Je fut réveillé en sursaut par un énorme "Boum" assez proche. Je me releva encore un peu somnolant, il ne devait pas être plus de 3 heures du mat'. Je me leva difficilement. Des petits gémissements attirèrent mon attention. Je fis le tour du lit de Tini, et, bizarrement, elle n'y était pas. Je regarda à côté, Martina était par terre, roulée en boule. Elle se tenait le ventre, et avait amené la moitié du lit dans sa chute. Je me précipita à ses côtés et enleva la couverture qui l'a recouvrait.
- Tini !!!
- ...
- MARIANA ! ALEJANDRO !!!! Hurlais-je désespéré. Les secondes passaient et personne ne répondait. Je ne savais pas trop quoi faire, aller chercher ses parents et la laisser seule, ou rester avec elle et la rassurer.
- J'ai mal ! J'AI MAL ! Cria Martina avant d'enfouir son visage plus profondément dans mon t-shirt. Elle se tordait de douleur, j'avais presque du mal à la tenir en place.
- Je sais... Je sais. Répondis-je en lui caressant le front dans le but de la calmer. Je paniquais en réalité, j'étais complètement désespéré.
- QUELQU'UN !!!? AIDEZ-NOUS !! Hurlais-je de nouveau. Martina, que j'essayais de tenir dans mes bras, gémissait de douleur.
- Ça va aller, ma belle... ça va aller...
- ... !
- chut... Tout va bien... Lui dis-je.
La porte s'ouvrit violemment, sauvé !
- Oh mon dieu ! MARTINA ! S'exclama Mariana en voyant l'état dans lequel était sa fille.
- Alejandro !!! Appelles les urgences ! Vite !!! Ordonna Mariana les larmes aux yeux. Elle s'approcha de nous, paniquée. Je regarda Martina, qui suffoquait toujours. Elle avait mît sa main droite juste au dessus de mon épaule, elle s'y agrippait. Et à chaque fois qu'elle se mettait à hurler de douleur, elle serrait plus fort. Ses ongles était presque rentrés dans ma peau. C'était horriblement douloureux. Mais au fond, je pense que de nous deux, la personne qui souffrait le plus, ce n'était pas moi...
La pression sur mon épaule se fut bizarrement de moins en moins présente. Ses yeux commençaient à se fermer. Elle allait s'évanouir.
- Martina !? Restes avec moi Martina ! Allez ! J'essayais de la secouer mais elle ne répondait plus.
Sa maman fondit en larmes devant le corps inerte de sa fille. Heureusement, les urgences arrivèrent quelques minutes après et elle fut prise en charge rapidement.
À l'hôpital.
On arriva au service de nuit des urgences. Le brancard n'était qu'à quelques mètres de moi. Je sentais que je commençais à la perdre. On me barra violemment le passage.
- Monsieur vous ne pouvez pas aller plus loin !
- Laissez moi la voir ! Hurlais-je.
- s'il vous plaît, calmez-vous ! Dit-il en me repoussant.
Au fur et à mesure que je la voyais s'éloigner derrière les portes de l'hôpital, je perdais espoir.
- Diego... Me dit Mariana en posant sa main sur mon épaule. On a attendu pendant plus d'une heure. C'était devenu insoutenable. Un docteur s'approcha, je releva la tête, un regard sûrement plein d'espoir. Il laissa échapper un soupir, ce qui ne présageait rien de bon :
- Vous êtes les parents de mademoiselle Stoessel ? Demanda t-il à Mariana et à Alejandro. Ces derniers l'affirmèrent d'un mouvement de tête et se levèrent.
- Je dois vous parler, en privé... Dit-il en faisant signe de le suivre. Et en me regardant au passage.
- Et moi ? Demandais-je, inquiet.
- Hum... Vous pouvez aller la voir, mais elle doit dormir. Si elle se réveille, prévenez quelqu'un. Me dit-il gentiment.
- Merci. Répondis-je.
Ils partirent, tout les trois dans les couloirs et je me dirigea vers la chambre de Tini. J'ouvris la porte tout doucement. En effet, elle avait l'air de dormir paisiblement. Attendris, je partis m'assoir à ses côtés et lui pris la main. Je la fixait, assez impatient de la voir rouvrir les yeux. Au bout de quelques minutes, une petite voix se fit entendre dans la salle.
- Où-est ce que... Murmura Martina en essayant de se relever. Je mis mes mains sur ses épaules, et la fit se rallonger sur le lit. Elle avait l'air complètement perdue.
- Calme-toi... Tout va bien. Lui dis-je presque les larmes aux yeux. Elle tourna la tête vers moi.
- Diego... Qu'est-ce qu'il se passe ? Où suis-je ? Me demanda t-elle encore à moitié dans les vapes.
- On est à l'hôpital, tu t'es évanouie... Lui dis-je. Un silence pesant s'installa, soudainement, je la pris dans mes bras, j'avais besoin de l'enlacer, juste là, maintenant.
- Tu serres un peu fort. Me dit-elle avec un faible petit rire. Je ne bougeais pas.
- J'ai eu peur... J'ai vraiment eu peur... Lui dis-je d'une voix sanglotante. Elle ne me répondit pas. Je releva la tête :
- Pourquoi tu n'as rien dit ?
Ça se voyait qu'elle ne voulait pas me répondre. Mais elle le fit quand même :
- J'espérais... bêtement que ça passe. Je ne me doutais pas que... Que c'était si grave. Me dit-elle avec une voix à peine audible avant de baisser la tête.
- Ça durait depuis... combien de temps ? Repris-je d'un ton autoritaire. Ce n'était pas le moment, je le savais, mais je voulais des réponses.
- Depuis... Le spectacle de l'accident... Me dit-elle tout bas, au bord des larmes, j'étais peut-être allé un peu loin, mais maintenant j'en était sur.
- Hey, regarde moi, ça va aller maintenant. Je suis avec toi, on est tous avec toi. Affirmais-je en posant ma main sur sa joue. Elle me sourit faiblement. C'était la seule chose que je pouvais faire pour elle. Une fois de plus, nos regards étaient perdus dans celui de l'autre. Je me rapprocha, quelques centimètres nous séparaient à présent, elle baissa la tête en soupirant faiblement.
- Qu'est-ce qu'il se passe... ? Demandais-je tout bas.
- On ne devrait pas... Me dit-elle d'une voix claire et directe. J'avais bien compris ce qu'elle voulait me dire, mais j'étais obligé de réagir.
- ...Pas quoi ?
- Faire ça... Être ensemble... Reprit-elle déçue.
- Pourquoi ?
- Je... Je ne veux pas... Commencer quelque chose, sans savoir si je serais encore là demain pour la vivre-
- On peut toujours essayer. Insistais-je.
- Écoute Diego... J'ai cette chose en moi... Qui... Qui essaye de me détruire de l'intérieur. Je ne veux pas partir en sachant que je viens de rater cette occasion.
Je préféré ne rien commencer...
