Jour 1

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bip bip bip.

Mon réveil sonne et avec lui mon angoisse. Je m'extirpe tant bien que mal de mon lit, baille, m'étire une dernière fois avant de daigner enfin me lever et me traîner jusqu'à la cuisine où une petite chocolatine m'attend.

Merci papounet <3

Dernière révision du sac, chaussure bouclé,

-Loulou chuis prête !

...et on y va.

Ninho et Gazo bercent mes pensées durant le voyage direction Castres où mon bus m'attend.

Oui oui, j'ai bien dit Castres, j'habite plus près de Toulouse mais comme je ne suis pas dans le même département je dois me faire plus d'une heure de route supplémentaire pour retrouver ce fichu bus. Gé-nial !

-Rémi

-hum ?

-Je stresse

Mon grand frère me jette un bref regard avant de se reconcentrer sur le route.

-pff, ça va aller Rosine, c'est que deux semaines et puis t'as l'habitude avec les scouts. C'est pas nouveau de partir loin.

Je sais qu'il a raison, c'est pas la première fois que je pars sans ma famille quelque part mais d'habitude je connais au moins les gens avec qui je pars.

-Mais je connais personne.

Je marmonne presque larmoyante et si il n'avait pas les main sur le volant je suis sûre que mon frère m'aurait fait un câlin et levant les yeux au ciel.

A la place, ce fut une phrase dune vérité implacable qu'il me dit :

-Et ben comme ça t'en rencontrera plein.

Ce n'est ni une question ni un encouragement c'est juste une vérité qui s'avérera bonne ou mauvaise mais qui me montre que de toutes façons je ne peux rien faire contre le fait de ne pas connaître les gens. Maintenant c'est à moi de tout faire pour qu'à la fin du séjour je les connaisse tous !

Remonté à bloque, je me dis que rien ne pourra m'arrêter mais lorsque apparaît devant moi la gare de Castres je me crispe à nouveau et ma jambe tressaute nerveusement pendant que Rémi gare doucement la voiture.

Bon, quand faut y aller, faut y aller. Courage ! Je me remets vite fait les idées en place.

-Bonjour.

Je me présente brièvement et une dame me coche dans une liste, c'est le point de non-retour.

Rémi m'abandonne lâchement au bout de quelques millièmes de seconde, prétextant un « truc » à faire en rentrant, et après avoir pesté contre mon frère, poireauté une bonne demi heure et angoissé de voir qu'ils étaient pleins à se connaître entre eux, je fini par monter dans ce satané bus qui, il me semble à cet instant, m'arrache à mes habitudes pour me plonger dans la discipline et l'ordre.

***

Déjà une heure que je suis dans ce bus, seule sur ma banquette à dévorer un roman d'amour bien trop cliché pour ma santé mentale.

Maintenant que je relève mon nez je ressens désagréablement la faim me tirailler l'estomac et comme si il m'avait entendu, la voix dun des accompagnateurs résonne à l'instant pour annoncer la proche délivrance.

-On va s'arrêter d'ici un quart d'heure sur une aire d'autoroute pour manger.

Enfin !

Quand le bus s'arrête, je m'empresse d'en sortir pour respirer l'air frais et me rassasier au plus vite.

Mon inoubliable séjour au SNUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant