Le Voyage

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Il fait nuit noire, le peu d'étoiles qu'il y a dans le ciel scintillent de milles feux, et moi, je suis accoudé contre la fenêtre à penser. Et malheureusement, les seules idées que j'ai ce soir sont noires. Je me demande vraiment pourquoi je me suis barré, pourquoi j'ai abandonné tout ça derrière moi.
J'ai pris les clés de la vieille Volkswagen que mes parents m'avaient payé. On retrouvait dans le coffre différents bagages : vêtements, bouffe, quelques bouteilles de vodka et de jin. Mais aussi une vieille radio et deux valises.
A l'avant y'avait ma boite de chewing gum qui m'accompagnait souvent. Je l'avais souvent en voiture. Et puis dans la boite à gant j'avais mes disques de musiques comme Volbeat ou Queen, des clés usb sur lesquelles il y a mes playlists et enfin des photos, sur lesquels je suis avec mes amis sur un pont, je crois qu'on profitait des vacances à ce moment là, et surtout du beau temps vu ma tenue : jean noir, blouson noir, gilet noir et chemise blanche. J'avais sûrement envie de me donner ce style année 70. A croire que je voulais donner cette allure de groupe d'amis qui font de la musique. Ils doivent me trouver ridicule.
Il faisait froid encore dans les rues désertes. J'ai jeté ma guitare et un glenmoranji derrière, je suis monté en voiture et commencé à mettre les voiles pendant que les paysages défilent dans la vapeur du diesel.
Déjà sur la vitre les premières gouttes, je retrace tout ce qui m'a poussé à pendre la route : mes failles, mes doutes, mes tentatives, mes traumas, mes crises. Les idées et la vie que je trahis.
Bientôt en dehors des marques, j'accélère sur la route, seul et déterminé pendant que dehors il pleut des trompes. Je serre le volant, je me mets même à chialer, je conduis tout droit sans m'arrêter, prêt à effacer ses idées et à régler mes problèmes. Bien décidé à en crever.

Eau de Vie (Recueil de Textes)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant