Harcèle moi. [Yoonmin~]

/30/

Jimin avait l'impression de se réveiller d'un rêve, comme si tout ce week-end n'avait été qu'une illusion. Il s'était préparé, comme tous les matins de cours, il s'était habillé, du même genre de tenue que d'habitude, et pourtant, quelque chose avait changé. Et le sentiment étrange qui lui obstruait la gorge ne semblait pas vouloir s'en aller. Il avait la désagréable impression qu'une fois au lycée, tout serait redevenu comme avant, que le groupe de populaire allait venir l'insulter à la même heure que quelques mois auparavant. Que Yoongi serait redevenu le même qu'avant, qu'il n'assume plus leur relation et qu'il revête une fois de plus son masque du parfait connard, qu'il n'était pas. Il avait peur, peur de découvrir comment cette journée allait se passer. Il prit un moment pour réfléchir à tout cela, tout était allé si vite, est-ce qu'au moins il avait prit les bonnes décisions ? Comment aurait-il pu le savoir. Au moins, il était certain d'une chose, il aimait beaucoup Yoongi. Non, il l'aimait.

C'est stressé qu'il marcha jusqu'au lycée. Il se dirigea vers son casier en lançant des regards furtifs autour de lui, comme s'il s'attendait à ce qu'un parfait inconnu débarque par surprise pour l'insulter sans raison. Ironiquement, à ce moment-là, Yoongi lui manquait.

Une tape sur son épaule le fit sursauter et s'il n'avait pas voulu éviter de paraître pathétique, il en aurait tremblé, mais à son plus grand soulagement ce fut le sourire de lapin de Jungkook qu'il aperçu par dessus son épaule.

- Salut ! Ça va, tu as passé un bon week-end ? S'empressât de demander Jungkook en appuyant son épaule contre les casiers.

- Oui, très bon, et toi ?

- Ouais, je suis allé au ciné avec Tae c'était cool. T'as fais des trucs toi ?

- Heu...

Jimin tourna le regard en se pinçant les lèvres, fallait-il qu'il dise tout ?
Il était sur le point de le faire en tout cas, lorsque le bruit d'un casier qui claque l'interrompit. Il se tourna brusquement, alerté par le fracas de ferrailles résonnant dans le grand hall du lycée.

- Dégage de mon chemin toi. Pesta une voix rauque qu'il reconnu immédiatement.

Pourquoi fallait-il que Yoongi soit toujours aussi désagréable ? Enfin avec les autres. Et pourquoi fallait-il que Jimin trouve ça si attirant. Cette démarche déterminée, cette posture désinvolte, ce regard sombre.

Un peu trop sombre... Le coeur de Jimin se mit à battre rapidement. Une sorte d'impatience, d'adrénaline et d'appréhension étrange l'envahissait à chaque pas que faisait le terminal dans sa direction. L'avait-il au moins vu, ou est-ce que ce regard sombre lui était destiné à lui aussi, même peut-être plus qu'aux autres.
L'inquiétude monta un peu plus, tellement qu'il ne pouvait détacher ses yeux du noiraud qui continuait de fixer le vide de son regard dénué de sentiment. Il se rapprochait, il était tout proche et pourtant, il lui paraissait si loin au milieu de tous ces gens, si loin avec cette lueur d'indifférence dans les yeux. Le souffle lui manqua, Yoongi lui manqua, et il fit une chose, peut-être idiote, insensée, risquée, mais qui lui parue tellement nécessaire. En une fraction de secondes ses jambes avaient avancées d'elles mêmes. L'étreinte soudaine fit reculer Yoongi de quelques pas et Jimin, cramponné au teeshirt du terminal, le visage plaqué contre son torse, pu enfin reprendre son souffle.
Il avait foncé dans les bras de Yoongi, sans réfléchir, devant tous ces lycéens. Il ne restait plus qu'à prier pour que Yoongi ne le repousse pas.

Un souffle de soulagement s'échappa de ses lèvres lorsque des bras l'encerclèrent timidement, il entendit une voix hésitante.

- Jimin...

Il releva le visage et croisa le regard surpris de Yoongi.
La lueur sombre avait disparu, pour laisser place à cette belle et tendre étincelle qui n'était réservée qu'à Jimin. Le soulagement l'envahît, ses muscles se détendirent. Le sourire aux lèvres, il hésita un instant à déposer un baiser sur les lèvres du noiraud en signe de bonjour. Mais cette petite bulle de bonheur ne tint pas longtemps, le soulagement laissant vite place à l'angoisse quand il vit que leur petite interaction n'avait pas laissé les foules indifférentes.