𝐹𝑙𝑜𝑤𝑒𝑟𝑠

1.

Noël
•••
« Sushis ? »

Un rire me pris doucement.
Tu te souvenais que j'aimais les sushis, j'aimais ça.

Je hochais la tête, te laissant rentrer dans mon appartement pour la seconde fois depuis notre première entrevue.

Ta petite Daisy te suivait partout, Butter venant même te saluer.

Je me surpris à te regarder de loin, encore debout dans mon entrée, te déplacer chez moi.

Tu avais posé le sac contenant les sushis sur la table basse en bois blanc, et tu avais mis mes coussins moutarde au sol.
Je te vis t'arrêter, amenant ta main à ton menton, pensif.

Semblant satisfait tu t'assis sur un coussin, sortant les petites boîtes du sac, cassant les baguettes en deux.

Je m'approchais enfin, regardant toutes les sortes de sushis et maki étalé sur la table.

Toute cette quantité me donner l'eau à la bouche mais en pensant au montant de ta commande je blêmis légèrement.

Tu le remarquas et tu vins me rejoindre en quelques pas, enjambant Butter qui prenait le parquait pour son panier apparemment.

« Noël... ça va ? »

J'acquiesçais. Gêné.
Encore.

« Combien je te dois ? »

Tu sembles surpris, ne comprenant pas.

« Combien pour quoi ?
_ Pour le repas voyons... »

Je t'entendis ricaner.
Un petit rire contenu à l'intérieur de ta gorge, pas méchant le moins du monde, peut-être un peu lasse.

« Tu ne me dois rien Noël. Ça me fait plaisir. Sinon dis-moi où est ta salle de bain ? »

Je t'indiquai le chemin de ma salle d'eau, te regardant aller te laver les mains avant d'aller nous chercher une bouteille de soda et deux verres.

Plus vite que je ne l'aurais cru on s'était retrouvé côte à côte, nos jambes se frôlant sous ma table basse.
Nos bras se touchant lorsqu'on portait un sushi à notre bouche.
La télévision diffusait un épisode d'une série française que je n'avais suivi, et tu ne semblais pas vraiment intéressé mais tu ne te plaignais pas.
La télé avait au moins le mérite de combler le silence de ce repas.
Même si le silence n'était pas gênant, je savais que je voulais avoir une discussion avec toi, je ne savais juste pas comment l'amorcer.

Alors en attendant je regardais tes petits poils blonds caresser les miens, plus foncé.
Ma chair de poule apparaissait à chaque fois, ce contact me procurant de doux frissons.

Au milieu du repas, alors que j'avais déjà englouti deux fois plus de sushis que toi, bouffant mon stress littéralement, j'avais raclé  ma gorge.

Je voulais toujours cette conversation et il était temps que je la commence.

Ton attention se focalisa d'un coup sur moi, me faisait rougir.
Et je fus pris au dépourvu lorsque ta main vient se poser sur le coin de ma mâchoire, je te vis ramasser un petit grain de riz et le poser sur ma serviette.
Je ne savais plus vraiment si je voulais te regarder dans les yeux après ça.
Mais tu remis ta main près de ma bouche, ton pouce caressant ma lèvre inférieure avant de glisser sous mon menton me forçant à te regarder.

Et alors que j'allais parler, tu me devanças.
Soufflant un petit « désolé »

Négativement j'agitais ma tête.

« Tu n'as pas à t'excuser Liam! C'est moi... je n'aurais pas dû t'ignorer mais...
_ Mais j'ai dépassé les bornes.
_ Non... j'ai pris peur. À part ma meilleure amie... personne d'autre n'a pris aussi rapidement autant de place dans ma vie... et j'ai peur de m'emballer... ou de tout inventer... de me faire des films... »