Amour et Haine (Saint Seiya fanfiction)

Leur histoire.

Et Esmeralda continua à venir le voir en cachette, persistant à lui tenir compagnie, à atténuer la douleur qui jamais ne le quittait et ce jours après jours.

Elle revenait, toujours ce beau sourire aux lèvres.

Régulièrement, Ikki se demandait comment une fille comme elle avait pu s'épanouir sur cette île de malheur et de désolation.

Cependant, il s'inquiétait énormément pour elle. Il lui était reconnaissant de venir le voir tous les soirs ou presque, de lui faire connaître autre chose que la haine et la violence... mais il savait que le père de la jeune fille désapprouvait ces rencontres.

Un jour où il les avaient trouvés en train de discuter dans cette caverne où il jetait son élève, il s'était montré encore plus sévère et brutal, Ikki n'avait pas imaginé que c'était même possible, qu'il ne le faisait à son habitude. Et quand Esmeralda était revenue le voir ce soir-là, il ne put pas profiter de sa douce présence à ses côtés, trop occupé à remarquer cette marque violette qui s'étendait sous son œil droit.

Le lendemain, il avait pris une décision.

Quand il la revit, il sentit son choix flancher face à ce visage tellement innocent et pur.

Alors qu'elle avait déjà commencé à tapoter délicatement son dos qui n'allait plus tarder à être condamné à rester éternellement rouge et ensanglanté, il lui dit d'un ton ferme, sans oser ne serait-ce que poser les yeux sur elle :

"Je crois que tu devrais arrêter de venir me voir, Esmeralda."

Elle ne lui répondit pas, s'arrêtant simplement un instant dans ses gestes, comme pour lui signifier qu'elle l'avait bien entendu, et reprenant comme si de rien n'était.

"Je suis sérieux. J'ai peur qu'il ne s'en prenne encore à toi, si tu continues à lui désobéir..."

Il s'interrompit, quand une paire de bras passa délicatement autour de son torse. Pour une énième fois, il se demanda comment elle s'y prenait pour le toucher en faisant en sorte qu'il n'ait jamais mal ? Son contact était si tendre et léger, et en même temps, si ferme et chaleureux.

Il se sentait à sa place dans ses bras.

"Les seuls moments où je n'ai pas peur de mon père sont ceux où je suis avec toi."

Doucement, il laissa l'une de ses mains abîmées et rugueuses prendre l'une de celles pâles et frêles d'Esmeralda dans la sienne.

"Je suis désolée d'être si égoïste... Mais je ne veux pas te perdre, et encore moins à cause de cet homme...

- Tu n'as pas à t'excuser, c'est moi qui ai été idiot de te dire ça. Je suis désolé...

- Tu es pardonné dans ce cas."

Il n'avait pas besoin de voir son visage, il savait qu'elle souriait. S'ils avaient pu rester ainsi pour toujours, Ikki aurait sans doute été le plus comblé des hommes en cet instant éternel.

Mais elle s'écarta de lui, souhaitant reprendre ses soins où elle s'était arrêtée.

*****

Un jour, Ikki avait été laissé seul par son maître pour s'entraîner physiquement pendant quelques heures. Son corps le faisait toujours souffrir, comme par principe dorénavant.

Le ciel était d'un bleu écrasant, le soleil brillant tellement qu'il brûlait tout ce qui lui plaisait, notamment la peau du jeune garçon.

En plein effort et couvert de sueur, il remarqua néanmoins le bruit des pas qui vinrent depuis la gauche. Pas même de seconde, il ne crut que ces pas légers purent appartenir à son maître, géant et brutal. Et personne ne se serait montré suffisamment imprudent que pour venir l'interrompre pendant son entrainement, à part elle.