J'ai l'impression de devenir folle. Je suis à fleur de peau. J'ai peur de moi-même. Je m'énerve si vite. Je panique trop vite. Je suis lassée. Je suis fatiguée, épuisée, exténuée. J'ai mal à ma tête. J'ai mal à mon coeur. J'ai mal à mon âme. Mes démons me poussent à mal penser. Je me déteste. Je ne crois plus en rien. Je ne sais plus vivre. Je ne sais plus apprendre. Je ne sais plus sourire. Mais j'ai appris à crier. J'ai appris à frapper. J'ai appris à insulter. J'ai appris à détester. Sans mon consentement, j'ai appris à penser comme une folle. J'ai appris à penser comme une meurtrière. J'imagine une mort différente pour chaque être dont je ne supporte plus l'existence. Dans toute mes histoires, je suis coupable. Je massacre tout. Je pleure. Je tue encore. Je me tue moi-même.
Suis-je en train de devenir folle ?
Suis-je en train de partir à la dérive ?
Vais-je m'échouer ?
Mon cerveau m'abandonne. Je regarde dans le vide. Tu m'appelles, je ne réponds pas. Je relis les mêmes vers sans jamais les comprendre. Je ne retiens que l'inutile. Et l'utile me fait la guerre. Je me regarde vivre et mes démons m'animent. Mon âme est déjà là-haut mais mon corps ne cède pas. A mon plus grand désarroi. Toutes ces voix me tapent sur le système. Je veux crier que je les emmerde tous, que j'en ai rien à foutre. J'aimerais être sourde, aveugle, vide. Sur un lit d'hôpital, dans un coma dont je ne me relèverai jamais. Qu'on me laisse m'envoler, j'en ai toujours rêver. "Red Bull donne des ailes", j'irais jusqu'à l'overdose. Je hurle intérieurement jusqu'au jour où, je prendrais une grande inspiration pour hurler que je les déteste. Je me déteste. Et, surtout, que mon coeur meurtri me pousse vers le vice. J'aimerais qu'ils croisent la mort dans mon regard. Qu'ils comprennent que tout doit prendre fin. Qu'ils aient peur de la bombe à retardement que je suis.
Elle a écrit Les mots m'ont sauvé, les miens m'apaisent mais ne me sauveront jamais. Si je cessais d'avoir peur, n'irais-je pas déjà mieux ? Est ce que je connaîtrais le bonheur ? Si je cessais d'avoir peur, trouverais-je enfin le problème ? Pour le résoudre avec entrain. Si je cessais d'avoir peur, continuerais je de pleurer jusqu'à en être malade ? Est ce que j'arrêterais enfin de bousiller ma santé ?
Est ce que ça changerait quelque chose si j'étais réellement malade ? Hormis une quantité de médocs insupportable ? Je ne crois pas. Des gens que je ne connais pas prétendent s'inquiéter pour moi mais ne savent jamais quoi dire quand je crie enfin que tout ne va pas bien. Ces mêmes personnes prétendent comprendre. Que de mensonges ! Qui peut comprendre sans être moi ? Chacun donne son avis, chacun donne ses conseils alors qu'aucun n'est capable de gérer sa propre vie. Bien sûr que je me sens aussi concernée par ces reproches. Je ne suis mieux que quiconque. Ils pourraient dire la même chose de moi. Mais c'est le propre de l'Homme de venir en aide en conseillant, voire en imposant, des choses que lui-même ne comprends pas, n'applique pas.
Elle nous parle de chevaux, personne n'écoute, tout le monde s'en fou. Qui pourrait se sentir intéressé par des dires qui ne résoudront aucun problème, qui n'apportent pas Bonheur. J'écris, j'écris. Tout le monde me regarde avec pitié, j'écris. Ne vous excusez pas de vivre, de ressentir et de penser. Ne vous excusez pas de croire, d'avoir un avenir. Surtout, ne vous excusez pas si vous ne savez pas quoi dire, si vous ne croyez plus en moi, si vous abandonnez car, moi-même, je ne sais plus quoi dire, je ne crois plus en moi, je m'abandonne. Une heure que j'écris sans vraiment savoir si tout a réellement un sens. Je me relirais, ou peut être pas. Je pleurerais et défoncerais des murs.Encore un heure de cours où on nous parle de trucs dont on se fou royalement et qui ne serviront jamais à rien. J'sais plus vraiment quoi écrire mais je continue car c'est mon seul moyen de rester calme. Je viens de me rappeler que plus je demande aux gens de ne pas me demander si je vais bien, plus ils le font. C'est pourtant normal, me direz vous. Mais je ne supporte plus que l'on se soucie de moi, que l'on parle de moi, que l'on pose ses yeux sur moi. Faites comme si je n'existais plus, comme si j'étais partie quand je l'ai voulu. Vivez heureux pour moi.
On parle de politique, des élections, de la personne qui sera élue et dirigera le pays. Mais comment peut-on confier le pays a un seul Homme et s'attendre à ce que tout le monde soit satisfait quand on observe une infinité de philosophie de vie et de façon de penser différentes. Pourquoi ne nous apprend-on pas des choses qui nous seraient utiles telles que la façon de gérer un compte bancaire, un foyer, une famille ? En fin de compte, c'est de la faute de l'éducation si nous avons peur de grandir, peur des responsabilités.
J'ai la tête qui tourne, j'ai chaud, j'entends sans écouter. J'en suis incapable. Ma tête est lourde, remplie de pensées, en quantité phénoménale, qui me martèlent le crâne. Je les entends rire des autres, à longueur de temps mais, je suis sûre que, si je leur demandais, ils ne sauraient me dire qui est cette personne et quelle est son histoire.
J'fais des métaphores débiles mais je me sens comme un volcan en sommeil, qui bouillone de l'intérieur sans savoir quand il se réveillera et tuera tout sur son passage. Ils ont peur pour moi mais, croyez-vous que je n'ai pas, moi-même, peur ? Je vis avec la peur au ventre. Je me désintéresse de tout. Je vis, désormais, sans passion, sans but, sans espoir. Ça fait pitié non ? Je me prends pour un écrivain simplement parce que je sais faire d'un tas de mots, quelque chose de beau. On me suggère d'écrire un livre mais qui ça intéresserait de lire les gérémiades d'une ado de 17 ans qui ne semble pas toute seule dans sa tête. Et puis, qui vous dit que je serais capable de transformer mes pensées en un ouvrage qui sera publié et laissé aux mains d'inconnus. Ai-je vraiment envie que ces étrangers s'apitoient sur mon sort ? Ou s'identifient à moi et à mes tourments ? Je rêverai de partager tout ça, de ne plus taire la noirceur de mon esprit. Je le crierais sur tout les toits si les mots n'étaient pas enfermés à double tour dans mon estomac. Parce que, oui, tout ces mots, toute ces pensées se réfugient là. Et, ça fait mal. C'est une sensation atroce. La douleur se joue de moi et fait de moi son larbin. Je suis comme hypnotisée, sous les ordres du mal en personne. On m'a dit "réfère toi a Dieu" mais, quel Dieu ? Où est-il à l'heure actuelle, pendant que je gâche des années de ma pitoyable vie, pendant que je fonds comme neige au soleil ? Je ne le vois pas. Je ne l'ai jamais vu. "Si une chose arrive c'est que Dieu le veut". Foutaise ! Je n'y crois pas. Comment un être, qu'il soit mort ou vivant, banal ou divin, pourrait-il être aussi cruel ?
Il me dit "Respires" lorsque je m'effondre dans ses bras. Je ne fais que ça de respirer. C'est d'ailleurs a cause de ça que je suis encore là. Mais, est-ce vraiment le fait de respirer qui résoudra tous mes problèmes ou est-ce le fait de respirer qui engendre des problèmes ?
Je relève les yeux, il y a du soleil dehors pourtant, il fait toujours aussi sombre autour de moi. Ce soir, la météo annonce de la pluie, sortez les mouchoirs.
J'y repense, comment pourrais écrire un livre alors que je répète toujours la même chose ? Les mots tournent en boucle depuis trop d'années. Jamais mes mots ne rempliront, ne serait-ce que 100 pages. Peut-on réellement proposé un livre qui ne compte que 10 pages ? A-t-on le droit de s'exprimer sans se plier aux traditions ?Quand on me demande, je répète que "c'est la vie" mais, est-ce réellement une vie quand on devient un pantin manipulé par ses tourments ? Est-ce réellement notre vie ? Ou sommes nous de simple comédiens qui jouent une tragédie ? Sommes nous destinés à vivre une fois que notre tâche sera terminée ? Toutes ces questions ont elle fatalement une réponse ? Qui peut prétendre mettre fin à tous mes questionnements pour soulager mon esprit ? Je regarde partout sans vraiment savoir ce que je cherche ou même si je cherche quelque chose. Peut être un regard auquel je pourrais me raccrocher et qui comprendrait que rien ne va. Qui pourrait me rassurer en soutenant mon regard vide. Qui n'aurait pas peur de m'écouter.