[OS] Notre amour triomphera !

OS

La paume de sa main s'abattit violemment sur ma joue devenant presque instantanément rougie.

-Petite sotte ! hurlait-elle en reculant. Une telle haine animait son regard que je pouvais ressentir le poid de celle-ci s'abattre sur mon corps frêle.

"JE TE DÉTESTE DE TOUT MON ÊTRE !" C'est ce que j'aimerai lui crier à pleins poumons mais j'en étais incapable. Ma gorge était nouée par la peur.

Machinalement, j'effleurai d'une main l'endroit où la baffe s'était écrasé. Mon visage se crispa à ce contact mais je me gardais bien toute forme de plainte.

-Regarde ce que tu me fais faire ! rétorqua-t-elle en époussetant sa robe et remettant les quelques mèches de cheveux qui descendaient le long de sa mâchoire correctement.

-Si seulement tu m'écoutais sans broncher... On en serait jamais arrivé à là !

J'essayai tant bien que mal de ne pas croire ses paroles. Me remettre la faute dessus était une question de facilité, elle se dédouanait de toute responsabilité dans ce genre de situation. C'était à moi d'en payer les frais.

Plusieurs minutes passèrent dans un silence pesant et étouffant. Maintenant que l'on avait passé le cap de la violence physique, je redoutais ce qu'elle pouvait me faire. Cette femme qui me servait de mère a user de ses talents de manipulation pour faire de moi son pantin durant mes 16 années de vie. À vrai dire, je n'avais plus de personnalité, je ne savais plus penser par moi même. Tout était sous son contrôle et à ses yeux je n'étais qu'une vulgaire poupée lui permettant de gravir les échelons vers ce qu'elle nomme "la gloire".

-C'est sa faute.. Tu n'es pas la même depuis que cette espèce de princesse est entrée dans ta vie !

Céleste.

Son évocation me fit revenir à la réalité et je ne pouvais rester muette face à cela. Même s'il fallait que je me reprenne des coups, je ne laisserai jamais son nom être salie.

-Mère, arrêtez-vous là. Ma voix était tremblante et mon regard baissé mais je devais lui dire ce que je ressentais, une dernière fois.

-Je ne vivrai pas sans elle, enlevez moi tout ce que vous souhaitez mais pas sa présence dans ma vie ! En disant cela, les larmes me sont venues et je m'étais levée posant les mains sur la table de sorte à lui faire face. Je fermai les yeux, m'attendant à recevoir une autre correction de sa part.

-Déguerpis, maudite fille. Va rejoindre ta dulcinée et mourrez ensemble ! C'est tout ce que je vous souhaite, bande de petites ingrates.

Je ne pris pas le temps de réfléchir suite à ses propos et avec une certaine timidité je m'hâtai à quitter cette maison, qui ne serait désormais plus la mienne. Ma place était et restera à ses côtés, cela était une certitude.

Je courais à présent dans la petite plaine, déspérée mais heureuse. Je regardai brièvement le soleil et constatai qu'il allait bientôt se lever. Vite ! Il fallait que j'arrive au lac à temps, sinon tous les sacrifices fait jusqu'à maintenant seront réduit à l'état de poussière et il en était hors de question.

Le lac commençait à se dessiner et une silhouette aussi visiblement. Je continuai mon effort mais compris rapidement que cette silhouette se rapprochait !

-Amarylis, mon amour ! La jeune et jolie femme n'était autre que Céleste. Ne me laissant pas le temps de lui répondre, elle se jeta dans mes bras et nous tombions ainsi, enlacée, à la lisière du lac.

-Céleste, je.. mère m'a renvoyé de la maison ! Ses intentions étaient de me priver de toi, à jamais.. Plutôt mourir que de vivre sans t'avoir, ma tendre et chère bien aimée.

Je me décrochai d'elle et nous nous installons l'une en face de l'autre, en tailleur.

-Oh, je ne sais que répondre à cela, tes paroles me touche tant et je n'en pense pas moins. Son ton se montrait compatissant et remplis d'affection.

-À présent, je ne veux plus jamais être séparé de toi, Céleste. Je ne le supporterai plus. Soyons amante ! Vivons notre amour comme nous le souhaitons et ne perdons plus une seconde. Ce monde n'a pas de couleur si tu n'y figure pas..

Je dus reprendre mon souffle, essoufflé, mais mon regard resta bloqué dans ses yeux azurs. Je la détaillai intérieurement. Son nez retroussé sur lequel ornait des magnifiques tâches de rousseurs, ses joues, douce comme de la soie, que l'on ne se lassait pas de caresser. Et son sourire où l'on apercevait ses dents du bonheur représentait la perfection de cet univers !

-Amarylis, mes sentiments sont si fort que je ne peux réprimer mes pulsions. Dit-elle en posant sa main sur ma cuisse.

-Je te veux, pour l'éternité, rien ni personne ne pourra nous séparer, pas même la mort aussi cruelle qu'elle soit !

C'est alors que ses lèvres viennent s'abattre sur les miennes avec un désir si fort que mon corps recevait une décharge électrique à chaque contact nous unissant.
Tous mes tourments disparaissaient avec ce baiser, je ne ressentais que passion et amour en cet instant si précieux.

La suite de notre histoire d'amour se révélera probablement complexe et nombreuses seront les épreuves à traverser pour atteindre enfin la tranquillité. Mais pour elle je donnerais tout ce que j'ai et me battrai avec ténacité.

Ainsi, je compris ce qu'était être éperdument amoureuse.