Les lampions éclairaient avec une douceur mystérieuse les couloirs du château et des torches crépitaient silencieusement à l'extérieur des murs épais de Poudlard. Hermione s'était retrouvée, inconsciemment, sur le haut viaduc de l'école et admirait les reflets de la lune grisâtre sur le Lac Noir. Les étoiles parsemaient le ciel d'un bleu sombre et profond. Une fine brise balançait doucement les boucles brunes de la jeune femme. Le chant des feuilles des arbres se frottant aux autres apaisait ses pensées, les rendant plus légères. Délaissant cet environnement si calme, elle décida de ne pas empirer son calvaire et retourna à la Grande Salle, lentement.
Elle souleva sa robe quand elle grimpa les quelques marches qui séparait l'extérieur frais de l'enceinte protectrice des pierres qui constituaient les murs. Les fantômes semblaient tous plongés dans des conversations tout à fait intemporelles et Peeves s'amusait à siffler et à faire des bruits inappropriés. Le doux brouhaha de la Grande Salle s'amplifiait petit à petit qu'elle s'avançait des grandes portes et elle prit une grande bouffée d'air avant d'entrer.
Personne ne semblait avoir remarqué son absence soudaine. Personne exceptée Ginny. Elle lui lançait des regards noirs et soucieux discrets mais se rassura quand Neville lança une discussion sur la Branchiflore, tout à fait fascinante aux yeux de la jeune sorcière. Elle se força à avaler quelques bouchées de purée de pomme de terre et but un verre de vin avant que les mets ne disparaissent, laissant place aux desserts.
- Ron, ta cavalière vient d'arriver, murmura Cho Chang à Ronald, en train de s'engloutir de mousse au chocolat et à la pistache.
Ron délaissa son dessert et s'essuya rapidement la bouche avant d'aller à l'avant de Katie Bell, sa cavalière. Il avait trouvé le courage de lui envoyer une lettre quelques jours plus tôt seulement et elle lui avait répondu que « y aller avec un ami de longue date était certainement la meilleure manière d'immortaliser cette soirée ». La jeune femme portait les couleurs de Gryffondor avec une sublime grâce, ses muscles dessinés sous l'étoffe d'un profond rouge sang.
Arrivée à la table, elle salua tout le monde et s'assit entre Ron et Anthony Goldstein. Les cinquième, sixième et septième années de Poudlard la dévisageaient avec admiration et peut-être même jalousie pour certaines filles.
- Je suis désolée du retard, s'excusa-t-elle en prenant de la Bièraubeurre. Une de mes poursuiveuses s'est blessée et...
- T'inquiète pas tant que ça, elles sauront s'en sortir seules ! la rassura Ginny, subitement intéressée par la conversation, centrée sur le Quidditch. Comment vont mes anciennes camarades ?
- Le championnat va être rude, je peux vous l'assurer, commenta Angelina Johnson, tout sourire. Avec les qualifications pour la Coupe du Monde en plus...
- C'est la capitaine des Harpies de Holyhead que tu as en face de toi ! Une des meilleures équipes du monde ! s'exclama Cormac McLaggen, qui en profita pour lancer un clin d'œil à Hermione, qui crut mourir de honte.
- N'empêche que ce sont les Canons de Chudley qui sont en tête du championnat, lâcha Ron, son verre aux lèvres.
Harry rigola en constatant que les goûts en matière de Quidditch pour son meilleur ami et sa cavalière étaient totalement opposés. Il tourna les yeux vers une Hermione complètement ailleurs, piquant et découpant sa part de tarte à la rhubarbe. Elle semblait tendue et perdue dans ses pensées. Harry était persuadée que quelque chose tracassait sa meilleure amie. Et il savait aussi que cela durait depuis bien trop longtemps. Silencieusement, il essayait de comprendre, de l'aider. Mais il avait compris que seule Hermione avait les clés entre ses mains pour résoudre son combat intérieur.
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Renaissance
FanfictionHermione Granger est une femme à peu près comme toutes les autres. A peu près. Dix ans se sont écoulés depuis la Bataille de Poudlard et bien qu'elle ait le travail, les amis et la maison dont tout le monde rêve, sa vie n'est rythmée que par la tris...