- T'es sûr que c'est une bonne idée ?
Devant la tombe de ma tante, mon petit cousin me regardait, dubitatif. Et sûrement un peu flippé.
Après tout, un cimetière, de nuit, un vendredi 13, ce n'était pas vraiment rassurant.
Mais c'était aussi le meilleur moment pour mettre mon plan à exécution : déterrer notre vieille tante afin de tenter un "rituel de retour à la vie".Tante Ginette nous l'avait fait promettre, juste avant de mourir, dans cet hôpital blanc qui sentait le désinfectant. Et la mort.
Il nous avait fallu plusieurs mois pour trouver ce vieux grimoire poussiéreux qui permettrait ce fameux "rituel", dans un grenier tout aussi vieux et poussiéreux (mon idiot de cousin s'était d'ailleurs enfui en criant, voyant les araignées qui s'y promenaient).Tout ceci nous menant à aujourd'hui, dans ce cimetière glacé, un mois de janvier, avec pour seule compagnie les chouettes hululant dans la nuit (à moins que ce ne soit des fantômes ? Tante Ginette revenue pour nous hanter, voilà qui serait amusant !) et les grands pins étendant leurs ombres sur les tombes, dans une ambiance digne d'un film d'horreur.
Je souris donc à mon cousin, plein d'assurance :
- Bien sûr ! Après tout, qui n'a jamais fugué à minuit pour aller déterrer un cadavre, un grimoire satanique sous le bras ?
- Je suis de moins en moins sûr, bizarrement... Bougonna-t-ilDe nous deux, il avait toujours été le plus peureux. Et moi, le plus téméraire. Ou plutôt le plus inconscient, selon ma mère.
- Allons-y ! Qu'est-ce qu'on attend ?
J'agrippai une pelle, et lui passai l'autre. Et me mis à creuser.
Au début, le sol, à moitié glacé, était très difficile à percer, mais plus on avançait, plus cela semblait simple. Après une heure d'effort, trempés de sueur malgré le froid hivernal, ma pelle rencontra quelque chose de dur.
-On y est.Après encore quelques dizaines de minutes d'efforts, nous parvinmes à entièrement dégager le cercueil.
Mon cousin semblait de plus en plus hésitant, comme si tante Ginette allait soudainement jaillir de sa tombe pour le maudire. Ou le forcer à finir son assiette, allez savoir avec elle.Je m'avançait et ouvrait le couvercle. Le cadavre de notre tante faisait peine à voir. Tout décomposé, on pouvait voir quelques vers de terre se promener deci-delà. Et l'odeur, que dis-je, la puanteur de cette chose !
Mon cousin menaçait de tourner de l'oeil.- Avant que de t'évanouir, aide moi donc à accomplir ce rituel. Je ne peux pas le faire seul !
Nous nous plaçâme de part et d'autre du cercueil et commençâme à lire les incantations. Bien sûr, nous n'y comprenions rien. Ce devait être du latin, ou du grec, qu'en sais-je ?
- Mortua, vigila et ambula! Revertere ad vitam, tolle quod tuum est!
Au début, rien ne se passa, puis, soudainement, tante Ginette se redressa dans son cercueil et darda son regard, enfin ses orbites pleines de vers, sur mon cousin.
Elle se leva et s'avança vers lui, marmonnant des paroles incompréhensibles.
Mon cousin me regarda, paniqué
- Sauve moi, fais quelque chose !Ni une, ni deux, je brandis ma pelle et l'asséna d'un grand coup sur le crâne nu du zombie.
Tante Ginette s'écroula à terre. Une bonne chose de faite !Mais... que vais-je faire moi, un cadavre avec le crâne éclaté par terre, sa tombe vandalisée à deux pas, et mon cousin évanouis de peur au sol, à côté de la vieille ? La galère...
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One-shots inutiles
Short StoryJuste des one-shots écrits à partir de petits "pitchs" pour m'entraîner. Et comme il n'y a pas de raisons que je sois là seule à en profiter, je le partage !