Chapitre 1

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Les jours se lèvent mais ne se ressemblent pas. On dit chez nous en Afrique, plus précisément au Mali: "n'i djonni m'a sa, i ka ni tanafô Allah yé"
La traduction est similaire à cet autre adage qui dit: " il ne faut jamais dire fontaine, je ne boirais pas ton eau), juste pour vous dire combien cette vie est éphémère ainsi que tout ce que nous avons à notre possession car rien est acquis sur cette terre, les choses vont et viennent et tout peut arriver tant que tu respires encore.

Bref, tout ceci pour vous dire que j'ai passé une nuit pathétique, cochmaresque, pour ne pas aussi dire catastrophique. En gros, j'ai très très mal dormi, la preuve voilà mon réveil qui sonne depuis bientôt 30 minutes et je suis là à me trémousser sur le lit, le regard vide de sens.

Vous vous demandez certainement qu'est-ce qui a produit de tel sentiment chez moi, sitôt le matin ? Eh bien c'est simple. Je suis au bord du gouffre. Oui au bord de la ruine si vous le voulez (lol, comme si j'amassais des millions par mois).
La vérité est que, je suis sur le point de perdre mon emploi. Oui, et à vrai dire ce n'est pas vraiment ce qui me préoccupe pour le moment même si ce n'est pas facile de trouver un travail de nos jours dans ce pays où il y'a plus de chômeurs que d'employés mais c'est mon patron après tout et il me fait réellement de la peine dans cette situation.

C'est un homme bon, intègre et jovial et j'imagine pas sa douleur et celle de sa famille en cette circonstance même s'il n'a pas encore été jugé coupable mais je ne peux m'empêcher de ressentir de la peine pour lui alors qu'on ne s'entend même pas d'ordinaire. On dirait des chiens et chats.

Mais sa fait des années que je travaille pour lui, certes le salaire n'est pas aussi que sa mais sa me permet au moins de faire face à mes besoins depuis que j'ai eu mon diplôme et pendant ces années j'ai appris à connaître le genre de personne qu'il est et l'apprécier à sa juste valeur.

Ce n'est pas quelqu'un de méchant, ah sa non ôtez vous cela de votre tête. Disons qu'il est juste naïf parfois et peut faire confiance aveuglément. Voilà où tout ceci nous a conduit depuis hier soir non seulement lui en particulier mais tous les travailleurs de la boîte en général, car tout le monde sait qu'il n'y a pas de fumée sans feu.
Actuellement, chacun se retrouve dans l'incertitude de savoir si la société sera fermée pour un temps ou pas.

Je décide tout de même de rassembler le peu d'énergie qui me restait pour me lever de ce lit, qui n'arrête pas de me faire les yeux doux et aller prendre une douche avant de me diriger vers la cuisine pour concocter quelques choses pour lui que je vais emporter avec moi puisque c'est au commissariat que je compte débuter ma journée aujourd'hui.

Après une heure de cuisson dont dix minutes à réfléchir à ce que j'allais cuisiner qui pourra lui faire plaisir, il était déjà 9h passé, je pars donc prendre une nouvelle douche avant de me changer pour prendre un taxi qui m'a conduit au commissariat de police où se trouve mon supérieur, détenu en garde à vue depuis hier soir pour une histoire de drogue ou je ne sais quoi dont il en est aucunement responsable.

Vous vous demandez certainement comment je peux en être sûr ? Eh bien je le sais, je sais aussi ce dont il est capable de faire ou pas et croyez-moi, il n'est pas un mauvais garçon, il peut être crétin parfois, mais ce n'est pas son œuvre. Son intelligence n'a pas encore atteint ce niveau lol.

La vérité est qu'il a été trahi, oui trahi par son ami qui lui a tendu ce piège même s'il pense toujours que ce dernier n'en est pour rien et qu'il n'était pas au courant, foutaise oui. Vous voyez pourquoi je vous disais qu'il était naïf tantôt ?

Malick, qui est son ami d'enfance depuis toujours, lui a présenté à cheick, un partenaire d'affaire arabe selon ses dires car ils étaient sur un contrat d'exploitation d'or. Cheick qui était le partenaire d'affaire tant attendu qui allait les aider avec les fonds nécessaires pour exploiter leur site minier, n'était en fait qu'un escrot. Qui dilait de la drogue en se cachant sous la peau d'un homme d'affaires irréprochable. Et voilà qu'il a été pris sous les faits et il a accusé mon chef Haïder Daff d'être son complice. Pourquoi ? Sa je l'ignore toujours et pourquoi avoir seulement dénoncer mon chef au lieu de son ami Malick, je ne saurai quoi répondre à cela non plus tant que je n'aurai pas terminé avec mes propres enquêtes qui risqueraient de prendre plus de temps que prévu même si instinctivement je sais déjà qui sait mais sans preuve je ne pourrai l'affronter.

Alors qu'il était assis tranquillement dans son bureau, des policiers sont venus le convoquer, hier après midi et depuis lors, il est désormais sous leur tutelle.

J'arrive enfin au post de police sous ce soleil ardent qui commençait à bien illuminer la ville de Bamako. Je me présente à l'entrée et demande à le voir avant qu'un des officiers ne m'accompagne vers lui. Il était assis dans un bureau pensif, de là où je le voyais, il ne présentait aucun signe de maltraitance mais plus je m'avançais, j'ai compris qu'il était plutôt affecté psychologiquement, ce qui est tout à fait normal dans son cas.

Je m'assois en face de lui et ne pipe mot pendant au moins cinq bonnes minutes avant qu'il ne daigne enfin me remarquer.
_ tu es là depuis combien de temps dit-il surpris de me voir

* Il y'a quelques minutes de cela je suppose, sinon comment vous vous sentez ?

_ cva, je vais bien mais qu'est-ce que tu fais là ?

* Comment ça qu'est-ce que je fais là, je suis juste venue vous tenir compagnie et vous apporter à manger ou bien je ne devrais pas ? On dirait que vous n'êtes pas content de me voir apparemment ou vous vous attendiez à voir quelqu'un d'autre ?

_ non, ce n'est pas sa, je suis juste surpris alors que tu as passé toute la soirée d'hier ici, fallait pas te déranger et profitez d'aujourd'hui pour te reposer, tes yeux sont toutes rouges, je parie que tu n'as pas assez dormi de la nuit

* Tout comme vous, bref l'heure n'est pas encore au repos. En plus vous ai je dit que sa me dérangais dis je en le taquinant, au contraire sa me fait plaisir. C'est le moins que je puisse faire donc laissez moi me rendre utile en entendant le retour de votre femme, donc vous êtes désormais officiellement sous ma surveillance jusqu'à nouvel ordre.

Je défais le repas que j'ai ramené en apportant la part que j'avais prévu pour les officiers avant de revenir le servir pour qu'il puisse manger.
Il ne faisait que grignoter son plat dans l'assiette avant que je ne décide de prendre le relais

_ mais qu'est-ce que tu fais ? Demanda t-il confus

* Je vais vous nourrir, vous ne mangez même pas alors laissez moi faire. Avec tous le temps que j'ai pris pour faire ce repas. Vous allez sauf que manger mon cher. Ne me regardez pas comme sa.
En plus Je suis fatiguée de vous vouvoyer alors que nous sommes en dehors du service

_ je ne me rappelle pas t' avoir déjà exiger de le faire. Tu as commencé de ton propre chef et puis je peux bien manger seul alors donne moi la cuillère dit-il quand j'orientais cela vers sa bouche

* Non non, aller mange sa s'il te plaît

_ uhm, ok dit il en me fixant intensément, regard qui m'a un peu déstabilisé au point où j'ai dû baisser les yeux.
Avant de manger juste deux cuillerées et disait être déjà rassasié

* Quoi? Ce n'est pas aussi délicieux que la cuisine de votre femme ? Lui demandais-je pour me rassurer

_ si, si, tu es un vraie cordon bleu. C'est juste que je n'ai plus d'appétit. Surtout pas dans ce genre d'endroit

* Ah non, avec tous les efforts que j'ai fait pour cuisiner ce plat et juste deux cuillerées, tu n'en veux plus ? Je ne suis pas d'accord. Avales sa, fait un effort s'il te plaît

_ je n'ai juste plus faim, mais merci

* Bon ajoute seulement trois cuillerées dessus et je ne te dérangerait plus promis insistais-je à son encontre.
C'est au moment où il mangeait cela que sa famille est venue avec de la nourriture aussi.

* Bonjour maman, désolée de vous avoir devancer avec mon plat m'excusais-je à l'endroit de sa mère

_ ma fille, ne t'en fais pas. On a eu du retard. Merci d'être venu à temps pour le nourrir. Tu es vraiment une personne bien

* De rien maman, c'est normal. Comme vous êtes là, je vais aller au boulot et voir ce qu'il y a à faire, je repasserai plus tard

_ d'accord ma fille, bonne journée

* Chef, vous aviez besoin de quelques choses ?

_ non cva, n'oublie juste pas d'envoyer la lettre de réponse aux partenaires chinois.

* Je n'y manquerai pas. Prenez soin de vous.

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A SUIVRE***

Vos impressions sur cette première partie 🙏

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