Prologue

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Dans un monde où la convoitise d'une famille se formait sur un patriarcat autoritaire, les privilèges allaient automatiquement aux plus aisés et les désavantages, inévitablement, aux malheureux.

Tout avait débuté là, comme un drame indescriptible.
Envié et redouté,
Plaisant et dérangeant.

La simple pression qu'émettait mes doigts sur l'embout en peuplier de l'allumette faisait monter en moi l'excitation de franchir l'interdit.

C'était comme un sentiment de puissance, entraver les règles, les codes. Tout foutre en l'air pour la liberté. Finalement, c'était assez philosophique.
Aussi philosophique que les phrases dictant ma conduite, mes résolutions et mes actes.

Ma vie dépendait de certaines citations découvertes dans plusieurs livres poétiques et psychologiques, ou d'autres que je tirais de mes propres expériences, parfois bonnes et parfois mauvaises.

Mes parents m'avaient initié à la lecture dès lors où mon esprit avait su assembler plusieurs lettres, constituant elles-mêmes des mots.

À partir de cet instant, une suite de restriction afflua.

L'échec ne devait figurer dans mon vocabulaire. D'après les dires de mes aïeuls, seul la détermination suffirait à nourrir mon esprit.

Était-ce vrai ou faux ?
Je ne saurais le dire, mais la seule chose dont j'étais persuadé était que, à la différence de ma famille intelligente, belle, svelte et sportive, j'étais voué à l'échec.
Je n'avais ni la carrure, ni la prestance, ni même l'état d'esprit que mon patriarcat, je devais constamment redoubler d'efforts.

Évidemment, rien ne suffisait jamais, alors envisager une quelconque relation amicale ou amoureuse ne devait même pas avoir lieu de surgir quelque part dans mon esprit. Entrainant donc la solitude.

La solitude...

Un état complexe et difforme,
Apaisant et déroutant,
Joyeux et malheureux.

Construite sur une base d'abandon émotionnel, la solitude s'abattait sur sa cible de la même manière que la pluie s'abattait sur une ville. Entrainant une isolation spirituelle que seul un esprit indéfini comprenait.

Plus les jours passaient, plus les pierres perdaient de leur chaleur enivrante et les fleurs fanaient.

L'isolation n'était pas ce qui ferait naître en moi la meilleure des émotions ?
Les mensonges s'éparpillent et la poussière s'empile, brouillant lentement ma vision, telle une fumée oppressante et lourde.
Telle la fumée d'un incendie.

Mon nom complet est Kagari Kobayioshi.
Je suis responsable d'un crime
stupide
et
désolant.
J'endure, mais ne durcis malheureusement rien.
J'aime jouer sur les mots.
J'encaisse.

𝐔𝐍 𝐌𝐀𝐋 𝐏𝐎𝐔𝐑 𝐔𝐍 𝐁𝐈𝐄𝐍 ᴷᵃⁿᵗᵒ ᴹᵃⁿʲⁱ ᴳᵃⁿᵍ ˣ ᴼᶜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant