Une lumière file dans la nuit. Une lumière ? Un homme blanc. Plus blanc que la lune, il se détache de tout.
Il cours, laissant une traînée rouge sur son passage. Ses pensées ne sont pas affolées, il sait ce qu'il a à faire.
Ses poursuivants se concentrent sur lui, pas sur rien d'autre. Leur objectif est de l'abattre, ils ont déjà assez entamé le travail.
Si ils ne le rattrapent pas, ils continueront à le poursuivre jusqu'à ce qu'il se vide de son sang.
Et ça, le grand blanc le sait.
Profitant d'un croisement, il se dissimule derrière une benne à ordure. Il se recroqueville, se plie du mieux qu'il peut pour devenir invisible.
Sa respiration est faible, il ferme les yeux, essaie de percevoir le son des pas de ses poursuivants.
Il entends, les entends. Ils s'éloignent. Mais il ne bougera pas.
Résolu, il garde les yeux fermés. Se faire tuer par ces gens, se faire achever par ces ordures est plus humiliant que mourrir à côté des poubelles.
A côté de la benne à ordure, est sur le point de mourrir Hizachi DoriDori, homme de crime et de peine.
Sa vie a été en grande majorité douleur. Mais s'il est prêt à mourrir aujourd'hui, c'est pour son bonheur.
Sa famille.
Comme la petite fille aux allumettes, il mourrai dans la rue, sans vouloir rentrer à la maison.
« Comment as tu fini là ? »
Embrumé, il ne répond pas. La perte de sang, le froid...
« Oh, je vois. Je vois ton vrai visage tu sais ? »
Il entrouvre les lèvres pour souffler. Aucune condensation ne sort.
« Tu vas vraiment rester là sans rien faire ? »
Des points blancs dansent dans son crâne, sous ses paupières.
« Moi je ne veux pas rien faire. Je te condamne. Je te condamne à vivre. A survivre. Écoute moi, Hizachi Doridori. Tu vivras, tu deviendra ce que tu es, et seul toi sera capable de trouver ta liberté. »
Le sang sèche, se gèle. Le gèle atteints les bords de sa plaie et cousent ses veines. Un hoquet le secoue, un soubresaut. Jamais plus il ne respirera, son cœur est gelé.
Il ouvre grand la bouche, et hurle. Il hurle avec son torse en caisse de résonance. Ça fait mal. Ça fera mal.
Que le vent hurle. Que la tempête fasse rage. Une catastrophe est imprévue. Son danger perçu seulement imminent.
Que se passera-t-il après, que restera-t-il d'avant ?
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Soit un rêveur
RandomSouvent, les pensées s'égarent. Se nourrissent d'histoires. Parfois, elles en créent d'autres. S'amplifient d'imagination. A deux ou seul, il faut être un rêveur.