"À ma chère sœur,
Aujourd'hui est un grand jour, en ce 13 mai 1913 lors de ma seconde année à la recherche de l'amour fusionnel. Un homme m'a déclaré ô combien je pourrais combler sa vie conjugale tout en s'agenouillant, attrapant ma main avec une moiteur des plus étonnantes. Je te confie qu'un tel homme des plus soucieux de son apparence, m'étonne de sa transpiration corporelle.
Monsieur Hugh s'est donc épris de moi, lui en qui je voyais simplement un compagnon de danse et n'y plus ni moins que cela.
Bon dieu, Catherine, comme cet instant fut étrangement embrassant !
J'aurais donné tellement de Francs afin d'échapper à ce terrible moment ! Charles m'a alors analysé avec un air de chien battu comme m'implorant en silence de lui accorder ma main. Mais je ne pu m'y résoudre, Catherine ! Je ne vis que d'amour et d'envie d'escapade amoureuse, je rêve du coup de foudre, j'envie ton mariage de passion pur et simple !
Alors, pauvre Charles, devant l'assemblée fêtant mon dix neuvième anniversaire nous entourant, je ne pu que lâcher sa (moite) main et m'enfuir loin des yeux indiscrets. Mais, comprends moi, je ne peux me résoudre à un mariage sur la complicité amicale. Crois moi, mon choix n'est pas cet avenir, je ne l'envisage point. Préférant être une vieille fille, plutôt que malheureuse.Bien à toi.
Ta chère sœur Elisabeth."Catherine, ne pût retenir un rire étouffer, les yeux brillants d'une lueur d'amusement. Élisabeth n'avait en rien changer. À travers sa lettre, elle devinait son sourire espiègle lorsqu'elle sur-encherit sur la moiteur de Charles. Ainsi que son soupir, les sourcils froncés pour la rédaction de la dernière partie.
- Comment décrire au mieux Élisabeth, se questionna Catherine.
Mentalement, celle ci émit une conclusion rapidement sur sa propre soeur "Elisabeth ne peut être amoureuse d'un homme, son coeur appartient déjà aux histoires d'amours fictives." Elle sourit face à cette constatation. Sa sœur était en tout point atypique, c'est pour cela que Catherine lui portait autant d'affection malgré leurs 6 ans d'écart.
Sa chère sœur lui manquait, depuis que celle-ci avait épousé Christophe, elle s'était peu vu. De plus, Catherine attendait son second enfant et ne pouvait sortir de la demeure matrimoniale d'autant que la naissance de leur futur enfant arriver à grands pas. Malgré la distance qui les séparent, celle-ci correspondaient avec une assiduité qui ne ressemblait en aucun cas à Élisabeth. Catherine conclut que cette constance dans les écrits étaient dû à leur séparation abrupte. De plus, Élisabeth avait le sens de la famille, autant fidèle à celle-ci que ces valeurs et sa personnalité, sa jeune soeur ne pourrai vivre sans nouvelles de son entourage. Alors les épisodes de leur vie respective étaient résumait dans ces lettres quotidiennes.
Catherine était parti vivre dans le sud de la France, dans la demeure qu'avait hérité son compagnon. Vivant ainsi à des kilomètres de sa chère sœur, vivant dans la demeure familiale en Normandie. Elle avait donné naissance à Marguerite l'année précédent leur déménagement lorsqu'Élisabeth fit son entrée dans le Grand Monde. Depuis leur arrivée dans le sud, les deux sœurs n'avaient arrêtés de s'écrire, un certain échappatoire plein d'humour recouvrant leur compliqué d'antan, leur permettant à toutes deux d'oublier leurs tracas.
Pour être tout à fait honnête, Catherine s'ennuyait de sa vie sur le domaine viticole amenant la richesse de leur famille. Elle vivait un bonheur idyllique, une superbe demeure à l'ancienne jonchée de vignes et de lacs autour de celle ci, le soleil caressait chaque jour le domaine et bénissait de sa lumière chaque pièce de celui-ci, promettant une verdure luxuriante. Néanmoins, lors des jours d'été où la sécheresse des sols nananan la terre et fatiguaient les êtres, la fraîcheur et la brise légère de la Manche provoquait en elle une mélancolie qu'elle ne se connaissait point. Catherine n'avait dans son tempérament aucun once de tristesse, elle est une femme pleine de joie avec toujours le mot pour vous faire sourire, rire ou vous apaisez. Pourtant ces derniers jours, sa famille lui manquait. Ne vous méprenez pas, Catherine est une femme comblée dans le mariage et dans son rôle tant attendu de mère d'une magnifique enfant doté déjà d'une douceur touchante. Néanmoins, le soir le sommeil tardait à venir, les larmes devenaient fréquentes, les souvenirs de sa vie d'antan fessaient surface à son esprit et nul, même son mari, n'arrivait à lui arracher le sourire qu'elle eût lors de la lecture de la précieuse lettre d'Élisabeth.
Catherine d'esprit pragmatique, mettait sa mélancolie sur la grossesse de son second enfant. De plus, que la sage femme lui donnait raison ceux ci était un des symptômes lorsqu'on attendait un joyeux événement. Mais Christophe n'était plus dupe, il ne connaissait que trop bien sa femme. Celle-ci se devait de revoir la chaire de son sang. Sa famille. Les Maillard.Catherine prit sa plume et rédigea de sa fine et élégante écriture le billet suivant.
"Elisabeth, ma douce,
Cela fait fort longtemps que je n'avais ris d'aussi bon coeur à un récit !
Je m'en excuse mais je ne peux que rire aux éclats en lisant tes mots. J'imagine fort bien la demande de Charles, je met fort à parier qu'il était avec l'un de ses costumes aux couleurs criardes. Abordant son fameux sourire faisant craquer les plus dupes mais jamais ô grand jamais ma chère sœur je n'aurais pensé que cet homme transpirer en abondance des mains. Lui avec son air si supérieur et guindé ! Le pauvre a dû être intimité par ta beauté ma chère sœur, nous savons toutes deux qu'elle ne laisse aucun hommes indifférent. Vu le nombre de bouquets reçus avec comme mots des vers sur la beauté de tes yeux verdoyants ne rimant qu'avec forêt luxuriante. Très peu d'originalité, je concède. J'entends ta lassitude face à tes admirateurs secrets. Je ne doute en aucun cas de ton futur mariage. Crois moi, l'amour survient un jour inattendu.
Je t'avouerai, être attristée de n'avoir point été convié. Aussi mesquin que cela puisse paraître, je me serais réjouis de voir la mine défaite de ce Charles et dans le même instant, mère outrée par ton refus. Que je suis moqueuse !
En parlant de mère, comment va-t-elle ?
Je n'ai point pris de nouvelles d'elle depuis ma réponse à sa lettre pour l'anniversaire ce printemps de Marguerite soit deux mois.
Dans nos dernières lettres, aucune ne mentionnait mère alors je me permets ce questionnement.
Puis- je te confier une chose Élisa ?
La pluie de Normandie me manque, son climat doux et tempéré du printemps sont devenus source de ma mélancolie.
Le sud est..."Catherine soupira longuement avant de regarder à travers la fenêtre qui donnait sur le domaine viticole et les vignes à longueur de vu. Le soleil était quasiment au zénith, traduisant de la chaleur qui s'abattaient sur la villégiature. Son regard erra à la fenêtre sans se fixer sur un point particulier.
Après un moment incertain, Catherine se décida à finir sa lettre pour l'envoyer au plus vite à Elisabeth. Prit en main sa plume et reprit le récit de sa vie monotone, loin de la folie qu'il devait régner à la maison Maillard. Son coeur se déchira à cette pensée, elle devait se rendre à l'évidence. Elle souffrait de mélancolie. Même si sa vie de famille la comblait de bonheur, une chose manquait à sa gaieté." Le sud est paradisiaque ! Vous devriez venir avec père et mère découvrir le domaine, vous n'êtes jamais venu depuis la naissance de Marguerite. Ta pauvre nièce, elle ne t'a vu qu'une unique fois. Pensez-y.
Je t'embrasse.
Catherine."Catherine sût qu'elle n'aurait pas dû mentir de la sorte à sa sœur qui était son unique confidente, étant donné qu'elle n'avait aucune amies ici digne de confiance. Les femmes du sud était certes accueillantes aux premiers abords faisant preuve d'autant de chaleur que leur soleil cuisant. La réalité après ces embrassades et ces compliments était la mesquinerie. Prête à tout pour attirer l'attention sur elles et ainsi devenir la reine des abeilles, elles oseraient même se mettre des coups dans le dos si un pas de travers était proféré. Catherine n'était ni dupe et encore moins manipulable. De plus, elle n'usait jamais de la manipulation sur les sentiments des autres pour servir son propre intérêt.
Jusqu'à Aujourd'hui.
Celle ci n'en était fière, si vertueuse d'habitude.
Néanmoins, elle ne regrettait rien. Une fois dans sa vie, elle osa. Osa transgresser sa propre vertu. Pour son propre bonheur, elle ne pensa qu'à elle. Et elle seule.
Pour une fois, elle décida de vivre pour elle. Mais fallait-il vraiment mentir pour cela ? La question ne sera jamais développé dans l'esprit de Catherine car peu compté pour garder bonne conscience. Elle ne voulait qu'une chose son bien-être.