Chapitre 1

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- Bon, Kris, c'est quand tu veux.

Je me dépêche de ranger mes affaires dans mon sac et je file vers la sortie, ou mon amie m'attend patiemment.
Les cours d'aujourd'hui étaient particulièrement ennuyeux. Il y a encore quelques années, je me réjouissais d'aller étudier, cela me semblait tellement passionnant... Aujourd'hui, le fait d'apprendre une suite de mots par cœur pour les recracher ensuite sur une copie me dégoute.
Amber me tire de ma rêverie.

- Hé, tu me diras quand tu reviendra parmi nous, mais pour l'instant j'ai juste besoin que me dise ton avis sur un truc.

Je secoue la tête.

- Désolé, Ambre, j'étais ailleurs. Qu'est ce que tu veux me demander ?

Elle s'arrête devant le distributeur, la mine serieuse.

- Jambon fromage ou crudités ?

Je la regarde et pointe le premier sandwich que je vois, l'air encore plus sérieux ;

- Celui-là te supplie de l'acheter, regarde comment il te fait les yeux doux !

Sans perde une once de son serieux, elle fait semblant de réfléchir profondément et appuie sur le bouton correspondant en insérant un pièce de deux euros.

- Je ne peux jamais résister à ces yeux là.

Je ricane et nous partons vers la sortie de l'université, direction le parc de la ville.

C'est une journée particulièrement ensoleillée, presque sans nuages. C'est la fin de l'hiver et je dois avouer que je me rejouis de sentir la chaleur du soleil sur ma peau, après un hiver ou je ne pouvais pas sortir sans mon bonnet, mes gants et un gros manteau.

Ambre et moi nous traversons le parc à pied, un balade que nous apprécions faire quotidiennement, et encore plus avec les beaux jours qui arrivent.
Des arbres s'élèvent les gazouillis joyeux des oiseaux qui attendaient le début du printemps pour pousser.
Pendant que Ambre me parle de ses problèmes avec le nouveau prof de mathématiques, je regarde avec attention les buissons que nous sommes en train de longer. De petites fleurs roses que je n'avais jamais remarqué - et dieu sait combien de temps j'ai passé dans ce parc - y poussent sans prendre compte du fait que le printemps vient a peine de commencer et que les autres fleurs bourgeonnent a peine, tandis que celles-ci sont déjà pleinement développées.
Je m'arrête afin de les regarder de plus près, et Amber continue de marcher quelques secondes avant de se rendre compte que je ne la suis plus.

- Donc tu m'écoute même plus, c'est ça ? Dit-elle sur un ton faussement enervé.

- Regarde, je lui répond sans lever les yeux.

Les petites fleurs roses semblaient vouloir bouger, comme si elles essayaient de s'en aller, de se débrocher du buisson.

- Oui, elle sont jolies.

- Mais regarde ! Je lui répète en pointant du doigt une fleur que se trouvait juste en face de mon visage.

En effet, celle-ci suivait mes mouvements de tête, comme un miroir, comme si c'était mon reflet.

- Tu as surtout l'air d'une folle. Qu'est ce que tu fais ?

Je la regarde, étonnée.

- Bah... Tu ne vois pas ? Regarde !

Et je recommence à faire bouger ma tête en face de ses fameuses fleurs ; mais plus rien. Comme si dans l'espace d'une seconde, elle s'étaient figées dans le temps; plus aucun mouvement.

- Toi, les cours de math te montent à la tête. T'es sûre que ça va ?

Je lui répond, toujours en fixant le buisson :

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