Chapitre 4

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Ensemble l'assemblée hocha la tête nerveusement, il fit un geste de la main et un homme maigre et sale s'approcha en tremblant, l'homme musclé lui demanda :

_Combien de chambres il y a, Edouard ?

Le dénommé Edouard répondu en tremblant :

_Il y en a six, monsieur.

L'homme bronzé lui frottant la tête, à son contact Edouard laissa échapper un cri de douleur, le pauvre Edouard n'arrêtait pas de trembler tel un chiot qui avait fait une bêtise. L'homme ferma les yeux pensif pour les ouvrir aussitôt, ses yeux brillants de joie, il déclara:

_La chambre 1 est évidemment pour moi, combien de personnes il y a Edouard ?

Celui-ci répondit toujours en tremblant:

_Il y en a dix-sept personnes excepté vous monsieur.

L'homme chauve montra du doigt une femme portant un bébé, un vieil homme qui avait des difficultés à marcher et un adolescent qui épaulait le vieil homme :

_Vous trois, vous dormirez dans la chambre numéro 2.

Pendant les instants qui suivirent, l'homme répartissait les chambres, Livia ainsi qu'Erwan furent placés dans la quatrième chambre en compagnie d'un homme qui portait un long manteau qui cachait son visage. Elle chercha du regard la chambre et vit que l'homme avec qui elle partageait la chambre se dirigeait vers la cafétéria.

L'odeur alléchante la tentait telle une succube séduisant un jeune homme, mais elle résista elle doit emmener Erwan à l'infirmerie, son ventre gargouilla l'implorant ne serait-ce que pour une bouchée de pain, oui, il n'y arrivera rien de méchant, elle mangera juste un tout petit bout, hypnotisée, la jeune fille s'avança vers l'origine de l'odeur comme un papillon se dirigeant vers la lumière.

_Livia, où est-on ?

La jeune fille avait l'impression qu'un camion l'avait percuté en plein vitesse, la culpabilité et la honte la submergèrent aussitôt, elle avait préféré sa faim que la guérison d'Erwan, elle pouvait parfois se montrer égoïste mais pas à ce point. Elle changea de direction allant plutôt vers l'infirmerie.

_Réponds-moi Livia, où sommes-nous ? Repose-moi, je suis capable de marcher.

Elle le posa doucement au sol et il s'appuya sur son épaule, ils se dirigèrent lentement vers l'infirmerie, Erwan lâchait parfois des cris plaintifs et son visage se tordait de douleur à chaque pas.

Livia ouvrit la porte et l'odeur de médicaments envahit ses narines, des pas se précipitèrent en leur direction, elle fit lever son cou encore douloureux pour apercevoir une femme qui devait avoir la trentaine, elle affichait une mine surprise mais en voyant l'état des deux enfants son visage se décomposa, elle porta Erwan et le posa sur un lit et refit la même chose à Livia, elle les portait comme s'ils ne pesaient pas plus qu'une plume. Elle partit chercher sa mallette et fit quelques tests à Erwan, elle lui bonda la tête et lui fit boire un étrange liquide verdâtre, elle fit boire la même boisson verdâtre à Livia, ça n'avait aucun goût, c'est comme si elle buvait de l'eau. L'infirmière sortie en les laissant seuls et ils entendirent la porte claquait.

Aucun d'eux n'osa parler, ce qui plongea l'endroit dans un silence suffocant. N'en pouvant plus, la jeune fille demanda au garçon :

_Est-ce que ça fait encore mal ?

 Erwan répondit par la négative, le grincement de la porte se fit entendre ainsi que le roulement d'un chariot, l'infirmière apparu ramenant avec elle deux salades, des cuisses de poulet et du jus de fraise. Elle posa chaque plateau devant l'un des enfants, et pour la première fois elle parla, sa voix était douce comme du miel :

LiviaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant