Un couteau et une rose blanche à la main, colorée par ce sang. Là, sous mes yeux, le crime s’était dévoilé. Un crime qui s’ajoutait aux autres. Mais cette fois, j’en étais témoin. Le criminel avait commis une erreur. Sa carrure était noire et sombre, comme celle de la mort qui frappe sa prochaine victime. Cela faisait déjà plusieurs années que j’étais sur sa piste, mais son identité était cependant restée anonyme.
Quoique j’en fusse interloquée, ce meurtre était fait d’une telle précision, qu’il en était comme assez simple et beau. La victime, allongée là, sur les feuilles d’automne, était une femme, comme les dernières. Ses victimes étaient toujours des femmes.
J’étais devenue obsédée par cette enquête, tant bien que j’ai dû mettre de côté toute vie sociale et familiale. J’avais disparu de la vie. Déjà plus de huit saisons, plongée dans mes fiches, du matin au soir, à trouver des indices de la prochaine victime, du prochain lieu, de la prochaine heure du meurtre.
Pour cette fois, mon travail avait payé. Mais un seul élément me perturbait encore : la rose blanche. Chaque fois qu’il prenait une vie, il déposait une rose blanche tachée et souillée du sang de ses victimes. Serait-e sa signature, tel un artiste ayant fini son œuvre ? Ou bien un hommage à ces femmes, à qui il ôtait la vie ? Je n’en savais rien.
Ses meurtres s’effectuaient toujours de la même manière. Il utilisait un couteau et traçait un trait fin mais précis au niveau du cou, et la victime décédait instantanément, et se vidait de son sang juste après, et rien d’autre. Je pus apercevoir l’arme du crime : un couteau blanc, taché également du sang de cette femme.
Plongée dans mes pensées, j’essayais de comprendre pourquoi il prenait tout de même la vie de ces femmes, et pourquoi pas la vie d’hommes… Cependant, mes yeux étaient restés sur la silhouette de ce meurtrier anonyme : il était grand, avec une silhouette sombre. Ni ses cheveux, ni son visage n’étaient dévoilés. Mais je pus remarquer une cicatrice assez longue et assez profonde sur le dos de sa main droite, où il tenait son couteau.
Je voulus prendre mon appareil photo qui était derrière moi pour immortaliser ce moment, mais dès que je me retournais pour prendre un cliché, le meurtrier avait disparu, laissant pour seuls indices le corps inerte de la femme et la fameuse rose blanche.
Je rentrais chez moi, abattue par la photo que je n’avais pas eue le temps de prendre, mais pour une fois, j’avais une de ses roses entre mes fines mains, souillées par la terre. Sur le retour à mon appartement, je ne voyais personne. Un silence s’entendait, parfois interrompue par le bruit de mes chaussures, ayant contact avec des flaques d’eau, et le chant des coqs, accompagnés des oiseaux, avertissant que le jour était en train d’apparaitre.
En rentrant chez moi, j’avais mis la rose dans un vase blanc, sans pour autant avoir lavé le sang sur celle-ci. Doucement, goutte par goutte, le sang forma une sorte de petite flaque pourpre sur ma table blanche. Le contraste entre ses deux couleurs était magnifique à voir et fut d’une telle poésie, que je ne pus détourner mes yeux de celle-ci, et oubliant la nuit qui laissait place au jour.
Le lendemain, ce fut une journée assez banale, même ennuyeuse pourrai-je dire. Aucun n’indice, aucun lieu, rien… Je n’avais rien trouvée de plus hélas. Le seul indice que j’eusse découvert fut la cicatrice sur sa main droite hier, mais ne pouvant pas demander à toutes les personnes que je croisais dans la journée et les suivantes, et leur dire de me montrer leur main droite, cet élément-là ne m’était pas utile, ai-je pensé…
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La Rose Blanche
General FictionDans une petite ville d'Irlande, une enquête policière sur des meurtres en série suscite la curiosité d'une jeune femme. Elle se passionne très vite pour cette affaire, et devient obsédée pour trouver la fin de cette histoire. Entre obsession et fol...