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    5h30, le réveil est compliqué ce matin, plus que d'habitude.
Encore une semaine qui débute par un lendemain de soirée bien trop mouvementée. Je regrette instantanément d'avoir accepté d'y participer. J'aurais dû rentrer plus tôt hier soir pour ne pas traîner au lit en m'étirant comme un vieux chat jusqu'à sentir les muscles de mes jambes devenir douloureux.

    J'arrive à me convaincre de sortir de mes draps emprisonnant. Mais une fois hors de mon précieux lit, j'arrive à peine à mettre un pied devant l'autre sans trébucher sur le linge de la veille étalé sur le sol. Ce désordre ne correspond pas avec mon caractère de maniaque.
Une fois loin de mon espace adoré, mais pas sans râler, j'ouvre la porte de ma chambre laissant entrer une odeur de café et de tartine grillées.

    En traversant le couloir le son  de la radio me parvient faiblement. À peine audible. En me concentrant j'y perçois une sorte de débat comme ceux qu'écoutent les personnes âgées mais la conversation m'échappe.
Alors que je déambule dans les escaliers, le ton monte et les sons de vaisselles qui s'entrechoquent se font plus présent me faisant de plus en plus mal à la tête.
Cette dernière est remplie de vagues souvenirs d'hier soir.

    Je me revois arriver à la fête de Marco accompagnée de mes deux amies. Sous les conseils, ou plutôt les ordres d'Emma, je me suis apprêtée d'un haut beige légèrement décolleté ainsi que d'un pantalon à pattes d'éléphant blanc.
Mélia, ma deuxième amie, m'avait ordonné à son tour de porter autre chose que mes baskets. Elle m'a donc prêté une paire de talons blancs avec lesquels je me suis disputée toute la soirée.

Une fois sur place, nous nous sommes frayé un chemin parmi les premiers invités jusqu'à sa cuisine où des boissons ont été disposées. Beaucoup plus d'alcool de de soda.
Quelques bols de chips, de cacahuètes ou de bonbons étaient positionnés un peu partout dans le salon et la cuisine. Les invités affluèrent peu à peu et la musique fut lancée. Emma et Mélia commencèrent à se servir, me tendant les verres au fur et à mesure. Ma tête commençait à tourner sous l'effet de la boisson alors qu'Emma apparut dans sa robe lavande lui arrivant aux genoux.
Sa main brune attrape celle de Mélia et toute deux ont valsé parmi le flot de personnes autour d'elles sans leur accorder la moindre attention.

    Les yeux noirs d'Emma rencontrèrent les miens et sans se dire un mot par la parole, nous avions communiqué.
Son regard signifiait : Viens danser avec nous !
Le mien lui assura : Tu peux toujours rêver.
Elle lâcha notre amie et se déhancha jusqu'à moi, m'attrapant le verre à moitié plein des mains avant de le vider d'une traite. Alors que la paume de sa main attrapa la mienne, formant un doux contraste avec ma peau beaucoup plus claire, elle me tira lentement jusqu'à Mélia. Ensemble, nos rires et nos danses farfelus débutèrent ne s'arrêtant qu'un court instant  que pour boire alternant soda et alcool.

    Mélia dans sa chemise blanche et sa jupe verte menthe, mettant en valeur sa peau d'une chaleureuse teinte chocolat, m'apporta le verre de trop.
L'entourage devenu flou et mes mouvements étant étrangement ralentis, je me suis forcée à quitter mes amies pour le reposer sur l'un des fauteuils vides entre un couple se prouvant son amour et un jeune homme endormi, un garçon plutôt mignon m'avait adressé la parole.

    Honnêtement, je ne comprenais pas grand-chose entre la musique et l'alcool qui me montait sérieusement à la tête. Je réalisais de temps en temps qu'il me faisait quelques blagues auxquelles je me mettais à rire avant que la suite se transforme en néant.
Je ne me souviens pas comment je suis rentrée mais puisque je me suis réveillée dans ma chambre, je pense que je peux m'estimer heureuse.
De nouveau hors de mes pensées, je pousse la porte de la cuisine où ma mère et Pierre sont assis à table.

    Mon jeune demi-frère dans son pyjama dinosaure engloutit son bol de chocolat chaud tandis que ma mère me tend une tasse remplie d'un café au lait.

Z immune.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant