Chapitre 2

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La matinée, puis l'après midi se terminèrent rapidement et alors que déjà tout les autres élèves se regroupaient en petits groupes, Jimin passait la porte de sa classe pour descendre les escaliers et enfin sortir du bâtiment.


Il fût arrivé rapidement à son arrêt de bus et, la musique résonnant dans ses oreilles, il dû attendre son car qui, comme à son habitude, était en retard de quelques minutes.


Un court moment passa et, enfin, le bus arriva. Jimin monta à la suite des autres étudiants, pour la plupart, qui se pressaient tout autant que lui pour rentrer chez eux. Il s'assit, côté fenêtre, et alors qu'il remarquait que la nuit était finalement tombée, une musique mélancolique se mit à jouer dans ses écouteurs.


Il adorait l'ambiance humide, sombre et fatiguée de la nuit presque autant que celle du matin avant l'aube. Lorsqu'il était seul avec de la musique triste et vraie dans les oreilles et les lumières des lampadaires et des feux de signalisations se reflétant sur l'asphalte noire, il se sentait bien. Comme compris, il se sentait à sa place dans cette ambiance nocturne.


Il l'avait révélé à peu de personne mais jamais personne ne l'avait compris. Pour la majorité des gens, la nuit était synonyme de peur et de mort. Lui, il ne les avait jamais compris eux. Peut-être parce qu'il était un homme, il avait moins peur. Au final, il n'en savait rien et s'en fichait un peu.



...



Tout ce qu'il ressentait sur le moment, c'était de l'anxiété. Il était à quelques minutes de chez lui. Et ses parents et son frère étaient sûrement déjà rentrés. Il était déjà anxieux par rapport au dîner qu'il allait devoir passer avec sa famille.


Finalement, une fois arrivé devant la porte d'entrée de sa maison, il prit de grandes inspirations pour essayer de se donner du courage et surtout pour essayer d'essouffler cette peur qui commençait à remonter jusqu'à sa gorge.


Il finit par ouvrir cette porte et, une fois dans l'entrée, il enleva ses chaussures et les rangea. Il ne savait pas qui était déjà à l'étage. Alors, en voulant ne prendre aucun risque de confrontation quelconque, il monta rapidement à l'étage, dans sa chambre.


Une fois que la porte fût fermée et son sac balancé quelque part vers son bureau, il finit par se laisser tomber sur son lit. Il souffla un grand coup en sentant un sentiment de soulagement lui envahir la poitrine remplaçant peu à peu la peur noire qui avait fait apparaître  des sueurs froides dans son dos un peu plus tôt.


Finalement une heure et demie passa sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, car naviguant sur les différents réseaux sociaux qu'il possédait sur son téléphone. Mais ce furent trois coups secs à sa porte et une voix qu'il reconnut comme appartenant à sa mère qu'il se rendit compte qu'il était dix-neuf heure passé et qu'il était temps de faire face à ce dîner qui, toute la journée durant, l'avait terrorisé.


Il se leva donc, après quelques secondes durant lesquelles il s'était demandé si ce ne serait pas mieux de juste disparaître et ne revenir que lorsque tout le monde l'aurait oublié.


Il prit le plus de temps possible pour descendre les escaliers et pour traverser l'entrée qui le séparait de la cuisine qui servait aussi accessoirement de salle à manger, et finalement il vînt silencieusement s'asseoir à cette table qu'il se mit à fixer comme si elle allait disparaitre d'un moment à l'autre.


Tout commença dans un silence de plomb et son père finit par faire taire ce silence pesant que personne dans la pièce ne semblait apprécier.


Pourtant, Jimin aurait préféré ce soir là, que le silence ne se termine jamais. Car c'est ce soir là qui fût le premier moment où son cœur fût piétiné et brisé en mille et un morceaux.


" Jimin, tu es consciente que tu resteras à jamais notre fille, n'est ce pas ? Nous te laissons faire ta crise d'adolescence et les déviances qu'elle semble emmener dans ta vie mais ne va pas trop loin tout de même. Ta mère et moi avons déjà du mal avec tes cheveux courts donc fais un effort pour t'habiller correctement. Comme la femme que tu es. "


Et comme si ces mots tranchants n'étaient pas assez, son frère rajouta dans un long discours enflammé, ce qui permit aux larmes de Jimin de se creuser un chemin sur ses joues pales.


"Ah, merci papa ! Je me demandais si vous alliez vraiment prendre les folies de ma sœur au sérieux. Je me demandais si vous alliez être aussi aveugles que ça. Je ne te comprends pas chère sœur. Comment peut tu dire que tu es un homme ? Tu es consciente que tu as un vagin ?Que tu n'as pas l'ombre d'un seul organe masculin dans ton corps ? Tu ne sera jamais un garçon. Je sais que tu le sais. De plus, tu vois comme tu pleures ? Un homme ne pleure pas. Ce n'est qu'une preuve de plus que nous avons raison. Déjà que les parents t'accepte dans cette maison, tu devrais être heureuse !"



C'était trop. Bien trop pour le cœur de Jimin qui était déjà tombé en morceaux. Il savait qu'il ne devait pas mais, pris d'un élan de désespoir et de volonté de s'enfuir loin de ces paroles blessantes, il se recula d'un seul coup de la table et il ne lança aucun regard en arrière lorsqu'il mit ses chaussures précipitamment et que dans la nuit noire, il claqua la porte d'entrée de cette maison si effrayante maintenant.


Il finit par courir dans les rues de cette petite ville qu'il connaissait depuis tout petit. Cette ville qui l'effrayait maintenant. N'étant pas un bon coureur, il s'essouffla rapidement. Il s'arrêta donc dans une rue éclairée par quelques lampadaires mais qui était vide de monde.

Jimin fut étrangement soulagé de ce silence reposant et il marcha tranquillement jusqu'à trouver un endroit où s'asseoir sans être vraiment vu.


Il n'avait rien à part ses vêtements et ses chaussures. Son portable et son manteau étaient restés chez lui mais il était hors de question qu'il rentre chez lui tout de suite. Il n'en était pas capable. Comme le lâche qu'il pensait être.



N'ayant pas grand chose à faire et son souffle ayant repris un rythme normal, il finit par lever les yeux pour observer les quelques étoiles qu'on pouvait voir derrière les nuages de pollution. 

La lune en croissant était si belle.  

JIMIN (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant