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-Mon fils, clamait une voix grave.

Tandis que Lino serrait son père dans ses bras, mon paternel venait à moi à son tour. Évidement, il n'y avait rien de chaleureux.

-Père, le saluais-je poliment en baissant la tête.

A son tour, il acquiesçait, acceptant ma politesse. Foutaises.

-Monica.

Je la saluais de la même manière, m'attardant peu sur le regard moins sévère que mon père qu'elle m'accordait.

-Sera !!

Sauvée par le gong.
Dépassant les chefs de famille, je me dirigeais vers mes frères. Bien qu'ils soient assez grands et lourds pour me renverser, Julio et Pepo me sautaient dessus. Je riais en les entendant se chamailler.

-Les garçons, ça suffit. A votre âge, vous devriez vous comporter autrement, les grondait Monica.

Je ne pouvais m'empêcher de me sentir agacée. Ils n'allaient pas être chefs de famille. Ne pouvaient-ils pas les laisser vivre comme des enfants de leur âge ? Ça m'horripilait.

-Et puis, Serafina est trop bien habillée pour jouer à cache-cache, soufflait Vera.

Était-ce un compliment caché ? Je la regardais, les sourcils haussés, devant cet étonnant changement de comportement. Toutefois, Vera s'empressait de me tourner le dos. Il y a des choses qui ne changeaient pas, finalement.

-Serafina, m'interpellait Leo De Vito.

Lino, qui discutait avec mon père me suivait du regard. Le voyant rire ainsi avec mon géniteur, je sentais mon ventre se tordre légèrement. Étrangement, je voulais que Lino soit de mon côté. Qu'il ressente à quel point je haïssais toute cette situation. Plus que ça, je voulais qu'il ne s'entende pas aussi bien avec mon père. Étais-je jalouse de la proximité qu'il arrivait à entretenir ? Peut-être. Mais j'avais l'impression que ça allait plus loin que ça. Je voulais pouvoir compter sur lui. Je ne voulais pas me sentir seule dans cette galère.

Malheureusement pour Lino, il m'avait sacrément agacée. Depuis ma tendre enfance, je maîtrise l'art de l'ignorance. Ce soir, il allait douter de lui-même en s'apercevant que je lui accorderait aucun regard.

Arrivée aux côtés du patriarche De Vito, j'écarquillais les yeux.

-Vous ne vous êtes pas encore rencontrées officiellement. Amelia, voici-

-Serafina Maria Gianna Dovanni, le coupait-elle.

Devant moi se trouvait une parfaite réplique de Lino. Malgré ses yeux bleus clairs, ils étaient aussi profonds que son frère. Ils partageaient leur cheveux foncés et le même sourire sournois. Toutefois, ils étaient beaucoup plus charmant chez elle.

-Je sais pertinemment qui j'ai en face de moi, affirmait-elle avec son sourire.

    À nouveau, la ressemblance avec Lino était flagrante. Il n'y avait pas que le physique, même au niveau de l'attitude ils se ressemblaient et je le remarquais encore plus en constatant son petit sourire en coin. Maudite famille.

The Wolf On The LooseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant