Les rochers

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Moi, c'est Emma et j'ai quinze ans. Je suis collégienne dans un des bahuts de Barlin près de Béthune. Fille aînée de parents divorcés, j'habite principalement chez ma mère mais bon, mon père habite quelques maisons au dessus.
Mes parents n'étaient pas riches ni pauvres. Ils vivaient de leur passions respectives. Je ne manquais de rien. Ce que je rêvais la nuit, je l'obtenait dans le mois, bien sûr, à hauteur d'une certaine somme mensuelle.

J'étais très bonne élève en classe. Ma moyenne tournait approximativement vers le dix-huit de général.
On dit qu'il faut trouver son rythme et l'endroit qui nous donne l'envie de progresser, d'évoluer.

 
Donc, après les cours, je me rendais dans le parc non loin du domicile de mes parents. Ils savaient toujours où j'étais et ne me laissaient pas d'heures particulière pour rentrer.
Revenons au parc. Il était grand. Il y avait un terrain pour faire du parcours, un air de jeux pour les gamins, des bancs dont le nombre restait incalculable, une rosace de pierres en pleins milieux des petits graviers et, juste à côté, un étang creusé avec des rochers posaient les uns sur les autres de tel sorte a former un arc de cercle.
Je n'avais pas d'amis donc je venais étudier seule sur ce tas de rochers.

 J'avais avec moi, comme à mon habitude, mon sac à dos EastPak dans lequel on y trouvait un porte vue et un trieur.
Le lundi j'étudiai généralement le français pour cause toutes ces lacunes dans cette fichu matière. Le mardi c'était les mathématiques puis le mercredi , toutes l'après-midi, j'étais allongée sur les rochers, airpods aux oreilles, jusqu'à ce que le soleil me dise bonsoir et que la lune vint me saluer. Je rentrais souvent chez moi à partir de vingt heures.

Un soir, après les cours, j'étais toujours logée au même endroit quand un garçon arriva et commença à me parler. Il devait avoir mon âge. Il était mignon. Ses cheveux brun bouclés tombés légèrement sur ses yeux bleu. Lorsqu'il me sourit, je pu apercevoir une belle fossette côté droit et un appareil dentaire entre ses lèvres. Il portait un jean slim noir bien remonté laissant apparaître ses chaussettes Vans accompagnés, bien évidement, des chaussures qui y étaient assorties. Il venait simplement discuter.
On a finit par échanger nos numéros de téléphone et se donner rendez-vous demain après les cours, aux rochers.La journée fut longue, ce fameux rendez-vous me stressé.Les profs nous barratinaient avec l'arrivée du brevet des collèges, qui, en toute honnêteté, ne sert plus à rien de nos jours.Tout ce que je pouvais savoir sur moi même c'est qu'il me fallait un baccalauréat littéraire pour pouvoir devenir, un jour, écrivain. Je l'espère. Alors voilà, aujourd'hui pas de devoirs mais à la place, j'allais faire connaissance avec ce fameux Samuel.

A seize heures trente il n'était toujours pas là. Il s'était enfin décidé de se pointer à dix huit heures. Petit imprévu apparemment. Il commença par me parler de sa journée, des notes incroyables qu'il avait eu. Je lui ai parlé de la mienne, de tous ces profs qui nous énervés en parlant sans repos d'avenir alors que nous même ne savions pas ce que s'était. Les gens ont tendances à nous mettre la pression sans nous laisser le temps de connaître toutes les opportunités qui nous sont ouverts. Peut-être qu'aujourd'hui je veux devenir écrivain mais j'ai quinze ans, je ne connais pas grand chose des multiples possibilités d'emplois et d'études. Samuel, lui, voudrais apparement partir en étude d'infirmier donc dans un lycée général et technologiques. Jolie projet mais beaucoup trop vaste, il y a tant de domaines spécifiques et tant de choses que nous ne connaissions pas.
Après cette longue discussion, Samuel m'embrassa. Il m'embrassa d'ailleurs langoureusement et posa sa main sur ma poitrine. Ne savant que faire, je l'ai laissé explorer puis il partit sous mon tee-shirt jusqu'à ce que j'entende un "click".
Samuel me ria au nez, me poussa et partit. Je ne comprenais vraiment pas ce qu'il s'était passé mais je n'ai pas voulu me prendre la tête alors je suis rentrée pour directement filer dans ma chambre.
Arrivée dans celle-ci, j'allume mon ordinateur et vu un message d'un prénommé Adam Bds. Lorsque j'ouvrais le message, ce que je pu lire me laissa bouche bée:"Pour combien la felation? Dix euros ça te va ? Je n'ai que ça." Voici ce qui était inscrit sous mes yeux.
Des photos de Samuel, main sur mon soutien gorge, tournaient sur facebook, instagram et je ne sais quels autres applications. Un click pour faire basculer ma vie, ma réputation.
Le lendemain, Monsieur Druvillia, directeur du collège, prit à part Samuel et moi pour nous amener dans son bureau. Les gens autour de moi me regardaient et riaient. Ca les amusés ces idiots.
Arrivés à son bureau, Monsieur Druvillia demanda à Samuel si s'était bien lui sur la photo. Samuel confirma mais ne voulait absolument pas dire qui avait prit cette fameuse photo.
Voilà, ce n'est pas lui l'auteur de la photo donc aucune mesures supplémentaires, hormis son heure de colle, ne seront prises. Ils n'ont pas cherché l'auteur du crime. Ce n'était rien pour eux, mais c'était tout pour moi.

Dans les couloirs du collège, pendant les intercours, on m'insulté de fille facile. Certains des garçons se permettaient même de passer leurs mains sur mes fesses en me disant "ça va comme ça ou plus fort?" Ou bien en me tirant la langue ou en simulant un orgasme.
Vivement que cette journée s'achève.
La journée finit, je suis rentrée à toute vitesse chez moi et me suis isolée dans ma chambre. Les tweets continuaient incessamment alors je décidais de tout couper. Tous les réseaux.
Le lendemain, je n'ai pas été en cours. Comme je n'avais pas pour habitude de manquer la classe ma mère ne me posa aucune question.
J'ai passé mon temps à lire, à pleurer, à me demander pourquoi si peut font rires les gens. Pourquoi les humiliés pour une photo. Ma première scarification a commencé à ce moment même, puis d'autres ont suivit. J'avais l'impression de revivre le rire de Samuel s'éloignant au loin.

La lame est apaisante mais ne m'aidait pas à guérir la douleur psychologique. Elle l'estompées, c'est vrai, mais uniquement sur un cour instant.
Après avoir désinfecté mes plaies a la biseptine, j'enfilais un gros pull et remis mes airpods pour écouter Hotel California des Eagles. Ma mère arriva deux heures après. Elle me déposa un baiser sur le front pensant que je dormais et repartit aussitôt. Je m'étais endormie dans la foulée. Je savais que je pouvais dormir paisiblement car j'étais enfin en week-end.
Le samedi matin, c'était tradition petit déjeuner et déjeuner avec mes deux parents. J'ai vite esquivé le truc et m'étais faufilé dans ma chambre pour continuer de regarder Grey's Anatomy. Un peu comme chaque week-end quoi.

Bizarrement, la journée de lundi fût d'un grand classique. Des profs chiants, des petites taquineries en me demandant de venir dans les toilettes des garçons. Mais bon, psychologiquement j'arrivais à y faire abstraction.
Lorsque la sonnerie retentit, j'enfilais mes airpods et me précipita au parc près de chez moi,sur les rochers, pour réviser mon cours d'histoire.

Aujourd'hui il faisait beau et chaud avec un léger vent qui ne me dérangé guère.
J'étais assise près de l'étang ou j'avais rencontré Samuel. En face de moi se tenaient un groupe de sept filles de mon collège. Elle s'étaient installés à une cinquantaine de mètres de moi. Je ne pensais pas les connaître. J'ai du augmenter le volume de mes airpods pour cesser d'entendre leur assourdissants ricanements qui percer mes tympans.
Les filles se rapprochait de moi d'un pas sûr et déterminé pour me demander une simple cigarette. Malheureusement pour elle, je ne fumais pas. Alors, après avoir refusé, la plus grande du groupe prit mon sac et le retourna sur le sol. J'étais tétanisé et je ne pouvais rien faire seule face a eux sept.
L'autre fille m attrapa les cheveux et me mit un coup de genoux droit dans mon nez en me disant :" Toucher à mon mec, ça, fallait pas."
Je vis mes airpods voler et mon propre sang goutté sur les graviers. La plus jeune récupérait mes airpods, mon téléphone et mon blouson.

J'étais couché au sol près de ces rochers qui étaient pour moi mon petit coin de tranquillité, mon paradis personnel.

La blonde me mit plusieurs coups près du foie et là, ma respiration se coupa nette. Je suffoque. Les sept filles me rués de coups dans l'abdomen et m'ont balançait dans l'étang.

J'avais quinze ans. Je profitais du soleil et faisait mes devoirs et mes parents n'étaient pas au courant que je ne serais pas là pour le dîner.

J'étais déjà en train de mourir dû aux multiples coups reçus mais aussi, je me noyés.

Ma mère a remué ciel et terre pour me retrouver et c'est elle même, quatres long jours après, qui découvra mon corps sans vie, derrière le feuillage de l étang.
Elle fit venir la police et il m'emporta dans un sac mortuaire noir. Oui, comme dans les films.

Peut-être que ma place n'était pas ici, sur cette Terre ou bien, c'est ce genre de malfrat qui ne mérite pas leurs place.

A qui le jugement dernier finalement ?

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