Chapitre 1

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La rencontre.

-Veux-tu bien jouer ta partition ?

Un silence dont j'avais pris l'habitude enveloppa la pièce. Il faisait particulièrement sombre cette nuit, pas comme les autres fois. Mes mains posées sur la table tel un robot plus en marche depuis dès millénaire, la vue des voitures était la seule chose qui me réconfortait dans ses moments. Je me demande ce que j'aurais bien pu faire si cette fenêtre n'était pas là.

-Leya ! Nom de dieu écoute moi ! Cela fait deux cours que tu agis comme une sotte. Joue là !

Elle m'arracha mon extrait de partition des mains, sans aucune pitié. Et je m'en souciais peu. Solène passait ses journées à me faire des reproches, mais pouvais-je vraiment lui en vouloir ? Si j'étais prof de moi-même cela ferait longtemps que je me serais foutu des baffes. J'appréciais sa patiente avec moi, enfin du moins le peu de patiente qui lui rester, je lui avais retiré tout le reste. Tu me fais pousser des cheveux blancs, me répétait-elle. Mais bon, il lui aurait bien fallu lui dire que ses cheveux étaient là bien avant qu'elle m'enseigne. Elle s'assis sur le tabouret juste à côté de moi, son visage plus fermer que jamais, elle semblait être sur le point d'exploser. Ses doigts longs et fins, malgré qu'ils aient l'air tendue ce posèrent calmement sur le piano. Elle ne posa aucun regarde sur moi, ses soufflements de dépit comblaient le vide de la pièce. Puis enfin bien installée, elle commença à jouer. Le son résonnait dans la pièce, il était tard et plus personne n'était dans la salle ou encore celle d'à côté. Je n'avais pas réellement travaillé ma partition. Chaque soir en rentrant chez moi, dès que j'essayais de m'investir et d'avancer sur la mélodie, rien ne sortait de ma tête c'était le vide complet. Je pensais que c'était normal, que l'inspiration reviendrait. Cela faisait maintenant deux mois que ma partition était semblable à un gruyère. Elle jouait ma partition, même aussi vide qu'elle était, elle arrivé à y sortir une certaine émotion, ses doigts glissaient le long du piano, d'une telle douceur que mes yeux ne pouvaient quitter ses mains qui voyager toutes les surfaces du piano. Puis tout s'arrêta soudainement, elle se leva comme si qu'elle venait d'apprendre ce qui se trouvait dans la zone 51.

-C'est tout ! Enfin je veux dire, c'est bien ou plutôt... Comme tu ne voulais pas le montrer je m'attendais à une catastrophe. Mais je veux dire, c'est vide, peut-être pas terminé. Oh voilà je sais. Elle commença a marché en rond dans la petite salle. C'est comme une histoire sans fin, ou encore une tarte aux fraises sans fraise. Elle s'approcha de moi de plus en plus proche, et voilà quel n'était qu'à quelques petits centimètres de mon visage. Ses mains chaudes prirent mes mains et un léger sourire pouvait se faire voir de son visage, une de ses fossettes était désormais un peu visible.

-Je pense que tu peux aller vraiment loin Leya, je le pense vraiment. Peut-être devrais-tu être plus investie. Tu es une fille brillante et ta partition à du potentielle, mais il manque je ne sais quoi. Et c'est ce je ne sais quoi que tu devrais trouver. Elle lâcha soudainement mes mains, un air sérieux repris le contrôle de son visage. Il faisait déjà nuit, mais le trafique en bas de la rue semblais toujours aussi mouvementé. On entendait assez clairement le bruit des passants et leurs conversations. Les yeux toujours rivés sur moi elle me fit signe que c'était l'heure.

Je sortie de la salle l'air plus dépitée que jamais, à vrai dire je m'en voulais, pour tout, pour Solène et pour mon manque d'intérêt pour cette partition. J'ai toujours jouée au piano, cela fait partie de ma vie. Dès l'âge de 3 ans ma mère m'apprenait quelques comptines au piano. Elle y ajouté tellement d'amour à cet apprentissage, qu'il était devenu naturelle et un réel plaisir de jouer du piano avec elle tous les soirs. Malgré son talent, elle n'a jamais réellement été reconnue, et était surtout apprécié pour son immense beauté. Solène qui avait connu ma mère, m'a toujours dit que je lui ressemblais comme deux gouttes d'eau. Cheveux long, ondulé qui reflètent tous les éclats du soleil, on m'a toujours dit que mon regard était envoûtant et charmeur de par sa couleur caramélisée. J'ai aussi ce petit grain de beauté juste en dessous de l'œil gauche, que ma mère portait également. Solène et ma mère était de bons amis. Lorsque j'étais encore toute petite, ma mère ne trouvait plus le temps et la force de m'enseigner, la maladie la rongé jusqu'aux os, et voulant garder cette passion pour le piano que j'avais, elle m'inscrit au cours de piano que proposait Solène. A vrai dire, j'ai pris du temps à m'adapter à ses nouveaux cours, j'avais tellement l'habitude de joué en compagnie de ma mère, que me retrouvé avec une inconnue me mit mal à l'aise. Mais aujourd'hui à 18 ans, Solène en a 37, je peux dire que je la considère comme un réel membre de ma famille. Elle a toujours été là pour ma mère et moi, même au décès de cette dernières, elle a toujours porté un intérêt pour nôtre famille. En tout état de cause, j'éprouve un profond respect pour Solène et malgré nos chamailleries elle garde une place importante dans mon cœur.

The piano in the rainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant