Après s'être amusées dans la piscine, Belly et moi rentrons trempées dans la maison, ce qui ne manque pas d'agacer notre mère :
— Les filles ! Vous mettez de l'eau partout ! s'exclame-t-elle en allant chercher des serviettes.
— Laurel, tes filles sont sublimes ! lance Susannah avec enthousiasme.
— Merci ! répond notre mère avec un sourire.
— Vous avez toujours été mignonnes, mais là, vous êtes à tomber ! ajoute Susannah en nous serrant dans ses bras.
— Merci, Susannah ! répondis-je, touchée.
Notre mère revient avec des serviettes et nous les tend pour que nous puissions nous sécher.
— Les filles, prévenez votre père que vous êtes bien arrivées, ordonne-t-elle.
— Pourquoi tu ne demandes pas à Steven ? protestai-je.
— Parce que je vous l'ai demandé à vous, et qu'il vous manque, répond simplement notre mère.
— Mais on le verra à la fin de l'été, objecte Belly.
— Non, il vient pour le 4 juillet, nous annonce-t-elle.
— Mais il n'est pas venu l'été dernier, dis-je, intriguée.
— C'était différent, nous venions de divorcer. Mais maintenant, nous sommes en paix, explique-t-elle.
Une fois dans ma chambre, je remarque qu'elle est restée exactement comme l'été dernier. Sur mon lit trône toujours l'ourson en peluche que Conrad m'avait offert pour mes 12 ans.
Flashback
— Joyeux anniversaire, Ash ! me dit Conrad avec un sourire.
— Merci, Connie ! répondis-je joyeusement.
— Tiens, voici ton cadeau ! Il me tend un paquet que je prends avec excitation.
— Allez, ouvre-le ! insiste Jeremiah avec impatience.
J'ouvre le paquet et découvre un magnifique ourson en peluche.
— Oh mon dieu, il est magnifique ! Merci ! dis-je en lui sautant dans les bras.
Retour au présent
Je sursaute lorsque Jeremiah entre soudainement dans ma chambre.
—Tu veux venir à la plage avec Belly et moi ? propose-t-il avec son sourire habituel.
— Je ne sais pas trop, J, il faut qu'on aide maman, répondis-je hésitante.
— Allez, s'te plaît Ash, tu peux pas m'abandonner ! supplie-t-il en me faisant les yeux doux.
— Ok, t'as gagné ! cèdai-je en riant.
Le trajet fut rempli de rires et de discussions sur notre père, qui a maintenant une barbe et une nouvelle copine. En arrivant à la plage, je suis subjuguée comme si c'était la première fois que je la voyais.
— Venez, on fait la course comme toujours ! s'exclame Jeremiah, tout excité.
Belly et moi échangeons un regard complice avant de partir en courant sans prévenir.
— Oh ! Vous trichez ! crie Jeremiah en riant.
Une fois dans l'eau, nous nous amusons comme des enfants de cinq ans. Cela faisait si longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi heureuse. Ça m'avait manqué.
Le soir, au dîner, j'apprends que Conrad a arrêté le football. La nouvelle me surprend. Il adorait ce sport et était incroyablement doué. Mais depuis l'été dernier, quelque chose a changé en lui. Il se renferme, se met à fumer... Ce n'est plus le Conrad que j'ai connu.
— Tenez, les filles ! nous dit Susannah en nous tendant une enveloppe.
Je l'ouvre et découvre une invitation pour le bal des débutantes, un événement symbolisant le passage à l'âge adulte.
— C'est quoi ? demande Steven en jetant un coup d'œil par-dessus mon épaule.
— Une invitation pour le bal des débutantes, répondis-je.
— C'est quoi ce truc ? répète-t-il, perplexe.
— C'est des conneries, lâche Conrad, l'air détaché.
Je le fixe, mais il évite mon regard.
— Ce n'est pas juste un bal, explique Susannah. C'est une tradition qui présente les jeunes filles à la société.
— Mature ? Elles ? rétorque Steven en riant. Elles voulaient enterrer un chat quand elles étaient petites !
— Tais-toi, Steven ! Je t'ai vu pleurer ce jour-là, lui rappelai-je, mi-amusée, mi-exaspérée.
Susannah nous interrompt :
— Quoi qu'il en soit, est-ce que vous voulez y aller ?
— Je ne sais pas trop... Il faut que j'y réfléchisse, dis-je.
— Moi aussi, renchérit Belly.
Plus tard dans la soirée, alors que je prépare mon bain de minuit, je croise Conrad assis au bord de la piscine, une cigarette entre les doigts.
Je dépose ma serviette sur un transat et plonge dans l'eau, sentant son regard sur moi. Lorsque je remonte à la surface, nos yeux se croisent.
— Tu devrais arrêter de fumer, toi qui disais que ça altérait le cerveau, lâchai-je pour briser le silence.
— Le téléphone aussi, rétorque-t-il, un sourire en coin.
— Tu parlais de la substance blanche, non ?
— Est-ce que tu sais au moins ce que c'est ? se moque-t-il doucement.
— Nos cerveaux sont en pleine évolution... commençai-je.
—Tu retiens vraiment tout ce que je dis ? demande-t-il en riant.
— Tu n'es pas le centre du monde ! répondais-je en rigolant. Sérieusement, Connie, c'est toi qui disais qu'un vrai sportif ne touchait pas à cette merde.
— Je disais beaucoup de choses. Mais je ne suis plus un sportif.
Je le fixe, inquiète.
— Pourquoi as-tu tant changé ?
— Je n'ai pas changé, murmure-t-il.
— Conrad, je te connais. Dis-moi, tu sais que tu peux me faire confiance.
Il ouvre la bouche pour répondre, mais la porte s'ouvre brusquement.
— T'es prêt pour le feu de camp ? demande Steven.
— J'arrive, répond Conrad en se levant.
— Je peux venir ? demandai-je.
— Non, toi, tu restes ici. Soirée films avec nos mères ! dit Steven en riant.

VOUS LISEZ
ꜱᴜᴍᴍᴇʀ ʙᴏʏ
JugendliteraturComme chaque été, Ashley Conklin passe ses vacances dans la maison de plage des Fisher. Cependant elle se rendra compte que cette été ne sera pas comme les autres, principalement avec son meilleur ami, Conrad Fisher. (en réécriture)