qui s'occupe de nous en plus de ma Tati quand on est à la maison. Il s'agit de la maîtresse de maison. Cela fait longtemps qu'elle travaille pour nous. Je me souviens qu'il y a une dizaine d'années, je jouais avec sa fille. Je me demande ce qu'elle devient. Je ne l'ai plus du tout vu à cause de l'incident qu'il y a eu à la maison. Je suppose qu'elle voulait la protéger de tout danger. En y repensant j'en veux mes parents en partie pour ça. Ils avaient trop d'ennemies à cause delà concurrence. Les gens sont capables de tout pour sauver leur honneur. 

...

Je viens tout juste de me réveiller.  Je pars me préparer. Je prends un caleçon dans la commode que je pose sur le bord de mon canapé, prends ma serviette sur le passage et pars à la douche. J'y passe dix, quinze minutes. Lorsque j'ai fini, je sors de la salle de bain. Au même moment, quelqu'un sonne à ma porte. La serviette à la taille, je me dirige vers la porte d'entrée en me frottant les cheveux avec une autre serviette. J'ouvre la porte sur une fille aux cheveux mi-long avec une frange. A la seconde même où elle me voit, ses yeux sortent de ses orbites. Elle me relooke pendant quelques secondes tout en rougissant. Je pense qu'elle a due se tromper de porte.

« Je peux faire quelques choses pour toi ?
-Euh, n-non m-merci. J-j'me suis trompée de porte »

A mon tour, je la relooke et lui souris. Elle s'excuse pour le dérangement puis part vers la porte d'à côté. Elle est plutôt bien foutue mais elle n'est pas vraiment mon style.
Je rigole légèrement de la situation mais juste avant de fermer la porte, j'entends la fille toquer à la porte voisine. La porte grince.

« Je ne savais pas que tu avais un voisin aussi canon...
-De quoi tu me parles?, répond une voix féminine qui provient sûrement de la voisine.

Je souffle du nez et finis par fermer la porte pour aller m'habiller.

...

Je suis prêt. Je mets mes chaussures tout en me demandant qui peut être ma voisine et m'apprête à sortir de l'appartement mais au même moment, j'entends la porte voisine s'ouvrir puis les cliquetis de clef lorsqu'elle est probablement entrain de fermer la porte. Quand on parle du loup. Je les observe à travers l'œil de Judas. En premier, il y a la fille qui est venue par erreur à ma porte puis elle est suivie par une autre fille, sûrement ma voisine. Elle a des cheveux bouclés. J'ai l'impression que c'est la fille que j'ai croisé tout à l'heure. Je la reconnais par ses cheveux et par sa tenue.

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