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« Madame, nous sommes arrivés »

Je relève la tête et lance un sourire au chauffeur Uber qui vient de s'adresser à moi. Je fouille dans ma poche, lui tend quelques billets et récupère mon sac à main et ma valise avant de claquer la portière.

Me voilà devant un immeuble à la façade grise. Un immeuble impersonnel, très franchement peu esthétique, mais plutôt bien placé à Paris. Je ne m'en plaindrais pas.

Je n'ai même pas le temps d'avancer vers le trottoir que le chauffeur démarre en trombe, manquant de me rouler sur les pieds. Et bien, la légende semble dire vrai. Les parisiens sont toujours pressés. Et aussi aimables que des portes de prison.

Ne niez pas, vous savez que j'ai raison.

Je m'avance vers la bâtisse, ma valise à la main, et commence à monter les escaliers.

14 étages plus haut et le visage tellement rouge que je pourrais sérieusement envisager une carrière dans le concentré de jus de tomate, je me trouve enfin devant le couloir qui mène à mon appartement.

Qui est diable l'architecte qui a conceptualisé cet immeuble sans avoir pensé à faire un ascenseur ?

Stupéfaite, je découvre que l'appartement que j'ai pris en location se situe au dernière étage de l'immeuble et que seules deux portes se trouvent le long de ce couloir. Je n'aurais donc qu'un voisin et cela me ravie.

Je passe devant la première porte sans y prêter attention et m'engouffre dans mon appartement. Je suis subjuguée. Il est charmant. Vraiment charmant.

Il est composé d'une pièce de vie avec un canapé gris surmonté d'une jolie fenêtre donnant sur les rues parisiennes. À ma gauche, se trouve un petit espace cuisine et à ma droite, deux portes. L'une menant à une chambre simple doté tout de même d'un grand lit double et l'autre à la salle de bain dans laquelle trône une magnifique baignoire blanche.

Le propriétaire de l'appartement ne s'est pas moqué de moi.

Je dépose ma valise sur le canapé quand un miaulement attire mon attention. Moustache (a.k.a le chaton que ma petite soeur m'a refilé) se manifeste. Il s'est visiblement réveillé de la sieste qu'il avait entamé dans le taxi.

Rappelez-moi de tuer ma soeur pour ne pas avoir stérilisée sa chatte plus tôt. Ça m'aurait évité d'avoir à élever un chat grincheux.

J'ouvre mon sac à main pour faire sortir le chaton. Ne me posez pas de question sur cela. Ce chaton est bizarre et a toujours dormi dans mon sac à main. Allez savoir pourquoi.

Je commence ensuite à remplir les armoires de mes vêtements et à nettoyer un peu l'appartement.

Quelques heures plus tard, je suis exténuée. J'ai nettoyé l'appartement de fond en comble et mes jambes ne semblent plus vouloir me porter. Je jette un oeil à l'horloge qui m'indique qu'il est 20 h 00.

Je m'allonge sur mon lit et décide de fermer les yeux quelques instants, la boule de poil dans mes bras.

*Oh oui continue...*

Je sursaute et Moustache doit avoir entendue la même chose que moi puisqu'il prend ses jambes à son cou, n'oubliant pas de me griffer au passage.

Attendez.

Pause.

Je rêve où je viens d'entendre les ébats sexuels de mon voisin ?

*Viens pour moi chérie*

Je frissonne à l'entente de cette voix bien trop sensuelle pour être celle d'un homme. Non seulement je n'ai pas un mais UNE voisine. Mais en plus de cela, elle est actuellement entrain de faire l'amour à une autre femme.

Et bien.

*Je vais venir...*

Moustache surgit de nul part et vient se réfugier dans mes bras. Je le berce tout en lui chuchotant que ce boucan va bientôt se terminer.

Voilà plusieurs longues minutes que j'attends que Madame termine ses ébats sexuels mais elle semble toujours en forme. En plus, les cris de l'autre femme s'intensifient de plus en plus.

Si je ne savais pas que cet étage possédait un deuxième appartement, je pourrais clairement croire que ces deux femmes font l'amour sur mon canapé tellement leurs cris sont audibles.

Ne tenant plus, je me lève et attrape un stylo ainsi qu'un bout de papier.

J'écris alors :

Chère voisine,

Malheureusement les cloisons sont assez fines et je crois avoir entendue (à mes dépens, je le jure) votre dernier ébat sexuel.

Je promets de sortir souvent les vendredis et samedis soirs pour vous laisser aller à vos activités nocturnes. En échange, vous promettez de me laisser mes précieuses heures de sommeil la semaine.

Ça me paraît équitable ;)

Deal ?

Votre nouvelle voisine de pallier :)

Sur la pointe des pieds, je sors discrètement de mon appartement. Je glisse le bout de papier froissé sous la porte de ma voisine, avant de replonger dans mon lit et de finalement trouver le sommeil.

Je m'endors en pensant à ma voisine et au fait que peut être, ce bout de papier, nous rapprochera et fera d'elle une amie.

Je ne savais pas encore que je me mettais le doigt dans l'oeil et qu'elle allait faire de ma vie un enfer. 

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