𝐅𝐈𝐑𝐄𝐒𝐓𝐎𝐍𝐄 - T3 | REECRITURE

17 | FIRESTONE

🔥

CHAPITRE 17 : Ces amis qui abusent

 🔥

Je ne veux pas la remodeler à ma façon, mais c'est comme si elle m'y obligeait. 

Après son passage dans ma chambre, je n'ai pas cessé de penser à ses mots. Et si elle ne nous fuyait pas en apprenant la vérité ? Mais je ne veux pas être bercé d'illusions ou d'espoir. Je ne veux pas donner d'importance à quelqu'un qui finira par s'en aller. 

Il n'y a rien chez nous qui puisse demander que l'on reste. Chaque personne que nous croisons est heureuse lorsque nous ne sommes plus dans les parages. Ils vivent dans la peur que ce soit leur tour, et ça se comprend. 

Nous exécutons les ordres pour une grande somme, et les riches pensent que la vie des autres est un jeu. Pour un regard de travers, on fait appel à nous et pour une vie confortable, nous acceptons. 

Hope quant à elle, a trop de culot et de confiance en elle. J'aurais dû m'en douter la première fois que je l'ai vu. Elle se disputait avec sa cousine et son ex pour apprendre la vérité, se fichant d'être le centre de l'attention de toute son université. J'aurais dû aussi m'en douter quand elle est aller à la fête pour régler ses comptes ou au cimetière alors que nous étions encadrés par les flics de partout. 

Et c'est là que je remets en cause mon boulot. Pour deux milliards de dollars, nous avons accepté de la protéger, mais elle se fourre trop souvent dans la gueule du loup. 

Comment l'idée de venir dans ma chambre tard la nuit pour me soigner a-t-il pu lui traverser l'esprit ? Elle s'insinue petit à petit dans mes pensées, il m'est impossible de bien réfléchir après ça ou de bien dormir. Je ne veux pas lui donner trop d'importance parce qu'elle s'en donne déjà trop, mais je ne peux m'en empêcher non plus. 

L'argent n'est pas tout. 

Je n'ai jamais ressenti ça au fond de moi. C'est comme si elle broyait mon cœur entre ses mains, et que je la laissais faire alors que nous ne nous connaissons pas. 

Comment ai-je pu accepter une telle mission juste en voyant son visage sur une photo ? Si j'en parlais à Saphir, il me dirait que c'est le coup de foudre. Mais ce genre de sentiment n'est pas censé faire mal à la fin. 

Et pour nous, je sens la fin tragique. 

Alors, si je continue de l'ignorer, nous nous porterons bien tous les deux. Il n'y a aucune raison pour que l'on se rapproche.

— Je suis là.

Sa voix me fait reprendre conscience. Je tourne la tête vers elle, qui avance rapidement vers moi. 

Nous sommes accordés vestimentairement parlant. Cargo noir et t-shirt de la même couleur avec des grosses bottes. Le style parfait pour s'entraîner, même s'il fait zéro degré dehors. 

Elle se frotte les bras en trottinant vers moi, sa queue de cheval bougeant de tous les côtés, mais je ne ressens pas le froid de l'hiver comme elle. Au contraire, je sens un feu me brûler chaque parcelle de mon corps. 

Une fois face à moi, elle m'interroge du regard, et ses yeux verts peuvent me faire perdre le contrôle. Je ne sais pas à quoi joue mon esprit, mais il va falloir s'en tenir au contrat. Rester loin d'elle psychiquement est la meilleure solution pour la protéger jusqu'à la fin de l'année.