Chapitre 16

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Plusieurs jours étaient passés. Je passais de très bons moments avec ma grand-mère. J'assistais maintenant au repas de famille avec mes tantes, mes oncles et mes cousins. Étonnamment, je n'est reçu aucune remarque. Je ne sais pas se qu'a pu leur dire ma grand-mère pour les faire taire aussi longtemps. Mais je sais déjà se qu'ils pensent de moi. Je sais qu'ils ne veulent pas de moi chez eux. Même si je n'ai reçu aucune remarque, leur façon d'être en ma présence le montre assez.

Honnêtement, cela m'est égal. Je suis là uniquement pour voir ma grand-mère. Depuis que je suis là, elle déambule partout, elle est très heureuse de me voir et moi aussi. N'empêche, il y a bien une chose qu'elle n'arrête pas de demander. Elle veut savoir où du moins comprendre ma relation avec Mélissa. Elle est persuadée qu'on sort ensemble et que je le lui cache.

Quand elle m'a dit cela, je n'ai pas pu m'empêcher de lâcher un petit rire. Moi et Mélissa ? Qu'est-ce qui a bien pu lui faire penser cela ? Depuis ce jour-là, elle n'arrête pas de nous faire des remarques, ou simplement nous observer ou l'observer elle. Il est vrai que c'était assez drôle. Ma grand-mère avait l'air de bien aimer Mélissa.

L'Espagne a très bon effet sur moi. Je me sentais de mieux en mieux. J'aime beaucoup trop. Sans parler de la nourriture de ma grand-mère. Je me sentais proche de ma mère. Je la sentais à mes côtés.

- Qu'est-ce que tu fais la toute seule ?
Elle me sort de mes pensées.

Je regarde son visage. Elle était en train de jouer avec mon cousin et ma cousine et vient de me rejoindre. Je les observais dans mon

- Tu fais bonne impression auprès de ma famille. Ils t'aiment bien.

- Tout le monde finit par tomber sous mon charme.
Elle me répond d'un sourire au coin.

Je ris et tourne la tête vers elle.

- T'y croit pas trop non plus. Je ne sais pas ce que tu as fait. Mais Abuela aussi t'aime bien. Elle pense même que nous sommes ensemble.
Je ris et détourne le regard.

- J'avais fini par le comprendre. L'autre jour, elle m'a demandé si ce n'était pas trop compliqué de te supporter tous les jours.
Elle répond d'un sourire en coins en me regardant.

- C'est plutôt te supporter toi qui es compliqué.
Je lève les yeux au ciel.

Je m'approche de mes cousins et passe ma soirée avec eux. Une fois l'heure du dîner, ma grand-mère nous appelait à table. J'envoie mes cousins aller se laver les mains. Mélissa était assise sur le canapé. Elle finit par se lever et rejoint ma grand-mère. Je l'ai rejoint et m'assois à table. Mes oncles et tantes commençaient à arriver. Ils m'ont tous dévisagés. Tante Esméralda était la grande sœur de ma mère et Oncle Alejandro le grand frère. Que ce soit la femme, mon oncle ou le mari de Tante Esméralda, aucuns d'entre ne m'aime.

À part grand-mère, aucuns d'entre eux n'ont pu supporter le faites que ma mère est choisie de se marier avec mon père. Ma mère m'avait raconté qu'Oncle Alejandro voulait à l'époque la caser avec l'un des amis à lui. Elle avait évidemment refusé, aimant mon père. Mais ma grand-mère et mon grand-père avait accepté de rencontrer l'ami de mon oncle. Ils avaient fini par accepter et ma mère a dû fuir avec mon père. Mon grand-père, ma tante et mon oncle n'ont jamais réussi à accepter cela. Même lors de la séparation de mes parents, ils n'ont jamais rien voulu savoir. Ils ont préféré lui dire "ont te l'avait dit" "tu aurais dû nous écouter" et j'épargne toutes les injures qu'ils ont pu dire sur moi. Ils me prenaient pour la cause de tous les malheurs de ma mère.

Je pense qu'ils doivent aussi mettre le décès de ma mère sur mon dos. Je pense la même chose qu'eux parfois. Même si je sais que je n'y pouvais rien, que j'avais fait de mon mieux. Je ne peux pas m'empêcher de me dire que tout viens de moi, que tout était ma faute. Je sors de mes pensées lorsque Mélissa vient s'installer à côté de moi. Le repas se passait bien, Mélissa et ma grand-mère discutait. Moi, face aux regards insistants de mes tantes et oncles, je reste silencieuse et réponds parfois à ma grand-mère jusqu'à ma tante est l'idée de m'énerver.

Elle et moi ? Impossible. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant